Coup de coeur

Le massacre des innocents de Mallock : Grand maître de l’Apocalypse

Pour rappel. Novembre 2018 : Salon Fantasy en Beaujolais

Objet : Rencontre avec Mallock

C’était en milieu d’après-midi, dans ce petit salon littéraire qui ne payait pas de mine, mais qui décelait quelques surprises. Après avoir craqué et discuter avec Cédric Sire, je suis tombé sur un auteur au regard malicieux. Mallock de son nom.

Je regardais ses romans, j’en avais deux en mains. Je ne savais pas choisir. Mallock les voit et m’interpelle. « Ah, tu aimes la violence, alors avec mon Mallock tu seras servi ! Surtout dans le deuxième tome… Il n’y a jamais eu autant de mort dans un roman… »

Il n’en fallait pas plus. Je craque et j’ai attendu le bon moment pour lire ce roman écrit par un grand maître de l’Apocalypse

Aujourd’hui, je vous donne mon avis sur Le massacre des innocents, deuxième tome des enquêtes de l’inspecteur Mallock, publié aux Editions Pocket

La 4eme de couverture

Au sommet de la tour Eiffel, un policier massacre 193 personnes. À Bordeaux, un enseignant fait feu sur ses propres élèves. Plus au sud, une championne de tir à l’arc prend sa famille pour cible… 
Virus, secte, terrorisme, maladie contagieuse ? Les tueries se multiplient sans que le commissaire Mallock et son équipe ne parviennent à établir le moindre lien entre les différents forcenés. À chaque instant, un voisin, un passant peut devenir un monstre en puissance… 
Dans une atmosphère de fin des temps, Mallock enquête, désespérant de parvenir à mettre un terme au massacre des innocent. 

Le massacre des innocents : Grand maître de l’Apocalypse

Il y a des romans, des auteurs et surtout des personnages qui nous marquent, qui nous manquent après quelques semaines. Mallock fait partie de cette dernière catégorie, bien que la sensation est assez diffuse. On ne s’en rend finalement compte que lorsque l’on retrouve.
C’est ce qui s’est passé en lisant les premières pages de ce roman. Pourtant, Mallock est loin d’être un personnage que l’on puisse aimer. C’est un ours bourru, bougon, direct et un brin emmerdeur. Mais c’est qu’on l’aime ce Mallock, cet ours au grand cœur, ce défenseur de la veuve et de l’orphelin, ce gardien de la paix nationale, voire internationale. Ce poète maudit. Dédé-le-Devin entre dans notre cœur exactement comme il est arrivé, par la grande porte.
Il faut le dire, Mallock est un casse couille de première. Celui qui t’appelle alors que tu es en vacance à l’autre bout de la planète, juste pour avoir un avis. Celui qui n’hésite pas à envoyer chier Monsieur le Président de la République et ses ministres, s’il juge qu’ils vont droit dans le mur. Mais, Mallock, par Mallock est un policier au cœur pur et au passé dramatique. Un homme qui vit avec le poids du passé, de la culpabilité, de la tristesse. 

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Dans cette deuxième enquête, l’auteur ne déroge pas à la règle et on retrouve ce qui fait le charme et le sel de sa plume. Le massacre des innocents est une toile d’un grand maître, une poésie macabre au service d’un thriller incroyable. C’est un jeu perpétuel sur les mots, les références et sur le rythme. On navigue entre des passages dramatiques, glauques, dérangeants, pour avoir quelques passages plus sympathique, afin de respirer un bon coup.
La thématique est lourde et pourra nous rappeler quelques heures sombres de ces dernières années. L’auteur m’avait prévenu. Des morts, il va y en avoir et par paquet de cents. Le massacre des innocents évoque les tueurs de masse et il n’y va pas par le dos de la cuillère. Pourtant, Mallock est un équilibriste des mots et des descriptions. Il en dit assez pour que ce soit horrible, mais il nous laisse la possibilité de faire fonctionner notre imagination et c’est bien pire croyez-moi. L’auteur réussit l’exploit de nous faire vivre cette folie de l’intérieur, de ressentir la peur, la folie, mais aussi les odeurs…
Ce roman va résonner chez vous, j’en suis sûr. Mallock réveille cette peur du terrorisme, cette paranoïa qui ne nous quitte plus vraiment. On ne se sent pas vraiment en sécurité, même dans notre salon et la suspicion sera au sommet de nos pensées…


Je n’en dirais pas plus sur la thématique et sur ce qui en découle au final, puisque vous devez lire ce roman. Pour en rajouter une ou deux couches, tel un maître de la peinture. Je dirais que Mallock a également dépeint des antagonistes de qualité, puisqu’il met en scène des monstres détruit par l’Humanité avec brio. L’intelligence, la perversité, l’arrogance et l’humour seront présents durant cette histoire et l’enquête se suit merveilleusement bien. L’auteur termine par un cauchemar visuel digne de Jérôme Bosch, de Francisco de Goya ou encore de William Blake. De quoi titiller votre imagination et vos visions apocalyptiques.
Le massacre des innocents est une pépite du thriller français qu’il faut vite découvrir. 

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