Taxi de nuit de Jack Clark : chronique noir d’un pays en perdition

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Ce roman, c’est un peu l’histoire d’un conte de fées. Il faut dire que Jack Clark a écrit ce roman pendant qu’il était chauffeur de taxi pour la ville de Chicago et qu’il l’a auto-édité pour le vendre à ses clients. Mais ça, c’était avant qu’un éditeur américain monte dans son taxi, se procure un exemplaire, le lit et décide par la suite de l’éditer. C’est ainsi que Taxi de nuit publié en France chez Sonatine édition arrive dans nos librairies. 

La 4eme de couverture 

Eddie Miles est taxi de nuit à Chicago. C’est un homme solitaire, qui connaît chaque recoin de la ville, depuis les quartiers les plus huppés jusqu’à ceux où il est devenu dangereux de s’aventurer. Du crépuscule à l’aube, chacune de ses courses est une nouvelle aventure, parfois heureuse, parfois périlleuse. Alors qu’un mystérieux tueur s’en prend aux chauffeurs de taxis, Eddie essaie tant bien que mal de ne pas se laisser gagner par la violence qui gangrène la ville. Jusqu’au jour où celle-ci l’atteint personnellement : il sauve de justesse une jeune prostituée passée à tabac, et un de ses meilleurs amis est victime du tueur. Eddie décide alors de prendre les choses en main…

Avant toute chose, ne vous fiez pas à la quatrième de couverture qui vous vend un roman au “suspense” omniprésent. C’est faux, mais Taxi de nuit de Jack Clark a bien plus à vous offrir, croyez-moi. En effet, l’auteur nous immerge entièrement dans le quotidien noctambule d’Eddie Miles, un chauffeur de taxi de Chicago, qui va nous présenter sa ville, ses transformations, ses dangers, le tout avec une certaine forme d’humour et surtout avec une noirceur qui s’agrippe à nous. Il faut dire que la cité en question a de quoi faire rêver sur le papier, mais que celle-ci a fortement changé ces dernières décennies. Jack Clark décrit cet endroit comme un espace de décadence, où diverses formes de criminalité, telles que les meurtres, le trafic de drogue, la prostitution et le racisme, affectent profondément la communauté. 

Et ce n’est pas la météo locale très pluvieuse qui va nous permettre d’avoir une meilleure vision de cette métropole. Taxi de nuit nous permet donc de comprendre ces différentes transformations grâce à la vision et aux commentaires de son narrateur Eddie. Accrochez-vous, sortez votre google map et laissez-vous emporter par le descriptif de cette ville immense, de ses quartiers pauvres qui ont connu la gentrification et ces autres quartiers qui n’ont connu que la violence et l’abandon. Jack Clark nous offre une vision sombre de la société et qui devient au fil des pages quasi-universelles. Vous l’aurez compris, c’est avec cet aspect que le roman tire toute sa force et nous apporte bien plus qu’un simple roman noir. Taxi de nuit est une chronique sociale, une vision amère, mais réaliste, d’un chauffeur de taxi qui prend tous ces changements en pleine face. 

« C’est tout ce que t’as besoin de savoir. Va pas dans les quartiers sud. Ni dans les quartiers ouest. Va pas dans les endroits qui ressemblent à Cabrini. »

Parce qu’avec cette montée des incivilités, des violences, du racisme et de la pauvreté, les chauffeurs de taxi doivent être prudents et se protéger. Certains font encore confiance aux, tandis que d’autres s’arment d’un pistolet, surtout quand une vague de meurtres commence à toucher les chauffeurs de taxi.
Eddie, quant à lui, est un vieux de la vieille. Il connaît les lascars, il sait comment les reconnaître, quels quartiers éviter pour ne pas avoir d’ennui. Cependant, il fait encore confiance à son instinct et cela nous apporte quelques scènes de vie quotidienne qui peuvent paraître banales, mais qui apportent un éclaircissement quant à l’évolution de la société. Pas étonnant donc que Quentin Tarantino en personne désigne Taxi de nuit de Jack Clark comme son roman préféré de l’année. 

En bref, Taxi de nuit de Jack Clark est un roman noir puissant

Vous l’aurez compris, Jack Clark nous livre un roman noir, voire un polar, aux thématiques actuelles et à la vison amer et mélancolique sur le transformation de notre société. Taxi de nuit se transforme peu à peu en un témoignage qui dépasse la fiction, une œuvre qui joue sur plusieurs plans, qui nous immerge dans un quotidien de plus en plus dangereux. On sent, à travers chaque mot, une authenticité, un cri du cœur et une façon visuelle de brosser le portrait d’une ville en perdition. 

8 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Jolie chronique encore une fois. Merci à toi pour le partage 🙏 😘

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      Merci beaucoup ! J’espère que cette chronique t’a donné envie de jeter un œil sur Taxi de nuit 🙂

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      1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

        Mon banquier ne va pas apprécier du tout. 😂

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        1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

          Alors je n’y suis pour rien du tout 😈

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          1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

            Euh, un peu tout de même. 😁 Tu n’as qu’à me faire une lettre, peut-être que ça passera mieux.

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  2. Il passe beaucoup et a retenu mon attention !

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      Si tu veux un roman immersif mais surtout social, alors n’hésite pas 🙂

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