Littérature

N’oublier jamais de Michel Bussi : Un roman qui prend trop son temps

Difficile d’entrer dans une nouvelle lecture, alors que l’on sort d’un énorme coup de foudre…

C’est ce qui m’est arrivé avec N’oublier jamais, un roman de Michel Bussi qui prend trop son temps, publié aux Éditions Presses de la Cité et disponible également aux Éditions Pocket.

La 4eme de couverture

À Yport, parti courir sur la plus haute falaise d’Europe, Jamal a d’abord remarqué l’écharpe, rouge, accrochée à une clôture. Puis la femme, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Jamal lui tend l’écharpe comme on tend une bouée.

Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît le corps inerte de l’inconnue. À son cou, l’écharpe rouge.

Tout le monde pense qu’il l’a poussée. Il voulait simplement la sauver.

C’est la version de Jamal. Le croyez-vous ?

N’oublier jamais : Un roman qui prend trop son temps

S’il y a bien un constat à faire en refermant ce livre, c’est que Michel Bussi use de la même recette roman après roman. Il démarre lentement, comme une vieille voiture un matin d’hiver, il met en place ses nombreux personnages, ses secrets enfouis, ses histoires de familles et il laisse tout mariner pendant une bonne partie de son intrigue. Après, c’est l’escalade de la tension pour nous faire lire le dernier tiers en apnée pour ensuite nous avoir avec un twist qu’il sort de je ne sais où (souvent de son chapeau de magicien). Des fois, la sauce prend et elle marque son lecteur. Je peux vous dire que cela a été le cas avec Nymphéas Noirs (quelle claque ce roman). D’autres fois, le mélange ne fonctionne pas et là, c’est malheureusement le cas de mon côté…
Comme je viens de l’énoncer, le début de N’oublier jamais est vraiment lent, mais genre vraiment beaucoup, alors que l’introduction promettait une histoire savoureuse. Un jeune homme qui assiste au suicide d’une jeune femme au sommet d’une falaise et dont tout l’accuse. Avouez qu’il y a de quoi passer une nuit blanche pour comprendre le mystère qui se cache derrière tout cela. Michel Bussi place ses nombreux pions dans le petit village d’Yport et nous apprenons à les connaître, à prendre part à cette histoire mystérieuse. Si j’ai continué à lire ce roman, alors que le petit diable qui niche sur mon épaule gauche me disait de stopper la lecture, c’est pour deux choses. D’un côté, il y avait le personnage de Jamal. Jeune homme d’origine arabe et infirme dont tout l’accuse. Délit de sale gueule, délit de ne pas être un blanc dans un petit village côtier de Normandie. De l’autre côté, il y avait les différents lieux de cette histoire. Yport, Fécamp, Etretat et Neufchâtel en Bray. Quatre villes et villages qui ont marqué ma jeunesse et mon adolescence. Quatre endroits qui m’ont rappelés de nombreux souvenirs et dont je pouvais projeter des images, afin de mieux me repérer. C’est simple, j’avais l’impression d’y être et quand ça arrive dans un roman, c’est le paradis.

n-oublier-jamais-michel-bussi

Sauf que tout cela n’a pas suffi pour m’attraper. Le mystère qui plane au-dessus de Jamal prend bien trop de temps à s’éclaircir et j’ai trouvé que certains passages étaient un peu trop répétitif. C’était sans doute l’idée de l’auteur. Il voulait, je pense, nous faire entrer dans la peau de Jamal, dans la peau d’un homme que tout accuse et qui se rend compte petit à petit que sa défense s’effondre comme un château de sable après l’arrivée d’une vague. La folie le guette, les événements paraissent de plus en plus bizarres et les coïncidences deviennent multiples. On se pose beaucoup de questions, on rumine, on fait attention à tout, sauf que tout devient de plus en plus flou, de plus en plus fou. Trop peut-être.
Si la première partie est lente, le dernier tiers est son opposé. Tout va vite, peut-être un peu trop d’ailleurs, si bien qu’on a l’impression de suivre un drogué en plein road trip / bad trip. Les événements prennent une autre tournure, c’est une chasse à l’homme qui s’offre à nous. Mais pourquoi ? Vous l’apprendrez à la toute fin dans un twist tellement incroyable, que ça en devient impossible. Trop abracadabrantesque, irréelle. Je n’y ai pas cru une seule seconde, mais j’ai quand même été touché par cette histoire de famille, par cette quête de vérité et par le personnage de Jamal. N’oublier jamais ? Je ne sais pas, je pense que le roman ne fera pas long feu dans mon esprit, malheureusement…


Du coup, je ne sais pas si je vous conseille de découvrir ce roman… Je serais quand même tenté de dire oui, mais en vous mettant en garde quant à la lenteur de la mise en place de l’histoire et sa fin qui vient de loin, de très loin. Entendez-moi bien, N’oublier jamais n’est pas un mauvais roman, loin de là. Michel Bussi dispose d’une belle plume, mystérieuse, prenante. C’est juste que la sauce n’a pas prise avec moi et j’ai peur qu’elle ne prenne plus dorénavant. Si vous êtes un adepte de polar mystérieux et d’histoire de famille, alors allez-y les yeux bien ouverts. 

6 réponses »

  1. Hello 🙂 Merci pour ton article. Je n’ai encore jamais lu du Michel Bussi mais comme je ne suis pas très fan des livres qui commencent trop doucement, je ne sais pas si j’apprécierais. Il faudra que je teste pour voir 🙂

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