
Qu’on se le dise, Happy Birthdead de Christopher Landon a été le carton surprise de l’année 2017 pour Blumhouse Productions (5 millions de budget et plus de 125 au box-office). Bien évidemment, ce succès public ne pouvait pas se limiter à une seule tentative et la machine Happy Birthdead se voit greffer d’une suite deux ans plus tard. Est-ce que cela était bien utile au vu du concept ? Rien n’est moins sûr.
Alors que Tree pensait s’être définitivement débarrassée de celle qui voulait sa mort et qu’elle file le parfait amour avec Carter, elle se retrouve projetée dans une dimension parallèle à notre monde. Elle doit désormais affronter des fantômes de son passé et de nouveaux ennemis…
C’était couru d’avance, Happy Birthdead 2 You se place loin de la réussite surprise de son aîné et montre, une nouvelle fois, du besoin qu’ont les producteurs d’user des concepts jusqu’à la moelle. Autant le dire de suite, cette suite est paresseuse et le résultat final est insignifiant. Christopher Landon tente pourtant de donner le change avec une évolution de son idée initiale, entre Un jour sans fin et Scream, pour naviguer vers de la SF. Le souci, c’est que cette suite n’est qu’une redite sous un nouvel enrobage, ce qui est un comble au vu de son concept.
Pourtant, l’introduction laissait imaginer une continuité pas du tout déplaisante à suivre, puisque nous retrouvions le personnage de Ryan, le coloc de Carter, bloqué dans le même genre de journée que Tree (toujours interprété par Jessica Rothe) dans le précédent volet, avec un Babyface qui était de retour pour notre plus grand plaisir. Cependant, la joie n’est que de courte durée, puisque l’histoire se recentre sur la pauvre Tree qui se voit, à nouveau, bloquée dans cette boucle temporelle. Dites adieu à la cruauté de son slasher conceptuel et aux frissons, Happy Birthdead 2 You s’enlise dans un drame pour apporter plus de substance à son personnage principal…
Il est indéniable que Happy Birthdead 2 You tente de surprendre son spectateur, puisque celui-ci nous plonge dans une explication plus profonde de ce que doit vivre le personnage de Tree. Le problème étant que Christopher Landon ne réussit pas à gérer les différentes rupture de tons qu’il essaie de mettre en place. L’humour y est bien plus lourd, le côté sadique du concept est expédié en un montage très rapide et sans grand intérêt et Babyface est mis au troisième plan. Ici, il sera davantage question du drame qui se joue autour des décisions de son personnage. On tombe alors dans le mélo américain de base, avec une jeune femme qui doit vivre avec son deuil et donc trouver la paix avec soi-même, sans même évoquer une pseudo histoire d’amour. Rien de bien réjouissant ici, puisque nous nous fichons pertinemment de ce qui se passe pour elle…
Et c’est ça qui est dommage, puisque Christopher Landon avait toutes les cartes en main pour apporter une nouvelle dimension à son long-métrage. La boucle temporelle aurait pu nous donner bien plus, notamment en terme d’angoisse avec un jeu sur des doubles (de la victime ou de Babyface) ou encore d’un changement complet au niveau des comportements (Ici, il n’y a qu’un seul qui change du tout au tout pour partir vers une caricature indigeste de “l’actrice” en devenir).
En partant vers une explication premier degré de son concept, Christopher Landon perd tout ce qui faisait la surprise de son opus précédent. Oubliez le suspense et laissez place à un long-métrage qui fonctionne sur les rails du prévisible. L’ennui est là et notre intérêt fond comme neige au soleil… Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour qu’un troisième opus ne voit pas le jour, mais rien est moins sûr au vu de la scène post-générique. Happy Birthdead 2 You déçoit par sa paresse, sa finesse d’écriture et devient alors un énième film oubliable du côté de Blumhouse Productions.
Catégories :Cinéma, Horreur/Epouvante, SF, Slasher
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