Contemporain

Le Malheur du bas de Inès Bayard

Nous y voilà. Il est temps de vous parler de cette claque et du problème qu’il m’a posé pour écrire ces quelques mots. Comme vous le savez, j’ai pu entrer dans un club de lecture et je dois dire que cet événement m’a permis de lire des romans différents. C’est ainsi que je me suis dirigé vers Le Malheur du bas de Inès Bayard en me fiant qu’à la quatrième de couverture.

Je vais entrer dans les détails dans la suite de cet article, mais après avoir fait « l’éloge » de ce roman sur les réseaux sociaux, une blogueuse est venue discuter du roman avec moi et m’a parlé de celui de Mathieu MenegauxJe me suis tueLa thématique du plagiat est très vite arrivé sur la table et cette blogueuse m’a dit de me faire ma propre opinion par rapport à ces deux livres.

Voilà maintenant plusieurs semaines que j’ai pu lire les deux romans à la suite et je dois dire que je ne savais pas vraiment comment l’aborder… Devais-je produire un article par lecture, au risque de me répéter, ou vous écrire un article comparatif ? Après pas mal d’hésitation, je vais vous parler essentiellement du roman de Inès Bayard et je vais revenir plus rapidement sur celui de Mathieu Menegaux.

Aujourd’hui donc, je vous embarque avec moi pour Le Malheur du bas de Inès Bayard publié aux éditions Albin Michel.

Le résumé de l’éditeur :

« Au coeur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.

Difficile, dérangeant, mais malheureusement encore indispensable

Le Malheur du bas est peut-être différent de ce que lis habituellement, il n’en reste pas moins fort et percutant. Cette fois-ci, je ne vous parle pas d’un thriller, mais bien de la vie réelle, celle qui détruit les femmes quotidiennement. Inès Bayard nous parle du viol et de la descente en enfer d’une jeune femme qui préfère mentir à soi-même et à son entourage, afin de ne pas connaître la honte, le jugement de l’autre et le rejet.
L’autrice nous plonge de façon efficace dans ce tourment et ce grâce à sa plume qui est chirurgicale, à la limite du documentaire. Inès Bayard ne nous cache rien et encore moins lorsqu’il s’agit du viol de cette jeune femme. Les détails sont sordides, mais il ne faut pas oublier que cet événement arrive tous les jours et qu’il n’a rien d’une promenade de santé.

Je ne vous cache pas que Le Malheur du bas est difficile à lire et qu’il faudra le reposer de très nombreuses fois, afin de retrouver son souffle, mais aussi pour se changer un peu les idées. La thématique est lourde, violente, mais malheureusement encore utile aujourd’hui. Inès Bayard ne traite pas exclusivement du viol d’une femme par son supérieur, mais elle exploite également l’idée de viol dans le couple sans que cela soit explicitement dit. En effet, cette jeune femme doit vivre dans son mensonge, mais également avec un mari qui semble vouloir tout arranger avec le sexe, même quand sa femme ne semble pas d’accord.

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Avec ce récit coup de poing, l’autrice évoque aussi les difficultés à devenir mère, mais aussi la douleur que cela engendre par la suite, ainsi que les non-dits dans un couple ou dans une famille. Inès Bayard nous entraîne dans le mensonge de son personnage Marie qui deviendra victime, puis bourreau dans cette descente en enfer. Le Malheur du bas n’est pas forcément subtile, mais cette noirceur est efficace pour son propos. On s’enfonce petit à petit dans les ténèbres et il sera bien difficile d’en sortir. Inès Bayard ne nous offre aucune possibilité de nous échapper, aucune lueur à l’horizon.

Alors, plagiat ?

Il est vrai que le roman de Inès Bayard se rapproche fortement de celui de Mathieu MenegauxJe me suis tue. Sans entrer dans les détails, afin de ne rien vous spoiler, je dois dire que les ressemblances entre mes deux romans sont assez frappantes. Cependant, je n’irais pas jusqu’au plagiat, puisque même si les deux oeuvres racontent la même chose, il subsiste quelques différences notables quant au développement psychologique des personnages, mais aussi quant aux finalités et aux thématiques exploitées.
Le roman de Mathieu Menegaux souffre d’une plume qui est loin d’être aussi accrocheuse. Le sujet de son roman est fort, mais on ne garde que ça en tête. Là où le roman de Inès Bayard vous broie avec son aspect réaliste, Je me suis tue est alourdi par le style de l’auteur. Trop de références à la musique qui ne semble pas naturelle, peu d’engagements quant à ce sujet.

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Le Malheur du bas est bien plus percutant, horrible et habilement mené pour nous offrir une oeuvre choc que je n’ai pas su retrouver dans le roman de Mathieu Menegaux. Alors, même sujet oui bien sûr, mais plagiat je ne pense pas de mon côté… Difficile de se dire qu’une maison d’éditions aussi importante qu’Albin Michel puisse publier un roman plagié sur un autre…

 

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6 réponses »

  1. Ah que j’ai adoré le malheur du bas, une claque de mon année 2018 ! Je vais lire durant cette année je me suis tue, le seul Menegaux que je n’ai pas encore lu. J’ai entendu cette polémique et j’ai très envie de me faire mon avis.

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    • C’est pareil de mon côté, je ne m’attendais pas à être autant absorbé par ce roman !
      J’espère que tu n’y verra pas forcément de plagiat, enfin je suis toujours assez mitigé 😉

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  2. Hello !
    Merci en tout cas de ton retour d’expérience, je m’étais notée cet ouvrage pour ma liste de lecture et… j’avais complètement oublié !!! A lire de toute urgence donc. Et puis sympa ce petit parallèle avec Mathieu Menegaux, je n’étais pas trop au courant de ces ressemblances.

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    • Oui à lire de toute urgence ! C’est un roman important, surtout avec tout ce qui se passe en ce moment. Je comprends qu’il ait pu être deuxième au prix Goncourt des lycéens 🙂

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  3. merci de cet article ! J’ai Je me suis tue dans ma pal, mais marche à reculons à l’idée de le lire.. le sujet me fait déjà froid dans le dos… Le malheur du bas ne me tente pas du tout, le sujet est beaucoup trop dur à lire – pour ma part.

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