Cinéma

[Retour sur Saga] – Halloween 4 : Le retour de Michael Myers de Dwight H. Little (1988)

Souvenez-vous, mécontent de ce que le deuxième épisode de la saga Halloween avait pu être, John Carpenter et Debra Hill décide d’évincer le personnage de Michael Myers, afin d’en faire une saga d’anthologie. Si le troisième Halloween signé par Tommy Lee Wallace est de très bonne facture et qu’il tend vers quelque chose de bien plus fantastique, les fans ne s’y retrouvent pas. Halloween 3 : Le sang du sorcier est un ratage au box office. Les fans de la première heure veulent, que dis-je, ils réclament ce bon vieux Michael Myers qui dort dans son asile depuis 10 ans…
John Carpenter et Debra Hill abandonnent la saga, tout comme Dino De Larentiis qui avait produit Halloween 2 et 3. Les années passent, Michael Myers prend la poussière, alors que la saga Vendredi 13 est déjà à son septième long métrage et qu’un autre allumé, du nom de Freddy Krueger, instaure la terreur chez les adolescents… C’est là que Paul Freeman, producteur de son état, juge bon de relancer la saga Halloween, tout en écoutant le peuple. Michael Myers sera bien de retour. Freeman réussit à intéresser Moustapha Akkad qui était le co-producteur des trois premiers Halloween et surtout le seul détenteur des droits sur la série…

Michael Myers a survécu au terrible incendie qui dévasta l’hôpital d’Haddonfield la nuit d’Halloween au cours de laquelle il massacra une dizaine de personnes. Mais son état est maintenant celui d’un grand brûlé plongé dans un état végétatif. Au cours d’un trajet en ambulance, il se réveille et parvient à s’évader. Désormais, le maniaque dédie son existence à l’accomplissement d’un seul objectif : retrouver et tuer sa nièce Jamie Lloyd, la fille de sa soeur Laurie Strode. Aussitôt prévenu de l’évasion, le docteur Loomis part à la recherche du dangereux fugitif.

Ce sera Dwight H. Little qui se verra confier les rennes de la réalisation, ayant à son actif quelques films d’action. Pour ce qui est des têtes connues, seul Donald Pleasence reprendra son rôle du docteur Loomis, quant à Michael Myers ce sera George P. Wilbur, cascadeur, qui mettra le masque et deviendra ainsi le troisième interprète du tueur mutique.
Avant de commencer à vraiment vous parler du long métrage, il faut savoir que ce Halloween IV arrive dans une drôle d’époque pour le cinéma d’horreur. Dans cette seconde moitié des années 80, la commission de classification américaine fait régner l’ordre et se montre particulièrement sévère quant à la violence des longs métrages. Je vous en avais déjà un peu parlé quand je suis revenu sur la saga Vendredi 13 qui avait été lourdement impacté par tout cela.
Les producteurs ne veulent donc pas d’ennui pour le retour de Michael Myers et demande donc à Dwight H. Little d’y aller tranquillement sur la violence… Ce qui devait arriver, arriva, puisque les producteurs jugèrent le film bien trop timide et ont donc demandé à John Carl Buechler, spécialiste des effets spéciaux, de tourner quelques scènes en vitesse, histoire de les insérer au montage.  

Bon, que dire de cet Halloween IV ? Déjà, on oublie la créativité. Dwight H. Little se contente de reprendre quasiment le même schéma que pour le premier opus. Michael Myers est à l’asile, il s’évade, se couvre d’une combinaison de garagiste, trouve un long couteau, son masque de William Shatner et s’en va rejoindre la ville d’Haddonfield qui fête la nuit d’Halloween. Bien que l’on retrouve le format identique, le réalisateur nous amène tout de même quelques nouveautés et surtout une continuité bien vu dans l’histoire et la mythologie du personnage de Michael Myers. Cette fois-ci, il va devoir s’en prendre à Jamie, qui n’est autre que la fille de Laurie Strode, cette dernière étant décédée prématurément et n’apparaissant pas dans ce quatrième épisode. Avec cette continuité, on peut déjà voir que Michael Myers se détache de son compatriote Jason Voorhees, puisque celui-ci dispose d’une motivation, d’un objectif qui est certes simple, mais qui apporte un minimum de suspense et d’actions. Parce qu’on ne va pas se mentir, mais Halloween IV n’est pas fou fou… On retrouve les attaques classiques, mais qui sont tout de même enrichies de quelques nouveautés, tel que la poursuite sur le toit, mais aussi par la création d’une milice citoyenne anti-Michael Myers, ce qui apporte son lot d’humour et de réflexion quant au deuxième amendement


Finalement, je peux dire que ce Halloween IV est un long métrage assez morne dans sa réalisation et qui n’arrive pas à retrouver l’audace visuelle du premier Halloween de John Carpenter. La réalisation de Dwight H. Little est appliquée, mais elle donne l’impression de voir un téléfilm… Cet opus est d’une banalité triste et assez molle, que ce soit dans l’intensité ou même carrément dans l’interprétation des acteurs qui frise le mauvais jeu… Bon, Donald Pleasence est tout de même là pour incarner le docteur Loomis de la meilleure des façons. c’est-à-dire en apportant l’image d’un personnage Inefficace et complètement fou.
Halloween IV est finalement un long métrage fidèle à la saga, mais qui n’apporte pas grand-chose. Dwight H. Little n’offre qu’un divertissement horrifique honnête qui plaira aux amateurs du genre, bien que celui-ci se fera voler la vedette par Le cauchemar de Freddy distribué dans les salles à la même époque. Un film que l’on oublie tout de même très vite, j’en suis la preuve. 

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