Vous aimez les romans aux ambiances particulières ou les huis-clos étranges ? Oui ? Je crois que j’ai ce qu’il vous faut alors !
Aujourd’hui, je vous parle du roman Le Jardin de Hye-Young Pyun publié aux éditions Payot & Rivages dans la collection Rivages noir.
La 4eme de couverture
Oghi, paralysé après un accident de voiture ayant causé la mort de sa femme, se retrouve enfermé chez lui sous la tutelle d’une belle-mère étrange. Cette dernière s’obstine à creuser un immense trou dans le jardin entretenu autrefois par sa fille, afin, dit-elle, de terminer ce qu’elle avait commencé.
Le Jardin : huis-clos étrange
C’est bien la première fois de ma vie que je lis un roman venant de Corée du Sud et je dois dire que l’expérience a été troublante, intéressante et assez incroyable. Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne sais pas si ce roman est un coup de cœur. Je ne sais même pas si je l’ai aimé plus que cela, mais je suis sûr d’une chose. Le Jardin de Hye-Young Pyun va me marquer pendant un très long moment !
Le Jardin est un huis-clos psychologique d’une très grande force tout en étant très singulier dans sa forme. Les spécialistes le comparent volontiers à Misery de Stephen King et même si je n’irais pas jusqu’ici, je trouve que Hye-Young Pyun nous a offert un roman troublant. Ce huis-clos se démarque déjà par son ambiance si particulière et mortifère, que l’on retrouve dans le cinéma d’horreur asiatique. L’action est lente, psychologique, poisseuse et assez désagréable. Le temps passe lentement, si bien qu’on en perd nos repères, mais ce n’est pas pour autant que les pages ne se tournent pas rapidement. On plonge dans ce récit troublant, on s’enfonce dans la noirceur pour n’en ressortir qu’au point final…

Le Jardin, c’est une histoire traitant de la mort et du deuil. Que ce soit d’une personne que l’on aime ou de son propre corps. Ce huis-clos s’apparente à une prison pour notre personnage, puisqu’il sera à la merci de la sa belle-mère, incapable de se mouvoir. C’est là toute la particularité de cette histoire, puisque notre personnage est paralysé des pieds à la tête suite à un accident de la route mystérieuse. Celui-ci ne peut plus se mouvoir, ni s’exprimer. Le corps ne suit plus, mais son esprit oui et c’est dans cette situation c’est la pire des choses qui pouvaient lui arriver… Attention, ce n’est pas ici que vous allez retrouver des sévices physiques ou autres tortures gore, bien au contraire. Hye-Young Pyun use de situations banales pour les transformer en un moment de malaise palpable et parfois difficile.
Sans nous en rendre compte, l’autrice nous emprisonne petit-à-petit dans son histoire et le tout devient de plus en plus lourd. Les murs se rapprochent de nous, le récit devient plus dur et le souffle commence à manquer. Heureusement ou non, Hye-Young Pyun alterne ces différents moments de tensions pour revenir sur le passé de notre personnage, afin que l’on comprenne ce qui a bien pu se passer pour en arriver ici.
Dans ce court roman à la fin abrupte, logique et parfaite (selon moi), Hye-Young Pyun évoque également la crainte de la maladie chez la personne atteinte, mais aussi chez les proches de celui-ci. L’autrice nous ramène à cette peur de non contrôle de notre corps et du regard que cela peut amener dans notre entourage. Ici, le personnage devient l’ombre de lui-même, puisqu’il ne peut plus s’exprimer. Il devient un pantin à la merci des mauvaises personnes. C’est dans cette posture que vous allez vivre cette troublante expérience et je vous recommande cette lecture.
Catégories :Horreur, Littérature
Wouhou, ça me plait ! Je n’ai encore jamais lu de bouquin de Corée du Sud.
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Moi non plus et c’était bon 🙂
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