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Interview d’auteur : Sebastian Fitzek

Pour ce nouveau rendez-vous, je vais essayer de faire intervenir un auteur par mois, sans me mettre de limites quant aux auteurs, qu’ils soient français ou étrangers. La seule condition que je me fixe et à laquelle Thomas adhère, c’est de choisir un auteur dont nous avons au moins l’un d’entre nous lu un ou plusieurs bouquins,
afin de cibler les questions plus « personnelles ».
Pour cette seconde édition, j’accueille Sebastian Fitzek, auteur de thriller allemand qui a sorti à ce jour vingt-deux romans, dont treize traduits en français. Cet auteur est réputé pour être le maître du polar allemand et c’est un honneur de l’accueillir par ici !

Interview réalisée en anglais. Traduction faîtes par mes soins, avec la contribution ponctuelle de La papivore.

Partie 1 : L’auteur, ses romans, son imaginaire, de façon générale.

  • En quelques phrases, présente-toi pour ceux qui ne te connaissent pas…

Mon nez est un peu trop gros et un journaliste m’a une fois dit : « Tu ressembles à Harry Potter ». Je suis tout simplement moi.

  • Tu rassembles tes idées, tu commences à écrire. Combien de temps par jour ? Tu dois être dans ta bulle à 100% ?

Mes journées sont bien remplies. J’ai choisi d’écrire dans un espace de co-travail. Je tire mes idées en m’inspirant des autres. Si une idée me vient, j’attends de voir si elle m’échappe ou me reste en tête jusqu’à un stade où je ne peux fermer l’œil. Alors je commence ma phase de recherches et mets les bases de mon histoire.
Quand je commence à écrire, j’essaie d’être très discipliné.
Je commence à neuf heures du matin sans savoir quand vais-je arrêter d’écrire.
À un moment donné, j’arrive à un point où je réalise que j’ai fini ce que j’avais à faire pour la journée.
Je ne suis pas très sociable lorsque je me consacre à l’écriture, mais mon entourage le sait très bien.

  • Quels liens as-tu avec tes personnages ? En quoi sont-ils proches ou éloignés de toi ou de ta personnalité ?

En tant qu’écrivain, j’ai besoin de beaucoup d’empathie. Les personnages que j’ai créés sortent de mon esprit et de mon subconscient, ils sont en quelque sorte une partie de moi-même. Bien évidemment, je ne suis pas un psychopathe ou un meurtrier, c’est la partie créative.

  • Qu’est-ce qu’écrire implique pour toi ? Jusqu’à quel point tu y mets de ta personne ?

J’ai la chance d’avoir fait de mon passe-temps favori un métier à plein temps.
Cela me donne assez de liberté pour exprimer ma créativité et la possibilité de raconter mes histoires aux autres.

© Sebastian Fitzek, par Marcus HÖHN
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Partie 2 : L’auteur, plus personnellement.

  • Ta duologie « Le voleur de regards » et « Le chasseur de regards » est incroyable. Le premier est d’ailleurs est d’un meilleur livre que j’ai pu lire. Sans spoiler les lecteurs potentiels qui n’ont pas encore pu lire ces deux livres, j’aimerai savoir comment t’est venue l’idée d’écrire ce livre ? De croire que le début peut également être la fin…

Ce sont globalement les situations étranges de la vie quotidienne qui m’inspirent pour mes thrillers. En effet, je connais une physiothérapeute spécialisé en massage Shiatsu qui n’est elle pas aveugle, contrairement à Alina. À la fin de la séance, elle me dit toujours ce qu’elle perçoit de mon corps.
Et une fois, pendant que j’étais allongé, pendant une de ses séances de massage, une idée m’est venu à l’esprit “et si j’étais un tueur en série ?”
Mme Jungbluth le remarquerait alors (ceci est un exemple fictif) peu avant notre rendez-vous.

Ainsi, le personnage d’Alina Gregoriev est né, une physiothérapeute aveugle qui prétend voir le passé de ses patients, simplement en les touchant.

Et pour ce qui est du début ou de la fin, chaque lecteur peut décider d’elle-de lui même.

  • Nombre de tes bouquins sont des livres uniques, avec à chaque fois un nouveau héros à suivre. Est-ce important pour toi de varier, ne sais-tu pas quoi dire si tu gardes un seul personnage ou es-tu ennuyé à l’idée de faire plusieurs livres avec un personnage récurrent ?

C’est important pour moi, quand j’ai décidé de suivre une idée ou créé un personnage où je suis dans une certaine humeur à m’en occuper pour longtemps, parce que c’est ce qu’il faut pour écrire un livre, du temps. Beaucoup de temps.

Je te révèle quelque chose : dans mon prochain roman intitulé « Playlist », nous allons rencontrer Alina et Zorbach à nouveau. (Les héros de la duologie du regard)

  • La majeure partie de Passager 23 se passe dans un bateau et une grande partie de Siège 7A se déroule dans un avion, prévois-tu d’écrire un livre qui se passe dans un train ou un autre transport ?

Non. C’est toujours l’idée qui vient en premier. L’inspiration vient souvent de manière imprévue, par exemple lorsque je suis dans un avion.

  • Tu abordes des thèmes spécifiques dans tes livres, comme la paranoïa dans « le colis », les rêves dans « le somnambule », la schizophrénie dans « thérapie » mais également les troubles de la mémoire dans « Mémoire cachée ». Est-ce que le « cerveau humain » est une de tes plus grande source d’inspiration ? Qu’est-ce qui t’attire ?

La dualité de la fiction et de la réalité est la même que celle du bien et du mal. On me pose souvent la question de comment je suis capable d’écrire des choses aussi horribles ou cruelles. Mais la réalité est nettement pire. C’est également pourquoi les personnes sont fascinées de lire ce genre de choses. Cela leur donne une chance d’en profiter tout en étant en sécurité, en sachant qu’ils peuvent juste arrêter de lire quand ils ont besoin de faire une pause. Dans la vie réelle, on ne peut pas se permettre ces choses. Demande donc à mon bon ami le Professeur Michael TSOKOS, il voit ce genre de choses tous les jours au travail.

  • À ce jour, tu as écrit un livre avec le médecin légiste « Michael Tsokos », y en a-t-il d’autres de prévu avec lui ? Ou d’autres auteurs ?

J’ai également écrit avec d’autres auteurs, comme Vincent KLIESCH, un livre qui s’appelle « AURIS ». J’aime travailler avec d’autres. Il n’y a actuellement pas de collaborations, mais on ne sait jamais ce que nous réserve le futur.

  • Avec le recul, maintenant, quel livre t’a le plus marqué ? Lequel t’a le plus demandé de recherches ?

C’est dur de répondre, tous mes livres ont eu un impact sur moi et j’essaie d’effectuer des recherches aussi fournies que possible, même si ça signifie que je dois aller au bout de mes limites.

  • Tu surprends énormément de lecteurs avec tes livres. Pour tes twists… N’es-tu pas effrayé d’en faire trop parfois ?

Non. Mes lecteurs en sont conscients et seraient déçus si j’en changeais, je pense.

© Sebastian FITZEK par Marcus HÖHN
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Partie 3 : Autour d’un verre, les confessions.

  • Une anecdote marrante à nous confier autour d’un de tes romans ?

Quand j’ai écrit « Der Heimweg » (livre pas encore traduit), j’étais dans mon bureau et soudain, j’ai entendu des bruits très étranges. Dans la vie réelle, je suis plutôt un trouillard. J’étais effrayé et j’ai soudain entendu un homme me parler. C’était un artisan et mon collègue avait oublié de me dire qu’il était dans la maison. Il était sous le bureau, entre les murs. Après avoir repris mes esprits, nous avons beaucoup ri ensemble.

  • Dans ta vie de tous les jours, quand il n’y a pas l’écriture, que reste-t-il de toi ?

J’aime passer du temps avec ma famille. Nous voyageons beaucoup ensemble. Parfois, nous prenons de bons amis avec nous. Comme mon temps de disponibilité est assez limité, j’essaie de m’entourer des gens qui comptent beaucoup pour moi.
Et je suis un grand fan de films, aussi !

  • Si tu n’avais pas trouvé le chemin de l’écriture, dans quoi aurais-tu pu t’exprimer ?

Je rêverais sans doute d’être écrivain.
Plus tôt dans ma vie, je voulais être musicien. Je jouais de la batterie.

  • As-tu noué des liens avec certain-e-s auteur-e-s ?

Avec un tas d’entre eux ! Nous avons déjà parlé de Michael TSOKOS et Vincent KLIESCH. Un autre de mes amis est Peter PRANGE. Il écrit des romans historiques et c’est une personne talentueuse et exceptionnelle.

  • Quel rapport as-tu avec tes ami-e-s ? Ta famille ? Plutôt social ou dans ta grotte ?

Je suis une personne sociable. Un gars ordinaire dans la famille. Je n’aime pas aller dans les grands événements, mais je fais des exceptions quand je suis avec un ami qui veut absolument y aller.


Je recherche vivement Sebastian ainsi que sa coordinatrice des relations publiques : Katharina STÜBER, qui m’a beaucoup aidé en relayant l’interview et me transmettant les photos. !



Vous pouvez retrouver quelques uns des livres de Sebastian FITZEK par ici :

Résumé

Josy, la fille de douze ans du célèbre psychiatre Viktor Larenz, souffre d’une maladie inconnue qu’aucun médecin ne parvient à diagnostiquer. Un jour, alors que son père l’accompagne chez l’un de ses confrères, elle disparaît mystérieusement…Quatre ans ont passé, et Josy n’a toujours pas donné le moindre signe de vie. Afin de surmonter ce drame, Viktor Larenz s’est retiré sur une île du nord de l’Allemagne, où il reçoit l’étrange visite d’une inconnue. Anna Spiegel, romancière, souffre d’une forme rare de schizophrénie : les personnages qu’elle invente prennent vie… Fait troublant, son dernier ouvrage raconte l’histoire d’une fillette souffrant d’une maladie inconnue qui disparaît sans laisser de trace… Aussi Viktor entreprend-il sa thérapie dans l’espoir un peu fou de découvrir la vérité sur la disparition de sa fille…

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Résumé

Une vague de crimes d’une cruauté sans précédent s’abat sur Berlin. Un tueur en série s’infiltre dans les foyers en l’absence du père de famille, tue la mère, enlève l’enfant et accorde un ultimatum à la police pour le retrouver. Passé cet ultimatum, l’enfant est assassiné. En référence à l’œil gauche qu’il prélève sur ses victimes, les médias lui ont attribué un surnom : le Voleur de regards…Alexander Zorbach, un ancien policier devenu journaliste, se rend sur une nouvelle scène de crime. Une mère de famille a été assassinée et son fils de 9 ans a disparu. Alexander se retrouve pris dans l’engrenage du jeu machiavélique auquel se livre le Voleur de regards, qui veut lui faire porter le chapeau. Zorbach a 45 heures pour retrouver l’enfant et prouver son innocence. Le compte à rebours est lancé…

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Résumé

Berlin, de nos jours. Un homme se réveille dans un abri sous le métro. Il a été blessé par balle à l’épaule. Il ne sait pas ce qu’il fait là. Il ne se rappelle pas qui il est. Seul indice, ce prénom tatoué dans la paume de sa main droite : Noah. C’est en découvrant, dans un journal, la photographie d’un tableau qu’il a un déclic ! Ce tableau, c’est lui qui l’a peint. Il décide alors de contacter la journaliste, prénommée Céline. À son côté, Noah recouvre peu à peu sa mémoire, pour le meilleur… mais surtout pour le pire ! Un groupuscule extrémiste, persuadé que la Terre est trop peuplée, a inoculé à l’ensemble de la population mondiale un effrayant virus. Aujourd’hui, ils vont l’activer. C’est alors le début d’une course contre la montre pour Noah et Céline. Le temps est compté avant que des milliards d’êtres humains ne soient atteints par cette pandémie sans antidote connu. 

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Résumé

Enfant, Leo Nader était victime de crises de somnambulisme. Si intenses qu’on l’avait contraint à consulter un psychiatre, le docteur Volwarth. Bien des années plus tard, Leo se croit guéri. Mais, un matin, il découvre que son épouse a été agressée pendant la nuit et qu’elle s’apprête à le quitter. Il tente de la retenir, mais elle s’enfuit. Leo, qui se croit coupable, décide de retourner voir son psy. Ce qu’il va découvrir ira bien au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer…

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Résumé

Imaginez un lieu isolé. Un lieu où disparaissent, année après année, des dizaines de personnes…Sans laisser de trace. Un lieu rêvé pour des crimes parfaits. Bienvenue à bord. La croisière ne fait que commencer…

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Résumé

Vous n’auriez jamais dû accepter ce colis !  Psychiatre, Emma Stein a été victime d’une agression nocturne dont elle s’est miraculeusement sortie. Depuis, elle vit recluse dans sa maison, de peur de croiser à nouveau la route de ce psychopathe que la presse a surnommé le Coiffeur. Un jour, son facteur lui demande d’accepter un colis pour l’un de ses voisins. Emma connaît tous ceux qui habitent dans sa rue. Or, jamais elle n’a entendu parler de cet homme…

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Résumé

Un vol de nuit Buenos Aires-Berlin.
Une passagère fragile psychologiquement.
Un psychiatre contraint de la manipuler afin
de provoquer le crash de l’appareil. À défaut, sa fille, la seule famille qu’il lui reste, mourra…

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Résumé

Arrêté à un feu à Berlin, Milan Berg aperçoit sur le siège arrière d’une voiture une ado terrorisée qui plaque une feuille de papier contre la vitre. Un appel au secours ? Milan ne peut en être certain : il est analphabète. Mais il sent que la jeune fille est en danger de mort.
Lorsqu’il décide de partir à sa recherche, une odyssée terrifiante commence pour lui. Accompagné d’Andra, sa petite amie, Milan est contraint de retourner sur l’île de son enfance. Là, il va découvrir des pans entiers de son passé qu’il avait oubliés…
Une cruelle prise de conscience s’impose alors : la vérité est parfois trop horrible pour qu’on puisse continuer à vivre avec elle – et l’ignorance est souvent le plus beau des cadeaux…

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4 réponses »

    • Oh bah oui Nath !
      Si j’en suis les recommandations de Tom, il te faut lire Thérapie !
      Moi je te suggère Le voleur de regards !

      Sinon, on a eu deux excellentes lectures avec Siège 7A ! 🙂

      J’aime

    • Et moi donc !
      Ceci dit j’attendais sûrement plus encore de cet auteur que j’aime particulièrement !
      Nos rendez-vous font faire intervenir d’autres bons auteurs, je n’en doute pas 😛

      J’aime

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