Cinéma

[Retour sur Saga] – Halloween de Rob Zombie (2007)

Comme toute saga horrifique des années 70-80 qui se respectent, Halloween commence à perdre de l’intérêt après l’opus de Rick Rosenthal en 2002. Les fans ne lassent pourtant pas, mais les producteurs si. La saga initiée par John Carpenter connaît un coup d’arrêt dans les années 2000 suite au décès de son producteur Moustapha Akkad, bien que son fils ait repris la suite. Il faudra attendre l’année suivante, 2003, et l’arrivée du combat titanesque Freddy VS. Jason, pour que les producteurs commencent à retravailler sur le cas Michael Myers, puisque l’idée était de copier sur ce film pour proposer un combat contre Pinhead. Le projet part à l’écriture, mais sera vite abandonné. Comme quoi le monde du cinéma tourne en rond déjà depuis quelques temps…
Suite à cette idée avortée, la Miramax et Bob Weinstein veulent lancer un projet du nom de Halloween : The Missing Years qui porterait sur les années d’internement de Michael Myers avant les attaques du premier film de John Carpenter. C’est dans ce contexte que la maison de production se rapproche d’une star montante du cinéma d’horreur pour ce projet. Cette star n’est autre que Rob Zombie qui a pu montrer de quoi il était capable avec La maison des 1000 morts et The Devil’s Rejects. Le projet plaît à Rob Zombie, fan de la première heure et respectant le travail de Carpenter. C’est ainsi qu’il souhaite partir sur une autre approche, car celui-ci ne veut pas faire une copie conforme tout en dénaturant le travail de Big John. Avec cette annonce, les fans ont peur et les pétitions pleuvent pour voir Rob Zombie destitué du projet. Mr. Zombie ne craint rien et commence le tournage avec comme idée en tête d’apporter une approche plus réaliste au projet et surtout un bel hommage au premier Halloween.

Dans la petite ville d’Haddonfield vivent les Myers, une famille un peu particulière. Il y a Deborah, la mère stripteaseuse, son amant, Ronnie White, un alcoolique agressif, la fille aînée, Judith, 16 ans, qui déteste Michael, son petit frère et Angel le bébé. Michael est psychologiquement perturbé, il déteste tout le monde, sauf sa mère et sa petite sœur Angel qu’il surnomme “Boo”. Le soir d’Halloween, Michael décide de passer à l’acte et assassine la moitié de sa famille au couteau de cuisine, il est ensuite immédiatement placé en hôpital psychiatrique. Quinze ans plus tard, la veille d’Halloween 1990, Michael, devenu un géant de plus de deux mètres à la force inouïe, s’échappe et prend la direction d’Haddonfield pour retrouver “Boo”, devenue adolescente. Le Docteur Loomis qui connait bien Michael et le danger qu’il représente se jette à ses trousses…

La question que l’on peut se poser, c’est si cette relecture de Rob Zombie tient la route. La réponse est oui et non (je suis normand). Oui, parce que le réalisateur s’offre le luxe d’amener un prequel et un remake. Non, parce que la deuxième partie du film perd en efficacité. Halloween de Rob Zombie démarre de la meilleure des façons, puisque celui-ci va s’intéresser à la jeunesse de Michael Myers, à son désordre psychologique, de son entourage destructeur, à son passage à l’acte et à son internement. Rob Zombie impose son style dès les premières minutes en apportant sa vision des choses et son ton. Vous pouvez oublier les cadres fixes de John Carpenter et cet aspect assez froid. Ici, Mr. Zombie s’adonne à son plaisir visuel et à son aspect sale favori. L’image est jaune, verdâtre par moment et celui-ci filme de façon explicite la jeunesse Michael Myers. Le réalisateur nous amène au plus près de cet enfant perturbé et cela instaure une autre sensation de malaise. Le choix de l’acteur n’est pas anodin, bien qu’il n’ait pas plu à tout le monde, car Daeg Faerch a une tronche qu’on oublie pas. Son regard nous perce et on sent la perte d’humanité l’envahir seconde après seconde. C’est dans cette première partie que l’on ressent le plus la touche Rob Zombie puisque celui-ci s’échine, de manière assez simpliste, à nous montrer sa vision de l’Amérique. L’univers du réalisateur est glauque, vulgaire et la famille en prend pour son grade…

Le soucis vient dans la deuxième partie de ce long métrage, puisqu’il ne reste plus que 50 minutes à Rob Zombie pour entrer dans le cahier des charges du remake. C’est là que l’on ressent le déséquilibre entre la partie prequel et cette suite, bien que le travail de Rob Zombie dépasse bon nombre des suites de cette saga. La surprise de la première partie disparaît au profit d’un slasher lambda, à l’enchaînement de meurtre sans réel impact émotionnel que ce soit pour l’histoire et ses personnage ou pour nous. Cependant, on ne boude pas notre plaisir, car Rob Zombie sait quand même y faire pour se démarquer du travail de John Carpenter. Il suffit de voir l’acteur incarnant Michael Myers adulte pour s’en rendre compte. La partie remake s’avère plus musclé et plus brutal, puisque que le réalisateur a choisi Tyler Mane (ancien catcheur) pour endosser le masque. Véritable monstre de 2 mètres, Michael Myers s’avère être une bête féroce sans aucune subtilité, mais à la force titanesque. Les meurtres sont bien plus graphiques que tous les autres épisodes de la saga réuni. Rob Zombie n’a peur de rien, s’il veut montrer du sang, il en montre et c’est pareil pour la nudité.
Rob Zombie semble au final partagé entre l’envie de proposer sa propre vision du mythe de Michael Myers et celle de ne pas vraiment dénaturé le travail de John Carpenter. Le film souffre d’un manque de prise de risque dans sa deuxième partie, mais ça n’en reste pas moins un très bon exercice et on préférerait avoir des remakes de cet acabit plus souvent.

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