La maison des mensonges de John Marrs – un pitch plus que prometteur

Alors que je pensais avoir fait le tour du côté du thriller psychologique, voire du thriller domestique, le romancier John Marrs débarque avec un roman au pitch plus que prometteur avec La maison des mensonges publié chez City édiitons. Retour sur un récit qui ne fera peut-être pas l’unanimité, mais qui a su me cueillir comme il fallait.

La 4eme de couverture

Maggie et sa fille Nina vivent dans la même maison mais, parce qu’elle lui a fait subir des choses impardonnables, Nina garde sa mère dans le grenier qu’elle verrouille chaque soir. Elle ignore la plupart des secrets du passé et Maggie préfère rester prisonnière plutôt que de révéler la vérité.

La maison des mensonges – un pitch plus que prometteur

Fort d’un pitch attrayant, La maison des mensonges de John Marrs est le genre de roman qui pourrait diviser le lectorat en deux catégories : celle qui se laisse prendre au jeu des mensonges et au machiavélisme de son auteur et celle qui trouve que l’auteur en fait trop et qu’il rend son oeuvre abracadabrantesque à plusieurs niveaux. La chronique du jour entre dans la première catégorie.
Il faut dire que le romancier nous attrape assez rapidement dans son récit qui se déguste. Dès que l’on comprend qu’une des personnages vit enchaînée au deuxième étage de la maison et que tout est fait pour que l’on ne sache pas qu’elle vive ici, notre curiosité explose. Comment cette situation a pu prendre vie ? Dès lors, on reste aux aguets. On tente de lire entre les lignes, de comprendre chaque nuance, chaque teinte, de capter le moindre regard, de questionner le moindre silence. 

Vous l’aurez compris, le concept de base tient le lecteur en haleine. La maison des mensonges devient une véritable obsession pour le lecteur, si bien que l’on commence à se faire des plans, à croire certaines choses, à être certains d’autres, mais John Marrs nous nargue, ajoute des couches, des éléments à ce labyrinthe psychologique. Nous sommes, nous aussi, enfermés dans ce deuxième étage.
Ce roman nous immerge progressivement dans le drame, dans la noirceur humaine, dans l’horreur d’une situation qui a dérapé et dont l’un des personnages a perdu le contrôle. La maison des mensonges est le genre de roman à l’atmosphère étouffante, dangereuse et dont l’on sent que tout peut arriver à n’importe quel moment. L’explosion, la rage, la haine et la tragédie ne sont jamais loin avec John Marrs

La maison des mensonges – deux personnages torturés 

Si le pitch fait beaucoup dans la qualité de ce roman, il ne faut surtout pas oublier les deux protagonistes/antagonistes de cette histoire. En effet, le romancier nous permet de plonger dans les méandres et dans les souvenirs de ces deux femmes en guerre froide depuis des années. John Marrs va alors jouer sur une alternance de point de vue et sur différentes temporalités pour nous donner une vision plus large des événements, afin de nous aider à comprendre ce qui a pu se passer dans cette famille. Dès lors, c’est une plongée dans la noirceur humaine que nous offre le romancier et celui-ci va s’aventurer dans de nombreuses thématiques, tout en prenant appui sur diverses histoires criminelles pour donner corps à son récit. 

Dans La maison des mensonges, nous découvrons le besoin qu’à eu cette mère de famille de protéger coûte que coûte sa propre fille, quitte à mettre sa propre vie entre parenthèses et à mentir sur certains points. Nous découvrons également cette jeune fille qui n’a pas bien vécu le départ du père de famille durant son adolescence et qui semble avoir de nombreux souvenirs refoulés l’empêchant d’avancer convenablement dans la vie. Le roman semble dans un premier temps assez manichéen dans son approche, c’est pour mieux nous duper. John Marrs va jouer avec nous et va nous enfoncer de plus en plus dans la noirceur de la vie, dans des décisions lourdes de conséquences et qui nous feront réfléchir sur la nécessité ou non de ces actes. On ne peut s’empêcher d’être tiraillé dans cette histoire, de comprendre certaines choses, d’en rejeter d’autres. On oscille entre les deux camps, on se perd parfois dans ce dédale épouvantable, mais on en ressort avec ce sentiment d’avoir eu un excellent thriller psychologique entre les mains. 


Vous l’aurez compris, La maison des mensonges de John Marrs est le genre de roman que l’on ne peut pas lâcher une fois que l’on a commencé à se plonger dedans. Le romancier nous offre un voyage dérangeant dans cette cellule familiale en crise avec ce thriller psychologique d’une parfaite maîtrise. Si vous voulez savoir pourquoi cette femme est retenue enchaînée dans une chambre, alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Rejoignez les 1 213 autres abonnés

6 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Ah ça, j’ai bien compris le message. 😍 Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

    J’aime

  2. Je suis souvent d’accord avec tes avis… je crois que je peux foncer pour celui-ci !

    J’aime

  3. Je suis tombée sur ton avis chez LA car c’est ma lecture en cours. J’en suis à la moitié quasiment et pour le moment, je suis un peu déçue. Alors certes, il se lit rapidement avec l’alternance des points de vue et des chapitres assez courts…mais je m’attendais tout de même à quelque chose de différent. Je vais bien voir dans la 2e partie du roman.

    J’aime

    1. Je me permets de compléter ma réponse, puisque j’en ai maintenant terminé la lecture.

      Finalement, je suis dubitative. J’ai adoré me prendre au jeu des mensonges, les chapitres sont courts, rythmés et addictifs. Mais effectivement, je fais aussi partie de la 2e catégorie que tu mentionnes, car j’ai trouvé qu’il y avait trop de « trop » : trop de rebondissements et d’événements abracadabrantesques. Néanmoins, cela reste finalement une bonne lecture, qui aura su me surprendre !

      J’aime

      1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

        Je comprends totalement ce sentiment d’en avoir trop eu et d’avoir un auteur qui part dans tous les sens… Mais je suis quand même satisfait de voir que le moment de lecture ait été satisfaisant quand même 🙂

        Aimé par 1 personne

Répondre à tomabooks Annuler la réponse.