Il suffit parfois de tomber au hasard sur une quatrième de couverture et d’avoir tout de suite une envie irrépressible de lire le roman en question. Ce fut le cas pour moi avec Quelqu’un derrière les murs de Zigmunt Miloszewski publié aux Éditions Fleuve. Autant vous dire que cette lecture n’a pas été de tout repos, tant le romancier nous embarque dans une ambiance aussi sombre que mortifère. Tout un programme !

La 4eme de couverture

À Varsovie, la tranquillité d`un immeuble est soudainement menacée quand un de ses occupants, pris d`une inexplicable panique, tente de s`extraire de l`ascenseur en marche et se fait décapiter. Après ça, d`autres locataires deviennent victimes d`hallucinations et, bientôt, une étrange malédiction s`empare de ce bâtiment dont plus personne ne peut sortir.Robert et Agnieszka, un couple qui vient d`emménager, partagent alors la peur qui s`est immiscée dans leur quotidien avec Wiktor, un ancien journaliste d`investigation tombé dans l`alcool, et Kamil, un adolescent révolté contre ses parents. Ensemble, ils espèrent comprendre quelle force démoniaque leur fait vivre ce cauchemar éveillé. Et qui est ce voisin étrange qui a piraté l`interphone et écoute ce qui se passe dans tous les appartements.

Quelqu’un derrière les murs : un thriller horrifique à découvrir

Qu’on se le dise, Quelqu’un derrière les murs de Zigmunt Miloszewski est un roman particulier. Difficile à classer, difficile à en ressortir indemne, le titre oscille entre le thriller psychologique, l’épouvante pure et le fantastique. Autant dire qu’il pourra en désarçonner plus d’uns et qu’il risque de perturber les plus cartésiens d’entre nous. Pourtant, le romancier commence son histoire de façon assez classique, avec cette ambiance propre au thriller et on s’attend alors à une enquête pleine de suspense et de mystère. Vous l’aurez compris, Quelqu’un derrière les murs est le genre de récit qui nous pousse dans nos retranchements, dans nos réflexions et dont l’ambiance mortifère s’insinue en nous comme un poison. Vous verrez, vous aurez du mal à aller jusqu’au bout. Il faudra s’accrocher, avoir la tête sur les épaules et ne pas avoir d’idées noires durant cette lecture. 

Quelqu’un derrière les murs de Zigmunt Miloszewski n’est vraiment pas le genre de roman qui est fait pour nous faire tourner les pages avec avidité. Il faut dire que le rythme est assez difficile à appréhender, puisque l’on passe de scènes angoissantes, à une scène de discussion qui semble plus banale et plus lente. Le romancier désarçonne son lecteur à chacun de ses chapitres et autant vous dire que vous allez passer par toutes les émotions. Il faut dire que celui-ci joue sur des scènes classiques de l’horreur pour nous faire vivre un véritable cauchemar au sein de cet immeuble. Entre la cave qui ressemble à un labyrinthe, l’ascenseur qui n’en fait qu’à sa tête et à cette porte d’entrée qui nous empêche de sortir, la peur grimpe en flèche et la tension avec. Le fantastique prend ainsi une part de plus en plus importante au sein du récit et celle-ci va nous pousser dans nos réflexions quant à notre propre vie, à notre relation avec les autres et à bien d’autres thématiques. Je vous l’avais dit, Quelqu’un derrière les murs de Zigmunt Miloszewski n’est pas le genre de roman à filer la patate. Au contraire…

La force de ce roman si particulier réside dans sa capacité à nous hanter et à nous faire entrer dans une ambiance horrible et mortifère que l’on a envie de quitter au plus vite, alors que l’on ne peut pas. Zigmunt Miloszewski nous permet ainsi de découvrir une Pologne complexe, qui vit dans la misère, dans la crasse, dans les problèmes d’alcool, de chômage. Bref, un pays qui va mal, à l’image de cet immeuble en pleine crise. Quelqu’un derrière les murs est un thriller horrifique complètement désespéré, sombre et sans aucune issue. 
Seul petit bémol au tableau, c’est qu’il est impossible de ressentir la moindre émotion pour les personnages dépeints dans cette histoire. Difficile de dire si cela provient de l’écriture de l’auteur ou sur l’action qui nous empêche de croire, ne serait ce qu’une seule seconde, à eux. En effet, Zigmunt Miloszewski fait tout pour nous faire subir les assauts horrifiques des événements et pour que l’on n’ait aucune confiance en ses personnages. On ressort ainsi de cette lecture avec l’envie de voir du soleil, de discuter avec des gens et de profiter de la vie, afin de ne plus sentir cette noirceur qui nous a enveloppés durant ces nombreuses pages. 

Bref, Quelqu’un derrière les murs de Zigmunt Miloszewski est un roman particulier qui ne plaira pas à tout le monde

Vous l’aurez compris, Quelqu’un derrière les murs de Zigmunt Miloszewski est le genre de roman complexe à aborder et à apprécier dans son ensemble. Il faut avoir le cœur bien accroché et le mental pour venir à bout de ce récit et pour se débarrasser de toute la noirceur qu’il nous a offerte. Cette œuvre sent le désespoir à des kilomètres et celui-ci nous imprègne comme un véritable poison. Difficile de réellement conseiller cette lecture, mais si vous avez envie de vous confronter à la misère, allez-y.