L’idée de seconde chance est apparue assez souvent ici. Si celle-ci me plaît de plus en plus, elle a aussi ses limites avec certains auteurs (Peter James, c’est fini entre nous). C’est donc dans cette optique que j’ai voulu retenter le coup avec la romancière Mo Hayder qui nous a quittés le 27 juillet 2021.
Si Tokyo n’avait pas été une franche réussite, j’ai voulu me lancer dans son tout premier roman, Birdman. Une franche réussite pour ce thriller à l’atmosphère inquiétante, disponible aux Éditions Presses de la Cité et en format poche chez Pocket.
La 4eme de couverture
Dans un terrain vague de la banlieue de Londres, une pelleteuse met au jour cinq cadavres de femmes atrocement mutilées. Un seul lien unit tous ces corps tailladés puis recousus : un oiseau vivant est enfermé à l’intérieur de chaque cage thoracique.
C’est avec ces meurtres en série que l’inspecteur Jack Caffery inaugure son nouveau poste au Service régional des enquêtes sensibles. Et cette affaire tombe au plus mauvais moment pour lui. Entre l’hostilité de certains de ses collègues, sa vie conjugale étouffante et la tension grandissante entre lui et son voisin, qu’il soupçonne d’être responsable de la disparition de son propre frère, Caffery est mis à rude épreuve. Mais l’enquête dont il est chargé est de celles qui font oublier tout le reste. D’ailleurs, il le sait d’expérience : le cauchemar ne fait que commencer.
Birdman : un thriller à l’atmosphère inquiétante
Le premier constat que l’on peut se faire en lisant quelques pages de Birdman de Mo Hayder, c’est que celui-ci semble assez classique dans le genre thriller évoquant un tueur en série. On peut alors se dire que nous sommes en train de lire le tout premier roman d’une jeune romancière et qu’il ne faut pas avoir peur d’entrer sur un chemin trop balisé, ni d’avoir trop d’attente. On découvre les premiers chapitres et il est indéniable que l’autrice maîtrise les codes du genre, puisque l’on retrouve bien évidemment l’inspecteur de police au passé trouble, un poil borderline dans sa vie privée, ainsi que dans son travail, mais également un psychopathe qui sent le déjà vu, déjà lu…
La progression dans Birdman continue et l’impression de n’avoir aucune surprise à l’horizon se fait ressentir encore quelques instants. Le chemin balisé s’assombrit peu à peu et Mo Hayder prouve qu’elle a de quoi se démarquer des autres finalement. Il faut dire que la romancière n’a pas peur de nous offrir de réel moment gore, malsains, voire parfois insoutenable, tout en jouant sur les attentes classiques d’un thriller. Celle-ci se joue de nous et renverse la situation dès qu’il le faut avec une nouvelle thématique qui prend place.

Parce que Birdman, c’est une immersion dans une ville de Londres froide, dangereuse, très sombre où la violence du quotidien et le racisme ambiant se veulent insidieux et présents à chaque coin de rue. La brume s’infiltre partout et l’impression d’être dans un coupe-gorge permanent se fait ressentir. Mo Hayder ne lésine pas sur l’atmosphère et sur l’inquiétude qui se met en place. Il est rare que je ne me sente pas véritablement serein durant mes lectures, mais je dois bien admettre que ce roman fonctionne à la perfection.
Cette noirceur est aussi visible dès que l’autrice nous plonge dans les pensées et dans les actes du tueur en série. On entre pleinement dans ses tourments, dans son quotidien, dans ses réflexions et ses pulsions aussi fascinantes que repoussantes. Mo Hayder nous met mal à l’aise et c’est en cela que le roman se démarque des autres. Birdman se fait une belle place dans les plus grands thrillers que j’ai pu lire ces dix dernières années.
Il est difficile pour moi de ne pas aller plus en profondeur dans ce que l’autrice nous apporte ici, tant il serait dommage de vous gâcher la surprise. Il est fort probable que vous ne voyez rien venir, que certaines thématiques vous marquent à tout jamais et vous choque pour un bon moment. Birdman fera assurément partie de vous après votre lecture et vous aurez du mal à vous défaire de son aura funeste.
Pour le reste, vous aurez le droit à un thriller qui fonctionne parfaitement, avec un rythme qui prend aux tripes. On plonge dans cette enquête grâce à la plume de Mo Hayder et à sa volonté de nous faire vivre ce moment de l’intérieur, tout en nous faisant côtoyer des personnages charismatiques. On peut alors dire que la romancière joue avec les codes du thriller pour mieux les tordre et nous offrir, finalement, un récit hors du commun.
Vous l’aurez compris, Birdman s’avère être le genre de thriller que l’on est pas prêt d’oublier. Mo Hayder use des codes classiques pour nous immerger dans une ville de Londres aussi sombre que sale, aussi dangereuse que violente, créant ainsi un climat d’insécurité permanent. Le roman nous offre de grands moments malsains, de beaux retournements de situation et des personnages charismatiques, que ce soit chez les protagonistes que chez les antagonistes. En un mot : foncez !
Roman lu dans le cadre du #Blacknovember organisé par Séverine de la chaîne Il est bien ce livre.
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Catégories :Coup de coeur, Littérature, Thriller/Polar
J’aime beaucoup Mo Hayder (et j’avais aimé Tokyo ahah) et celui-ci fait partie de ma PAL depuis hyper longtemps, il faudrait que je l’en sorte !
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Il faut vite qu’il sorte de là alors, parce que je suis certain que tu vas l’apprécier 😉. Peut-être qu’un jour, Tokyo reviendra dans mes mains haha
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En lisant ta chronique je me suis rendu compte (après vérification) que j’avais dans ma bibliothèque plusieurs romans signé Mo Hayder. Je ne sais pas si je me lancerai dans leur lecture un jour tant je me suis éloigné du thriller même si j’en lis encore de temps en temps. Par contre je garde en mémoire le premier roman que j’ai lu d’elle » l’homme du soir ». J’ignore si tu l’as lu mais moi il m’avait bien plu à l’époque. Birdman est un excellent bouquin que j’avais lu et apprécié même si je ne l’ai pas chroniqué. Dommage en tout cas que Mo soit partie si tôt.A bientôt
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