Lux de Maud Mayeras : un voyage saisissant

Vous la connaissez cette sensation d’ouvrir un nouveau livre, après avoir pris une petite claque ? Celle de sentir que l’on entre dans aucune autre histoire, que les mots glissent sur nous, que rien n’a imprégné notre esprit. C’est ce qui m’est arrivé après la duologie de Claire Favan et j’ai eu cette crainte de ne plus trouver de lecture à mon goût, qui m’emporte. Oui, j’en fais peut-être un peu trop pour quelques jours à ne plus savoir quoi lire. Cependant, j’ai pris un énième roman au hasard de ma pile et je suis tombé sur Lux de Maud Mayeras. Le genre d’autrice dont je n’ai entendu que du bien, mais dont les histoires restent secrètes. Vous l’aurez compris, cette lecture m’a sorti de mon marasme et je vais vous dire pourquoi dans cette courte chronique.

La 4eme de couverture

2016. Antoine Harelde débarque à Ceduna, une petite ville perdue au ciel rose et à la poussière collante, dans les terres arides du sud de l’Australie, pour des vacances chez sa mère. Vingt ans auparavant, il y a passé un été inoubliable, un été au cours duquel il a connu la joie, l’amitié, l’amour, mais aussi l’horreur.

Aujourd’hui, il est un homme. Il n’a pas oublié, il n’a rien pardonné. Son but ? Se venger. Mais Antoine est frappé de plein fouet par la dure réalité. La justice prend d’étranges et inquiétantes couleurs…

Difficile de commencer avec cet avis, car Lux de Maud Mayeras est un tout, un roman qui se vit, qui se ressent et qui perturbe notre réflexion. C’est le genre d’œuvre qui nous invite à un voyage brumeux où il est impossible de comprendre à l’avance où la romancière souhaite nous amener. Tout se joue sur l’ambiance, les sensations, les émotions. Tout débute par une histoire de vengeance, celle d’un homme qui revient en Australie après quelques années et qui souhaite tuer un couple de personnes âgées. Pourquoi ? C’est la question qui nous anime et qui nous faitt suivre ce début avec délectation. On comprend, grâce à de nombreux flashbacks, toutes les subtilités psychologiques, l’émotion qui se dégage d’un tel acte et les raisons qui poussent un homme à se venger. 

Dès les premières pages, Maud Mayeras a ce petit truc en plus dans l’écriture qui fait qu’elle se dégage de la concurrence. Elle est à part et elle semble cultiver cette différence. Elle nous plonge dans l’inconnu, dans une avalanche de sensations contradictoires, dans cette envie de suivre notre personnage jusqu’au bout et en même temps de l’abandonner très rapidement. L’ambiance est sombre, elle s’accroche à nous, finit par couler dans nos veines. C’est une atmosphère étrange, violente, mais qui reste tout de même difficile à décrire. Lux joue sur les mots, sur le rythme de ses phrases, sur les assauts étranges pour nous prendre dans ses filets. Il y a comme du Stephen King au travers de ces mots, de cette façon de nous offrir un voyage inattendu et des dialogues entre les personnages. 

La romancière nous offre un voyage, un road trip à travers ce vaste pays, dont les paysages changent aussi souvent que nos émotions. On flotte dans cette histoire, on subit les assauts de noirceur et tout change avec un cataclysme. Impossible de le voir venir, on le prend de plein fouet et on ressent toute la force narrative de Maud Mayeras. Tout est chamboulé, on ne sait plus où on est, où l’on va et l’autrice en profite pour jouer sur le mystère, la noirceur de son aventure, et ce, jusqu’à son dernier tiers tout aussi surprenant et tout aussi horrible. L’atmosphère lourde se mue petit à petit en un malaise qui ne nous quittera plus. La sensation d’urgence, de danger se fait ressentir à chacune des pages et finit par exploser sous nos yeux. 


Je n’irai pas plus loin dans cette chronique qui met en avant les sensations que l’on peut ressentir en lisant ce roman. Vous aurez compris que Lux de Maud Mayeras est réellement le genre de roman qui se vit et dont on ne doit pas connaître les thématiques avant lecture pour prendre toute la force narrative de son autrice dans la figure. C’est fort, intense, bouleversant par moment et joue sur cette sensation de malaise avec un certain brio. Voilà, il ne vous reste plus qu’à trouver cette œuvre à part chez votre libraire pour vous faire votre propre avis, mais surtout pour vivre une expérience à part. 

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2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Quelle mmagnifique chronique. Effectivement, il faut se laisser porter par la plume de Maud. Et lui faire entièrement confiance. De toute façon, on ne sort jamais indemne de ses lectures.

    Merci à toi pour la chronique 🙏 😘. Déjà lu.

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  2. En ce moment, je vois pas mal de romans qui traînent dans ma pile à lire depuis des années (un de Tracy Chevalier, celui-ci de Maud Mayeras…) et à lire les retours, décidément, il est grand temps que je les en sorte. Merci, ça me motive à sortir « Lux » de ma PAL – le pire, c’est que je suis convaincue que ça va me plaire !

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