Littérature

Les cinq meilleurs méchants chez Stephen King

La sortie d’un nouveau Stephen King en librairie est toujours un événement dans la sphère littéraire, mais aussi dans la Pop Culture en général. Avec l’arrivée de L’Institut, son dernier roman publié aux Éditions Albin Michel, je me suis dit qu’il serait intéressant de revenir sur la représentation du Mal chez Stephen King.

Vous le savez, Stephen King est un conteur hors pair et surtout un créateur de personnages emblématiques. Chez lui, les personnages ne sont ni tout blancs, ni tout noirs, mais bien un mélange de tout cela et ils peuvent tous faire quelque chose de mal à un moment donné. Mais il y a aussi des personnages foncièrement mauvais et c’est de ceux-là que je vais rapidement vous parler aujourd’hui avec cette sélection de mes cinq meilleurs méchants chez Stephen King.

Les cinq meilleurs méchants chez Stephen King

Stephen King truck

Annie Wilkes dans Misery

Impossible pour moi d’évoquer les grands méchants dans la mythologie de Stephen King sans parler d’Annie Wilkes. Figure mythique dans l’univers du maître, mais aussi dans la Pop Culture depuis l’adaptation de Rob Reiner avec Kathy Bates, Annie Wilkes est le genre de personnage inoubliable et profondément humain. Ici, nous sommes à des années lumières des méchants que nous propose habituellement le King, puisqu’il n’est pas question d’un monstre ou autres entités extraterrestres. Annie Wilkes est belle et bien humaine et c’est ce qui provoque notre plus grand malaise lors de notre lecture.
Stephen King nous parle d’une véritable psychopathe, d’un monstre paranoïaque capable d’être aussi douce que dangereuse envers sa victime, Paul Sheldon. Avec cette figure du mal, le King revient sur une peur particulière, celle des fans hystériques et prêts à tout pour assouvir leur curiosité, quitte à s’en prendre à l’auteur…
L’auteur nous embarque dans la folie d’une femme, mais surtout dans un cas plausible et que l’on peut rencontrer dans la vie réelle (enfin, je n’espère pas pour vous). Annie Wilkes est un personnage ancré dans la réalité et c’est pour cela que tout fonctionne à la perfection. Ce personnage psychopathe s’ouvre petit-à-petit sous nos yeux. Nous sommes prisonniers de cette femme et on subit ses assauts…


George Stark dans La part des ténèbres

Ah George Stark… Sans doute l’un des méchants qui m’a le plus traumatisé dans les récits de Stephen King. Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer, mais cela vient surement du fait que la frontière est floue entre l’imagination, la folie ou la réalité avec cet homme. Je me demande encore aujourd’hui si George a réellement existé dans cette histoire.
Pour celle et ceux qui ne le connaissent pas encore, George Stark est le pseudonyme du romancier Thad Beaumont. Celui-ci utilise un deuxième nom, afin d’écrire des livres très violents, histoire de ne pas abîmer son image plus sage dans la vie de tous les jours. Thad Beaumont décide un jour qu’il en a marre de cette situation et décide de mettre en scène la mort et l’enterrement de son alter-ego. Sauf que George Stark, n’est pas très heureux de la situation…
Véritable récit torturé, Stephen King nous parle de sa propre expérience en tant que Richard Bachman. George Stark n’est autre qu’un double maléfique qui souhaite vivre sa propre vie, mais là où l’auteur frappe fort, c’est que cette personne existe réellement et qu’elle a même un corps. Les meurtres vont s’enchaîner sans que l’on ait de véritable explication quant à l’existence physique de ce double, suscitant ainsi encore plus de peur chez le lecteur…


Pennywise dans Ça

Pennywise est sans aucun doute la figure du mal la plus connue de l’univers de Stephen King par le grand public. Il faut dire que l’adaptation Ça, il est revenu, par Tommy Lee Wallace, y est pour beaucoup, puisqu’elle aura traumatisé toute une génération vis-à-vis de la figure du clown.
Pourtant, Pennywise n’est pas qu’un clown et il y aurait de quoi faire de nombreux films quant à son origine… Pennywise n’est autre qu’une entité extraterrestre tombée sur Terre depuis des millénaires. Créature femelle, Pennywise s’installe dans les profondeurs de Derry pour influer sur les habitants de cette ville, afin de solliciter leurs plus bas instincts. Véritable être de destruction, Pennywise est à l’origine de nombreux drames dans cette ville. Celui-ci a la capacité de se transporter en toutes sortes de monstres, bien que celle du clown lui facilite son approche, afin de donner corps aux terreurs les plus primaires des enfants. Cette peur permet aux corps de prendre de la saveur et donc de nourrir comme il faut ce monstre de Pennywise.
Bien que Stephen King n’est pas réussi à me traumatiser avec cette figure de clown, il n’empêche que l’auteur m’a rendu accro à son écriture avec cette histoire. Ça est un enchaînement habile entre le présent et le passé pour nous remémorer les souvenirs de ces enfants devenus adultes et devant lutter contre cet être démoniaque. Pennywise est la pierre angulaire de ce roman et je pense que celui-ci n’aurait pas la même saveur sans cette figure du mal.


Norman Daniels dans Rose Madder

Retour dans la réalité, bien que ce récit soit teinté d’une petite dose de fantastique. Vous le savez sans doute, mais Stephen King est le maître pour créer des personnages ambivalent, mais surtout pour donner vie à des ordures de la pire espèce. Norman Daniels entre dans cette catégorie et je peux même vous dire qu’il est dans mon top 5 depuis déjà quelques années…
Rose Madder est un roman publié en 1995, mais il est encore et toujours d’actualité, tant ses thématiques résonnent encore dans notre quotidien. Norman Daniels est la représentation parfaite du mari, de l’homme qui bat sa femme avec une extrême violence. Impossible de desserrer la mâchoire et les poings durant toute cette lecture, puisque la menace Norman Daniels pèse au-dessus de nous. On sent sa présence constamment, on sent qu’il nous traque pour se venger, pour nous passer une nouvelle fois à tabac, pour nous tuer. Norman Daniels est la représentation parfaite de l’homme violent, de l’homme lâche qui existe malheureusement encore de nos jours. Pour ne rien arranger, Norman n’est autre qu’un policier, un expert de la traque, mais surtout quelqu’un qui est protégé par la hiérarchie et par son image dans notre société… 


André Linoge dans La tempête du siècle

“Né dans le péché mérite le bûcher”. André Linoge est un personnage mystérieux qui débarque à Litlle Tall Island durant une tempête de neige et celui-ci est affublé d’une drôle de canne avec un pommeau en forme de tête de loup. Sa particularité ? des pouvoirs télépathiques et télékinésiques lui permettant d’en savoir beaucoup sur les lourds secrets inavoués dans cette petite ville insulaire, mais surtout de pousser les habitants au suicide…
C’est un véritable tour de force que nous propose ici Stephen King dans le scénario de La Tempête du siècle, puisqu’il va mettre un véritable face-à-face entre ce Linoge et le chef de la police, mais aussi avec le reste des habitants de cette ville. André Linoge est un être machiavélique et diabolique qui va les mettre au pied du mur avec une seule recommandation. Celle-ci va mettre à mal toute la psychologie humaine, ainsi que notre bon sens dans cette histoire incroyablement noire et d’une tension parfaite…


Cette sélection touche à sa fin et celle-ci m’a donné envie de me pencher plus en profondeur sur cette figure du mal chez Stephen King, afin de vous proposer un dossier beaucoup plus complet sur la question. C’est quelque chose qui mériterait d’être creusé, même si je manque cruellement de temps pour cela et sans doute aussi d’analyse…

N’hésitez pas à me donner votre petite sélection des meilleurs méchants dans l’univers de Stephen King avec une toute petite explication dans les commentaires.

11 réponses »

  1. Ah, ça c’est un article qui me plaît ! Et je vote pour que tu nous fasses un dossier là dessus, si tu as le temps et le courage. ^^

    Pour moi, mon méchant préféré de Stephen King, c’est Annie Wilkes. Mais j’en ai deux autres inoubliables à l’esprit : Jack Torrance de Shining et Carrie de Carrie. Carrie est la moins connue des deux, mais elle est importante car il s’agit du premier Stephen King publié, lorsqu’il n’était encore qu’un jeunot. C’est un bon exemple du « gentil » qui devient « méchant », avec tout le process expliqué dans le roman.
    D’ailleurs, une des caractéristiques des romans de King : le méchant est souvent l’un des protagonistes.
    Une chose qui m’a étonné à propos de King. Dans son roman autobiographique où il explique un peu sa méthode d’écriture, il n’accorde pas tant de place que cela au méchant. Il l’utilise plutôt comme un outil du thriller, mais ne cherche pas à en faire des personnages cultes.

    Aimé par 1 personne

    • Je vais essayer de m’y pencher petit-à-petit, parce que ça risque d’être un sacré gros morceaux ! En tout cas, je te remercie pour l’intérêt que tu portes dessus 🙂

      C’est drôle, parce que je ne considère pas les personnages que tu cites comme des méchants. Pour moi, que ce soit Jack Torrance ou Carrie White, les deux ne sont que des victimes qui se transforment en bourreau. Jack, au fond, est un homme un peu désœuvré, un père de famille, porté sur la boisson, qui tente de rendre sa famille heureuse. Il se voit contaminer par l’esprit malfaisant de l’Overlook (qui est à mes yeux le réel méchant de l’histoire). Tandis que Carrie se venge après avoir reçu une vie de brimade et de frustration par ses camarades de classes et par sa mère.

      C’est là que l’on voit que la notion de méchant chez le King est grande, profonde et incroyablement dense à exploiter 🙂

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  2. Tout à fait ! Mais qu’est-ce qui définit un méchant, en réalité ? C’est l’adoption à un instant précis d’un comportement qui va nuire à un grand nombre d’individus. Pour autant, le méchant peut avoir des motivations, des désirs, des faiblesses tout à fait normales et rationnelles. La plupart des « méchants » ne se perçoivent pas comme tels. Stephen King l’a bien compris, c’est ce qui rend ses récits plaisants et non stéréotypés ou manichéistes, comparé à ce qu’on peut voir parfois dans les thrillers.
    L’Overlook est un second méchant, dans le cas de Shining, je suis d’accord. Jack Torrance n’est qu’un outil. Cependant, c’est un très méchant outil. :p

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    • Oui c’est exactement ça et Stephen King est peut-être l’un des rares à l’avoir compris. Il y a toujours un comportement qui dénote chez un personnage dans ses récits, que celui-ci soit gentil ou mauvais de base. C’est ce qui en fait un auteur d’une incroyable richesse !

      Jack Torrance est bien un outil d’une grande méchanceté haha

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