
Il est toujours intéressant de découvrir la vision d’un auteur sur un événement particulier ou une date qui est entrée dans l’Histoire. Ici, Herik Hanna décide de nous offrir une vision intime du drame qui s’est joué durant les concerts d’Altamont. Retour sur la fin d’une époque et la désillusion des jeunes américains, le tout publié chez Glénat.
Altamont : la fin des hippies
Avant de débuter, il est intéressant de revenir sur la genèse de cet événement. Pour la faire courte, Altamont se déroule le 6 décembre 1969 et ce “festival” est monté de toute pièce et en urgence par les Rolling Stones. La raison ? Le groupe avait snobé le festival de Woodstock en août de la même année et voulait marquer le coup suite à de nombreuses critiques sur le coup exorbitant des billets pour assister à leur concert. La réponse est simple : Altamont sera gratuit pour tout le monde.
300 000 jeunes et moins jeunes parcourent les USA pour assister à ce concert mythique, mais celui-ci entrera dans l’histoire pour de moins bonnes raisons… La recette du fiasco : des concerts gratuits, une horde de hippies consommateurs de drogues et la sécurité gérée par des Hells Angels payés en bières. La tension monte rapidement, les coups pleuvent jusqu’au drame…

On aurait pu penser qu’Herik Hanna nous aurait fait vivre cet événement de l’intérieur, à l’instar du documentaire sur le fiasco de Woodstock 1999, mais celui-ci nous offre tout autre chose. Altamont est une invitation au voyage dans une Amérique en plein bouleversement. Nous allons suivre une bande d’amis sur la route pour le festival qui vont débattre pour savoir quel est le meilleur guitariste au monde ou encore en train de consommer quelques drogues récréatives.
Sauf que sous ses airs un peu Pop art dans le trait de Charlie Adlard (qui est derrière les dessins de The Walking Dead), Altamont évoque la désillusion de la jeunesse face au désastre de la guerre du Vietnam et de la perte des idéaux que les hippies prônaient. Alors que le festival ne devait être qu’amour et partage, Herik Hanna nous offre de suivre la fin d’une époque.
Nous entrons pleinement dans cette désillusion, tant les deux personnes derrière cette BD donnent vie à leurs personnages et à tout ce qui les entourent. On a l’impression d’être dans ce festival, de sentir le vent tourner, de voir les problèmes partout et de se sentir comprimé par la folie qui gagne peu à peu la foule. Altamont devait être un moment de bonheur intense pour tous les fans de musique rock et pourtant, c’est un tout autre sentiment qui nous attrape tout au long de cette lecture.
En bref, Altamont est une vision amère de l’Amérique
Aussi passionnant que troublant, Altamont est le genre d’œuvre qui ne passe pas son temps à donner une image faussée d’une certaine époque. C’est beau, parfois dur, mais on dévore ces quelques pages avec des airs de rock dans la tête. Un beau cadeau à mettre au pied du sapin si vous avez un tonton fan de cette époque ou amateur de musique. Dans tous les cas, cette BD Altamont a de quoi faire parler d’elle.



Jolie chronique as usual. Merci à toi 🙏 😘
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