Vous devez le savoir maintenant, mais qui dit succès, dit suite logique pour un long métrage et c’est ce qui est arrivé pour Halloween de John Carpenter. C’est le producteur Dino De Laurentiis qui a senti le bon filon et qui s’est montré intéressé pour produire une suite à cette oeuvre devenue culte. Le problème, c’est qu’entre temps John Carpenter en a profité pour asseoir sa nouvelle notoriété en sortant Fog et New York 1997 et qu’il n’est pas réellement séduit à l’idée de réaliser cette suite.
L’idée est donc de proposer la réalisation à Tommy Lee Wallace, qui est l’un des collaborateurs de Carpenter, mais le choix se portera finalement sur un réalisateur débutant du nom de Rick Rosenthal. La tâche est donc difficile pour ce jeune réalisateur, puisque passer après Big John relève d’un très grand défi. John Carpenter ne sera pourtant pas très loin, puisqu’il reste au scénario avec sa compagne de l’époque Debra Hill (qui était aussi à l’origine d’Halloween).
Si l’idée de la suite peut faire grincer quelques dents, il faut savoir que l’équipe du film a bénéficié de l’appui de la production, puisqu’ils ont pu avoir un budget de plus de 2 millions de dollars, alors que le premier Halloween n’avait coûté à peine plus de 300 000. Cette suite ne marque pas un gros changement en terme de casting, puisque l’on va retrouver Jamie Lee Curtis dans le rôle de Laurie Strode, ainsi que Donald Pleasence dans celui du Docteur Loomis. Les deux seuls changements viennent du fait que l’acteur jouant Michael Myers sera remplacé par Dick Warlock, alors cascadeur et que John Carpenter va proposer un nouvel arrangement sur sa bande originale, et qu’il finira également par superviser quelques scènes additionnelles, car il était insatisfait du résultat final.

Durant la même nuit que La Nuit des Masques, en 1978, Michael Myers demeure dans les parages, après avoir été touché par le docteur Loomis, à six reprises. Désormais, il est dans un hôpital où Laurie Strode est soignée. Et c’est d’ailleurs la raison de sa présence car il veut la trouver pour la tuer. Mais l’équipe entière du shérif est à sa recherche. Cependant, seuls Loomis et Brackett sont certains de la présence de Myers, d’autres croient qu’il est mort carbonisé. Durant sa cavale, Myers va encore laisser échapper foule de meurtres.
Halloween 2 est une suite au plus sens le plus strict du terme, puisque John Carpenter décide de reprendre durant le prologue du premier Halloween, en arrangeant quelques plans, afin de rendre le tout cohérent. Le choix paraît le plus cohérent du monde, puisque Big John avait conclu sur une fin plus qu’ouverte. Cette suite redémarre donc pile au moment où l’on s’était arrêté dans l’épisode précédent. Michael Myers a disparu. La nuit d’Halloween ne fait que commencer et les meurtres continuent.
C’est avec délectation, ainsi qu’avec un calme précaire que nous suivons le périple meurtrier de Michael Myers. Celui-ci tente de sortir de la ville, tout en continuant à semer la terreur et la mort sur son passage. Puis, nous prenons le point de vue du Docteur Loomis qui tente désespérément de mettre la main sur Myers. Un jeu du chat et de la souris va rapidement se mettre en place, bien que cela n’amène qu’un sentiment de lenteur. Ce sera dans sa deuxième partie et dans son deuxième acte que cette suite se réveille, puisque Laurie Strode sera, une nouvelle fois, confrontée à Michael Myers dans un hôpital. Le tueur du premier Halloween qui n’avait aucun but, semble en avoir trouvé un et on apprend pourquoi au fil de cette histoire.
John Carpenter et Rick Rosenthal opte donc pour l’efficacité, mais au détriment de l’atmosphère qui avait été mise en place dans le premier Halloween. Il n’y a pas ou peu de nouveaux personnages et ceux-ci en sont réduits à quelques répliques avant de se faire tuer par Michael Myers. Cette suite s’inscrit bien plus facilement dans ce que nous avions déjà pu voir dans un film comme Vendredi 13 par exemple.

Pourtant cet Halloween 2 de Rick Rosenthal réussit tout de même à se démarquer de ses concurrents, car la mise en scène est toujours soignée, apportant ainsi un niveau de qualité supérieur. On retrouve tout de même quelques plans et le travail de la lumière qui font écho à ce que nous avions pu avoir avec Halloween premier du nom. Les ambiances froides et nocturnes sont toujours présentes, le choix des cadres resserrés permettent encore une fois d’enfermer les personnages dans une situation qui les dépassent et on retrouve également ce jeu qui consiste à apercevoir Michael Myers dans le fond d’un plan large.
Halloween 2 souffre peut-être de la comparaison avec le premier film, mais il n’en reste pas moins un divertissement de grande qualité qui apporte autre chose à la figure de Michael Myers. Moins inventif à certains aspects, mais efficace en termes de meurtres. Cette suite est sauvée notamment par cette dernière partie infernale de tension dans l’hôpital où Michael Myers arrive plus fort et plus déterminé que jamais. L’hôpital devient un labyrinthe, un terrain de jeu pour ce tueur mutique où la mort sera toujours à nos trousses.

Catégories :Cinéma, halloween, Horreur/Epouvante, Retour sur Saga, Slasher
Jamais tenté cette suite mais voilà qui donne envie d’y goûter. L’idée d’embrayer directement après le premier volet est plutot bonne (reprise dans le Hellraiser 2 de très bonne facture aussi). Carpenter reste dans l’ombre de Rosenthal ce qui est plutôt bon signe. Je crois que le suivant est également pas mal.
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Tu peux y aller sans aucune hésitation, même dans le suivant qui est une réelle prise de risque de la part de Carpenter et Debra Hill (toujours à la production) et Tommy Lee Wallace qui proposent une toute nouvelle histoire 😉
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Je note. Merci.
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Une très bonne suite, en effet, qui perd en subtilité ce qu’elle gagne en efficacité bourrine (cet « Halloween II » s’inscrit pleinement dans la vague slasheresque initiée par son prédécesseur). Le film exploite à fond son décor hospitalier (rien d’étonnant lorsqu’on sait que Big John a filé un petit coup de main au débutant Rosenthal…), qualité que l’on retrouvera dans le slasher canadien »Terreur à l’hôpital central » (avec le grand Michael Ironside en psychokiller !). En revanche, on passera sous silence le piteux « Halloween : resurrection », l’autre opus de la saga pondu par le même Rosenthal… Absolument d’accord en ce qui concerne le génial « Halloween 3 : le Sang du sorcier », une pépite vraiment originale et totalement incomprise à sa sortie (mais heureusement réhabilitée depuis).
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Tu as tout dit dans ce commentaire, Rosenthal et Carpenter offre un diptyque des plus réussi avec cette suite directe. Je ne connais pas ce film se passant dans un hôpital, mais je vais le noter sur mon cahier de film à rattraper 🙂
Le deuxième essai de Rosenthal laisse vraiment à désirer, peut-être l’un des pires de la saga…
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