Cinéma

[Retour sur Saga] – Phantasm 3 : Le Seigneur de la Mort de Don Coscarelli (1994)

Suite au succès relatif de son Phantasm 2, Don Coscarelli se lance dans la réalisation d’un nouveau long-métrage du nom de Survival Quest qui sort dès l’année suivante (1989) sur le territoire des États-Unis, mais qui reste inédit – encore aujourd’hui – en France. Ce n’est qu’aux alentours de l’année 1992 que le cinéaste se lance dans l’écriture d’une nouvelle suite à sa saga Phantasm. La seule différence, c’est que maintenant Don Coscarelli s’émancipe du Studio Universal et redevient donc le seul maître à bord de son projet, mais avec un budget moindre…
Don Coscarelli profite de sa main mise sur sa saga pour reprendre Angus Scrimm dans le rôle de l’effrayant Tall Man, ainsi que Reggie Bannister dans le rôle du sympathique compagnon de route de Mike. Phantasm 3 apparaît comme la réunion de famille, puisque le réalisateur fera appelle à Michael Baldwin, l’interprète du jeune Mike, qui avait été écarté par le Studio Universal au profit de James Legros… 

Alors qu’il allait être capturé par le Tall Man, Mike est sauvé par Reggie, qui l’amène à l’hôpital. Mais le Tall Man est persistant, et utilise l’âme capturée de Jody, le frère décédé de Mike, pour obtenir ce qu’il veut. Reggie part à la recherche de son ami en explorant des petites villes vidées de ses habitants par le Tall Man.

avis Phantasm 3 Don Coscarelli

Le long-métrage débute avec une petite nouveauté qui donne forme à un résumé des épisodes précédents, que nous avions l’habitude de voir en introduction de chaque Vendredi 13. Bien que l’intérêt soit assez maigre et que cela prenne de la place sur la bobine et donc sur le temps final du film, cette introduction permet de rafraîchir un peu la mémoire entre deux visionnages et peut également permettre, à ceux qui prennent en cours de route, de comprendre l’univers mis en place par Don Coscarelli. Passé cet effet discutable, le cinéaste reprend exactement là où il nous avait laissé dans son Phantasm 2. Suite directe donc, mais le réalisateur n’en oublie pas son envie de faire évoluer sa saga film après film. C’est ce que l’on remarque assez rapidement, puisque les influences vont quelques peu changer ; Phantasm 3 apparaît alors comme un mix entre l’onirisme de son premier opus et le côté comédie-action de son deuxième méfait. Si l’équilibre n’est pas toujours des plus réussis, avec des passages oniriques qui arrivent à des moments impromptus et un humour qui ne fait pas toujours mouche, ce troisième opus n’en reste pas moins agréable à suivre et surtout très rythmé, tout comme avait pu l’être Phantasm 2

Cette course poursuite entre Reggie et le Tall Man accompagné de ses sbires nains, tente de nous en apprendre plus sur la fondation de sa mythologie et je dois dire que le réalisateur n’est pas avare en détails. Ils sont parfaitement dosés, si bien que l’on ne ressent aucune lourdeur dans la narration et que les informations semblent arriver toujours au bon moment. On apprendra donc tour à tour l’origine des sbires nains, ainsi que la particularité des sphères qui nous accompagne depuis le tout premier opus. Cette plongée dans la mythologie de l’oeuvre permet également à son créateur de s’en donner à cœur joie, puisque celui-ci va multiplier le nombre de ses objets et leur donner des rôles et des tailles bien différents. Ce Phantasm 3 se veut dans la parfaite lignée du deuxième opus pour ce qui est du gore, des effets pratiques et du maquillage, rappelant ainsi l’hommage fait au Evil Dead 1 et 2 de Sam Raimi dans l’épisode précédent. 
L’univers de Phantasm s’agrandit également par l’arrivée des nouveaux personnages qui apportent à la fois du sang neuf, une dose de nostalgie, mais aussi une certaine sensation de burlesque. On y retrouve un enfant, nous rappelant le personnage de Mike du premier Phantasm, qui est une sorte de Denis La Malice en version plus hardcore ou encore Rocky, une jeune femme qui se bat à coup de nunchaku et dont Reggie n’est pas insensible aux charmes. 

Il est indéniable que ce Phantasm 3 pourra en dérouter plus d’un, ne serait-ce que par l’intervention de trois personnages se transformant en zombies, sans réellement comprendre pourquoi, ou encore par les flashs oniriques qui arrivent de nul part. On sent que Don Coscarelli se retrouve sans studio de production derrière pour maîtriser un peu ses ardeurs et son scénario, puisque l’aspect brouillon, parfois bizarre du premier opus revient à la charge. Ce souci, ce bug dans la matrice apporte tout de même quelque chose à ce long-métrage et plus généralement à la saga Phantasm, puisque celle-ci reste, encore aujourd’hui, une série de film à part, que nous ne retrouvons pas ailleurs. Don Coscarelli montre, encore une fois, que l’alliance de son génie créatif et de ses influences gore du cinéma des années 80 fait toujours bon ménage. 

2 réponses »

  1. Ça y est j’ai de nouveau envie de pompe funèbre !
    Il existe je crois un coffret en forme de sphère que je rêve de me procurer. Mais on le trouve sur le marché à des prix exorbitants !
    Merci pour cette lecture !

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    • Je viens d’aller voir ce coffret (que je ne connaissais pas) et il est incroyablement beau ! J’ai aussi pu voir un coffret avec le Tall Man qui sort de terre avec sa sphère dans les mains !
      Je vais, je crois, me rabattre sur le beau travail d’Esc 😉

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