Si vous êtes un non initié, vous avez peut-être l’impression de bouffer des adaptations de Stephen King en veux-tu en voilà depuis quelques années, que ce soit au cinéma, mais aussi à la télévision. Pourtant, le maître de l’horreur est adapté parfois à tort et à travers depuis son premier roman publié Carrie. Le nombre d’adaptation atteint des records dans les années 80 et ce n’est pas à Dino De Laurentiis qu’il faut en parler. En effet, le producteur en avait déjà sorti trois avant de s’attaquer au projet de Peur Bleue (Dead Zone, Charlie et Cat’s Eye).
Peur Bleue arrive donc sur le marché parce que les adaptations du King (L’année du Loup-Garou) sont en vogues et qu’elles fonctionnent bien au box-office, mais aussi parce que les histoires de Loup-Garou sont remises sur le devant de la scène avec notamment Le Loup-Garou de Londres de John Landis et Hurlements de Joe Dante. Pour ce long métrage, le producteur fera appel au débutant Daniel Attias pour le réaliser, bien que celui-ci avait déjà pu travailler avec Coppola ou encore Steven Spielberg sur E.T. (avouez qu’il y a pire pour débuter sa carrière). Pour enfoncer le clou, ce n’est autre que Stephen King lui-même qui s’occupera du script du film, mais je reviendrai dessus par la suite.
La famille Coslaw habite la charmante petite ville de Tarker’s Mill dans le Maine. Marty, qui est paraplégique, entretient des rapports difficiles avec sa sœur aînée. Seul son oncle trouve grâce à ses yeux. Un soir de pleine lune, Marty pense avoir croisé la route d’un loup-garou. Persuadé que la légende est vraie, il va enquêter afin de prouver que le monstre existe bel et bien.. Pendant ce temps, des meurtres inexplicables ont lieu chaque nuit..

Avant toute chose, je tiens à vous mettre en garde quant à une copie du film qui circule encore aujourd’hui (c’est celle que j’ai) et qui use encore de son étiquette de la Cannon pour les vendre. Cette copie est illisible au possible, comme devant une vidéo Youtube en 244p…
Bref, ce n’est pas ce qui nous intéresse vraiment ici et je vais revenir à cette adaptation de Peur Bleue. Pour commencer, je dois dire que ce long métrage se veut à l’opposé de ce que nous avions pu avoir avec Hurlements ou encore Le loup-garou de Londres, puisque Stephen King a voulu partir sur une petite histoire fantastique sans prétention et sans analyse psychologique de la lycanthropie (ce qui est tout de même dommage). Peur Bleue arrive à nos yeux comme un divertissement ennuyeux et banal. Le tout démarre avec une voix off qui nous annonce un drame, celle-ci reviendra en cours de route et dans son final, sans que l’on comprenne véritablement son intérêt dans cette histoire.
Ce n’est d’ailleurs pas le travail de Daniel Attias qui va nous faire changer d’avis en cours de route, tant la réalisation est assez mauvaise. Certains plans sont foireux, les compositions sont bâclées et je ne parle même pas de la colorimétrie du long métrage… Je ne parle même pas des acteurs qui donnent tout ce qu’ils ont pour faire chavirer le bateau… Bref, on sent que Daniel Attias débute dans le métier, mais il arrive tout de même à nous offrir quelque chose de bon lorsqu’il met en scène le loup-garou de son histoire. Tout de suite l’ambiance du long métrage se transforme, afin de mettre en avant le glauque de la situation. Malheureusement, cette ambiance disparaît aussi vite qu’elle est arrivée. On ne boude notre plaisir pour autant, vu que le travail sur ce monstre est de bonne facture, bien qu’en dessous de ce que nous avions pu avoir dans d’autres longs métrages.

Bon la réalisation n’est pas au niveau, mais Peur Bleue dispose de cette dose de magie propre aux oeuvres de Stephen King, mais aussi des productions des années 80, puisque cette histoire met en avant des personnages qui ne ressemblent en rien à ce que nous avons eu l’habitude de voir. On sent que le maître est derrière le script et cette histoire à la base, puisque l’on retrouve les personnages de son court roman. Le héros de cette histoire est un jeune garçon paraplégique qui devra se confronter au loup-garou, tout en devant gérer ses soucis familiaux, puisque sa soeur est loin de le vénérer. Le considèrent même comme un fardeau, comme sa croix. Le King met en avant cette ambivalence dans le personnage qui se doit de protéger son frère, mais qui le jalouse, puisqu’il est le centre de l’attention du reste de la famille. Pour compléter le tableau, nous avons aussi l’oncle Red, un alcoolique notoire, que personne n’aime, mais qui sera la seule aide de notre adolescent.
Comme à son habitude, c’est la notion de famille qui est importante dans ce long métrage et c’est cette notion qui permet d’affronter nos peurs. On sent par ailleurs que Daniel Attias a travaillé avec Spielberg sur E.T, puisqu’il mettra en avant cette histoire familiale durant la première partie de Peur Bleue. Ce sera à vous de décider si vous trouvez ça chiant ou intéressant.

Je vais être assez clair, mais Peur Bleue n’est pas un bon film, ni une bonne adaptation, puisque l’on sent que Stephen King ne s’est pas donné à fond dans son script… Un visionnage vraiment dispensable pour le coup, à moins que vous vouliez tout voir de King au cinéma.
Et n’oubliez pas, si vous voulez en savoir un peu plus sur Stephen King et son actualité, je vous invite à vous rendre sur le Club Stephen King.

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