
Stephen King et le cinéma c’est une grande histoire d’amour, mais aussi de haine. Nombreux sont les réalisateurs à vouloir se lancer dans une adaptation, pour le meilleur et pour le pire, du maître de l’horreur. Une véritable marée emporte le monde d’Hollywood durant les années 70 et 90 puis le calme revient.
L’année 2017 marque véritablement le retour de l’œuvre de Stephen King au cinéma et à la télévision avec les adaptations de La Tour Sombre, Ça, The mist et Mr. Mercedes.
Je ne vais pas vous cacher que je suis allé voir le film avec une certaine appréhension mais surtout sans réellement d’attentes face à ce projet. Nicolaj Arcel, à qui l’on doit le premier volet de Millenium au cinéma. Sera t-il assez fort pour retranscrire le récit le plus abouti et le plus fou de Stephen King en à peine 1h30 ? Cette adaptation de La Tour sombre vaut-elle le coup ? La réponse se trouve dans cet article.
Désireux de se venger du mystérieux Homme en noir, le Pistolero Roland Deschain erre dans un monde ressemblant au Far West, à la recherche de la légendaire Tour Sombre, qu’il espère capable de sauver son monde qui se meurt. D’après la série de romans de Stephen King.
Peu de développement et une histoire simpliste
C’est le constat que nous avons eu à la sortie de notre séance d’hier soir… Tout partait bien pourtant puisque le réalisateur Nicolaj Arcel, montre qu’il avait bien saisi l’univers étendu de Stephen King en proposant quelques clins d’œils aux fans. On retrouve ainsi aux détours d’une rue Cujo le Saint-Bernard, dans le cabinet du psy nous avons le droit à une photo de vacance montrant l’hôtel Overlook de Shining et enfin nous voyons l’ami de Jake jouer avec une réplique de la Plymouth Fury 58 de Christine. C’est avec le sentiment d’être caressé dans le sens du poil que j’ai continué à visionner le film avec grand intérêt, mais tel un soufflet, tout est retombé.

Nous assistons à un récit simpliste et à des enjeux assez pauvres qui sont peu, voire pas du tout développés. Je conçois qu’une suite est en préparation pour en faire une série TV (malheureusement annulée), mais nous ne ressentons aucune angoisse face à l’hypothétique destruction de La Tour Sombre. Les personnages nous promettent l’enfer dans les différents mondes et c’est à peine si nous voyons deux monstres…
La durée du film peut-être mis en cause pour ce manque de développement mais ce n’est pas non plus un mauvais choix puisque 20 minutes de plus auraient été déjà de trop dans ce film.
La palme de la simplicité revient tout de même au final de ce récit puisque nous ne ressentons aucun suspense, ni aucune tension. Tout à l’air si facile que l’on en sourit.

Pour ce qui est de l’univers, on peut dire que La Tour sombre est en demi-teinte. Nous pouvons ressentir l’ambiance sombre, glauque et horrifique de Stephen King sur certaines scènes comme pour l’attaque dans les vestiges d’un parc d’attractions ou l’entrée de Jake dans l’autre monde, mais pour le reste nous ne sommes pas dans l’univers de La Tour Sombre. Nous n’avons pas l’impression une seule seconde que nous sommes dans un univers de western, ce qui gâche beaucoup l’intérêt de cette adaptation.
Le fait de passer entre les deux mondes par une porte m’a énormément fait penser à la série TV Stargate, mais également aux films tels que Les visiteurs et Last Action Hero.

Des acteurs sans réelles motivations
C’est le deuxième gros point noir pour nous dans ce film… Cependant nous ne sommes pas d’accord sur l’acteur le plus mauvais. Pour l’un, c’est Idris Elba qui joue le moins bien et qui donne l’impression de ne pas être investi dans son rôle. Tandis que pour l’autre, c’est Matthew McConaughey qui joue très mal et qui en fait beaucoup trop. En tout cas, nous sommes d’accord sur le fait que les acteurs ne sont probablement là que pour le cachet… Seul le jeune Tom Taylor s’en sort avec le rôle de Jake.

Ce manque d’investissement peu venir du manque de développements des personnages. Seul Jake est développé tandis que nous survolons la vie de Roland et qu’aucune évocation de l’homme en noir n’en est faite. Tout ce manque provoque une difficulté à s’attacher aux différents personnages.
L’homme en noir et Roland auraient pu devenir des personnages encore plus emblématiques avec un développement digne de ce nom, car nous ne savons pas grand chose de cette rivalité et du rôle de Roland vis à vis de la Tour, ainsi que de son rôle de Pistolero.

La Tour Sombre de Nicolaj Arcel aurait pu être une bonne adaptation mais ce n’est pas le cas. Le film est trop pauvre en terme de récits et de développements. L’univers est en demi-teinte puisque nous avons le droit à quelques fans services, mais le reste est trop pauvre pour introduire l’œuvre la plus folle de Stephen King. En espérant que l’adaptation de Ça soit de meilleure qualité et relance Stephen King au cinéma.
Et si vous voulez en savoir un peu plus sur Stephen King et son actualité, je vous invite à vous rendre sur le Club Stephen King.
Catégories :Cinéma, Science Fiction
C’est marrant comme ta critique correspond exactement à ce que je craignais pour ce film… Du coup j’attendrais ton article sur l’adaptation ciné de Ca pour me décider d’aller le voir ou non.
J’aimeJ’aime
J’espère que l’adaptation de Ça sera bien meilleure ! Pour le moment je suis confiant mais on est jamais à l’abri avec du King au cinéma
J’aimeJ’aime
Je suis vraiment fan du bouquin Ça. Je l’ai lu 2 fois et écouté récemment en livre audio. Et puis j’adore le téléfilm de 1990 avec Tim Curry (malgré ces défauts). Du coup, je suis un peu méfiant sur cette nouvelle adaptation.
J’aimeJ’aime