Cinéma

Don’t Breathe de Fede Alvarez (2016)

Vous voulez être tendu durant 1h30 ? Vous voulez souffrir avec les protagonistes, mais aussi avec les antagonistes ? Vous voulez survivre dans une maison qui n’est pas sans rappeler une sorte de labyrinthe ? Alors Don’t Breathe de Fede Alvarez est LE film qu’il vous faut !

Trois jeunes complices de cambriolages décident de s’attaquer au magot d’un vétéran de la guerre d’Irak devenu aveugle. Leur destin va basculer le jour où ils s’introduisent par effraction dans la maison du vieil homme qui est bien décidé à ne pas se laisser importuner.

Sortie en 2016 sur nos grands écrans, Don’t Breathe fait déjà figure d’O.V.N.I dans ce calendrier de l’avent horrifique, puisqu’on ne peut pas vraiment dire que ce long métrage en soit vraiment un. Fede Alvarez (Evil Dead, 2013) nous livre ici un film à la frontière de plusieurs genres (thriller / Home-Invasion / braquage et horreur) qui mise sur un scénario simple, mais d’une maîtrise exemplaire pour nous cueillir et pour ne plus nous lâcher.
La bonne idée de Fede Alvarez est d’avoir inversé le point de vue, puisque l’on va se retrouver à suivre ce petit groupe de trois cambrioleurs. Don’t Breathe n’est pas sans rappeler le travail de David Fincher sur Panic Room, sauf que les bourreaux se retrouveront, bien malgré eux, les victimes d’un homme qui n’a rien à perdre.
Dès l’entrée dans la maison, c’est l’aura de Fincher qui transparaît dans le travail de Fede Alvarez, tant les mouvements de caméra se veulent fluides dans son espace. Le réalisateur s’amuse avec un faux plan séquence à nous montrer l’étendue de cette maison, ces nombreuses portes cadenassées, mais aussi les potentielles armes qui se trouvent dans la maison. En un plan, le réalisateur nous montre ce qu’il va se passer dans le film, bien que la tension mise en place nous le fasse oublier très vite. Alors que le scénario aurait pu apporter quelque chose de grotesque au final, Fede Alvarez réussit à maintenir la pression sur les personnages, mais aussi sur nous, jusqu’au tout dernier acte. 

C’est par son décor minimaliste, son jeu de lumière feutré, les nombreuses pièces renfermant des secrets et surtout par ses personnages que Don’t Breathe instaure le malaise. Fede Alvarez nous place dans une situation délicate, puisque nous suivons les trois cambrioleurs qui tentent de sortir de la misère, alors que ceux-ci s’attaquent à un vétéran aveugle de la guerre d’Irak. Difficile donc de ne pas faire preuve d’empathie pour tous ces personnages, mais cela devient encore plus difficile quand il s’avère que l’ancien soldat n’est pas si gentil que cela. On se rend vite compte que les trois jeunes se retrouvent bloqués dans cette maison qui devient un véritable labyrinthe de secret et de rebondissements et ce jusqu’au bout. 
Fede Alvarez nous offre un long métrage qui respire l’envie de mise en scène, s’aidant parfois du numérique pour passer d’une pièce à une autre sans cut, mais aussi pour nous plonger dans l’effroi comme avec cette scène se déroulant dans le noir complet. Cette mise en scène se voit agrémentée d’une musique (signée par Roque Banos) des plus efficaces, puisque celle-ci n’interviendra qu’à des moments propices à l’angoisse. Ce qu’il y a de remarquable dans Don’t Breathe, c’est l’utilisation intelligente de la musique et des sons, puisque les bruits naturels vont être privilégiés, afin de plonger le spectateur dans l’histoire. La moindre planche qui craque et c’est la tension qui monte d’un coup…

Vous l’aurez compris, Don’t Breathe est un long métrage intelligent qui arrive à se détacher de son côté horrifique pour nous proposer quelque chose de bien plus complexe, malgré l’idée de base. Jane Levy et Stephen Lang, sans oublier le chien, sont les personnages qui relèvent vraiment le niveau dans cette histoire. On ressent la peur, la détermination, la haine et la folie dans le jeu de ces deux acteurs.
Don’t Breathe est un thriller de grande qualité qui amène à réfléchir sur la pauvreté de plus en plus présente dans la ville de Détroit, mais aussi sur l’abandon des vétérans, sur les chocs post-traumatique et sur le deuil. 

3 réponses »

  1. Ça démarre fort ! Un film que je n’ai pas vu. Je l’avais boudé en salle sur la foi du réalisateur qui avait massacré le remake d’Evil Dead. Je lui laisserai donc une autre chance, en retenant mon souffle. 😉

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