Après plus de trente ans de carrière, les blasphémateurs Polonais de BEHEMOTH sont de retour avec The Shit Ov God. Un treizième album assez court et qui pourtant semble nous emporter dans son élan provocateur, noir et oppressant. Il suffit de s’attarder quelques instants sur son titre pour se rendre compte que Nergal, le charismatique leader, continue son chemin sur la route du blasphème, de la haine, de la colère et de l’amertume. 

The Shit Ov God : ode au satanisme

The Shit Ov God s’ouvre sur le titre “The Shadow Elite” qui nous immerge dans des sonorités coincées entre le Black et le Death Metal noir, brut, massif et qui renvoie à une énergie brute qui nous emporte dès les premières notes. Un titre taillé pour le live, permettant au public de vivre ce moment oppressant en communion avec le groupe grâce à ce refrain “We are the Shadow Elite”. C’est un mur de son qui nous tombe dessus et lance l’album de la meilleure des façons. On comprend ainsi assez vite que BEHEMOTH sera moins grandiloquent et retrouvera des sonorités que l’on avait pas entendues depuis The Satanist (2014). 

La suite confirme cette sensation, puisque l’album s’avère être sans concession et surtout que rien n’est laissé au hasard. “Sowing Salt” continue à nous plonger dans la noirceur de l’album avec un morceau qui emprunte davantage au Death, magnifié par le travail vocal de Nergal qui apporte toute une palette d’émotions différentes tout au long du titre. La sensation d’avoir un homme en proie à la folie n’est jamais vraiment loin.

“The Shit Ov God” se veut être l’hymne de cet album. S’ouvrant sur le succulent “Eat my flesh, drink my blood, I am the shit of god”, le morceau nous rentre dedans et nous transperce par sa puissance. S’ajoute à cela des chants féminins donnant un air d’enfer et une batterie martiale, apportant cet aspect puissant qui en fait un morceau fait pour le live et qui fonctionne bien mieux sur l’album qu’en single. 

S’ensuit “Lvciferaeon” qui s’offre à nous comme une cavalcade dans les profondeurs d’un enfer brûlant. Nergal prépare ses troupes avec une incantation qui nous reste dans l’esprit. La bataille approche pour répandre la bonne parole du satanisme sur Terre. On retrouve ainsi le côté théâtral du groupe, mais ici, tout semble maîtrisé et au service de quelque chose de plus grand. 

“To Drown The Svn in Wine” accélère la cadence et nous inclus encore une fois dans la partie avec ce grandiose “Captain, ô my captain”. Difficile de reprendre notre souffle avec ce morceau et autant dire que c’est, sûrement, l’un des titres qui marquent le plus l’auditeur grâce à l’arrivée de cette voix féminine complètement hystérique, qui semble lancer une incantation pour nous pervertir tous encore un peu plus… 

“Nomen Barbarvm” est sans aucun doute le titre le plus théâtral de l’album. Tout tourne autour d’un riff simple, de chants virils et d’un blast qui nous accroche tout au long du titre. Du BEHEMOTH classique, mais ô combien bien exécuté.
“O, Venvs Come!” permet encore une fois à Nergal de jouer avec sa palette d’émotions pour nous transporter dans une espèce de songe cauchemardesque. Les sonorités nous immergent dans une atmosphère vaporeuse, parfois lugubre et surtout poétique.

Pour finir, “Avgvr (The Dead Vvltvre)” nous immerge une dernière fois dans une atmosphère glaciale avec un jeu rythmique hypnotique et l’apparition d’une voix féminine spectrale qui fout les jetons. Une fin en apothéose qui ose adoucir le ton avec une partie acoustique permettant de rendre le morceau encore plus atmosphérique. 

En bref, The Shit Ov God de BEHEMOTH est du grand art

Vous l’aurez compris, The Shit Ov God s’offre à nous comme une œuvre monumentale, comme un retour en grâce de BEHEMOTH, prenant aux tripes et dont il me tarde d’écouter sur ma platine et de les découvrir en live. En bref, jetez-y une oreille, laissez-vous prendre par l’aura de Nergal et par sa facilité à nous envoûter. Un treizième album qui fera date dans la carrière du groupe.