Fort du succès du premier opus, vu comme une véritable révolution dans le monde de l’horreur, [REC] installe ses deux réalisateurs au sommet du succès ibérique, mais aussi international. Une suite arrive très rapidement (trop rapidement ?), asseyant la popularité de Jaume Balaguero et de Paco Plaza, malgré un accueil moins enthousiaste de la part du public et de la critique. Mais l’idée d’offrir une tétralogie est bien présente dans la tête des deux compères et c’est ainsi que [REC]³ Genesis arrive dans les tuyaux, mais avec seulement Paco Plaza à la manoeuvre. Le duo s’est séparé en toute amitié pour que la saga continue son bonhomme de chemin (Jaume Balaguero sera tout de même nommé au générique en tant que producteur créatif).
C’est le plus beau jour de leur vie : Koldo et Clara se marient !
Entourés de leur famille et de tous leurs amis, ils célèbrent l’événement dans une somptueuse propriété à la campagne. Mais tandis que la soirée bat son plein, certains invités commencent à montrer les signes d’une étrange maladie.
En quelques instants, une terrifiante vague de violence s’abat sur la fête et le rêve vire au cauchemar…
Séparés au milieu de ce chaos, les mariés se lancent alors, au péril de leur vie, dans une quête désespérée pour se retrouver…

[REC]³ : un mariage inoubliable, pour le meilleur et pour le pire.
Avant de vous donner mon avis et/ou analyse de ce troisième volet de la saga [REC], il faut savoir que le long-métrage a fait un bide astronomique au box-office (10 millions tout de même) et les critiques sont assez divisés quant à la qualité. Il y a clairement deux clans qui s’affrontent dans l’arène : ceux qui vantent l’originalité de cet épisode et ceux qui trouvent que la saga s’enfonce dans la médiocrité. Autant vous avertir tout de suite, je fais clairement partie de la première catégorie.
Vous l’aurez donc compris, mais Paco Plaza livre ici un nouvel opus qui sort de l’ordinaire et qui se démarque des deux précédents volets de la saga. Pourtant, tout commence comme avant avec une caméra épaule qui filme la cérémonie de mariage, les différents invités, les festivités et tout ce qui va avec. Rien de bien nouveau donc, mais comme on commence à connaître la saga, on sait très bien que tout cela va partir en vrille. Il faudra donc attendre une bonne vingtaine de minutes avant que la fête de ne se transforme en enfer et tout cela à cause d’un tonton gênant (avouez qu’on en a tous un dans notre famille). La longue introduction se termine et le rêve se transforme en un véritable cauchemar. La panique bat son plein et le chaos s’installe en quelques minutes seulement. Les invités sont infectés, d’autres tentent de se cacher et parmi ce bordel ambiant, il y a les jeunes mariés qui sont séparés et qui vont devoir se retrouver coûte que coûte.

La caméra subjective, jusque-là fer de lance de la saga, se voit délaissée par Paco Plaza pour revenir à un long-métrage classique et plus conventionnel. S’il faut voir là une intention du réalisateur pour nous dire que la mode du Found Footage est révolue, c’est aussi pour mieux jouer avec ses références. Parce que [REC]³ est un véritable retour au cinéma des années 80 avec un mélange parfait entre la comédie et le gore assumé, comme on pouvait le retrouver dans Démons de Lamberto Bava ou encore dans la saga Evil Dead de Sam Raimi, en passant par le travail de Peter Jackson sur Braindead et Bad Taste. Il n’est plus question de jouer avec l’effroi du spectateur, mais bien de lui amener quelque chose de rafraîchissant proche de la comédie zombiesque. Le constat est sans appel, Paco Plaza ne dépasse pas ses références, mais s’en amuse comme un enfant. Il va massacrer à la chaîne ses protagonistes et va jouer sur les ruptures de ton pour nous amener le sourire que nous n’avions pas dans les deux précédents opus, histoire de ne pas faire une redite. Le réalisateur joue avec son lieu de tournage pour amener son personnage à partir littéralement en croisade contre les âmes impies, tel Eric et Ramzy dans La Tour Montparnasse infernale, tout en alternant avec le regard éberlué de la mariée exécutant les infectés à coup de tronçonneuse. La rupture se fait aussi au niveau de la bande son qui propose quelques scènes délicieusement drôles.

Alors oui, [REC]³ Genesis de Paco Plaza souffre par moment de trop vouloir marquer une rupture dans la saga, mais il n’empêche que le réalisateur se fait plaisir et sait faire preuve de talent dans la mise en scène. Ce nouvel opus s’avère être un mariage inoubliable entre la comédie et le gore, pour le meilleur et pour le pire…
Catégories :Cinéma, Horreur/Epouvante, Retour sur Saga, zombie, [REC]
Autant le premier est une véritable pépite, l’un des meilleurs films du genre à mon sens, le deuxième est à peu près dans la même lignée d’ailleurs ! Mais alors celui-là, j’ai cru à une blague quand je l’ai vu au cinéma, c’est une honte d’avoir pris un tel tournant, j’étais complètement dépitée…De l’humour pourquoi pas, si c’est dans le ton des précédents, je ne dis pas non, mais là, c’est juste pas possible !
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Entièrement d’accord avec toi avec le premier et le deuxième, mais j’ai quand même une certaine sympathie pour ce troisième volet. Le côté « je fais ce que je veux sur notre projet » me plaît beaucoup et puis cette belle référence à Sam Raimi sur Evil Dead 2/ 3 mais surtout à Peter Jackson me parle beaucoup. C’est pas parfait, mais c’est plaisant à suivre. Mais je comprends que l’on puisse se sentir trahi par tout ça 😉
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