Désobéissance de Salvatore Minni : Thriller psychologique noir et poisseux

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Qu’est-ce que c’est bon de se laisser prendre au jeu du hasard. Il aura suffi de quelques instants, d’un seul regard vers la table des nouveautés poches pour jeter mon dévolu sur un auteur qui m’était encore inconnu. Lecture à l’aveugle avec Désobéissance de Salvatore Minni publié chez M+ éditions et au format poche aux Éditions Harper Collins. Laissez-vous embarquer dans ce thriller psychologique aussi noir que poisseux. 

La 4eme de couverture

Désobéissance : thriller psychologique aussi noir que poisseux

Qu’on se le dise, Désobéissance de Salvatore Minni est le genre de thriller psychologique qui se dévore en quelques heures, tant le romancier réussit à nous prendre dans ses filets dès les premiers instants. Il faut dire que les premiers chapitres laissent peu de place aux doutes, tant l’efficacité est au rendez-vous. On déguste, on sent que tout va basculer, mais on ne se doute pas encore à quel point. Le romancier maîtrise ses effets avec brio et nous immerge dans ce drame avec une férocité que seule la vie réelle peut nous apporter. La situation échappe au personnage principal, c’est le début d’une chute en avant incontrôlable pour lui, comme pour le lecteur. 

Dès lors, Salvatore Minni va nous immerger dans un thriller psychologique à la noirceur quasi-abyssale. Nous restons scotchés face aux divers événements qui vont arriver et si notre empathie était en place dans les premiers instants, celle-ci va vite disparaître face à la dangerosité, la violence et à la folie du personnage principal. On subit ses assauts, on tente de garder la tête hors de l’eau, de se dire que ce n’est qu’une fiction, mais Désobéissance est le genre de roman qui se ressent au plus profond de ses organes. 

Salvatore Minni nous offre un récit qui va méthodiquement de plus en plus loin dans la folie et dans la noirceur, quitte parfois à ce que l’on soit plus que mal à l’aise face aux événements qui se déroulent devant nos yeux. Désobéissance est un roman poisseux, sale et fait de sensations fortes. Le genre de roman que le lecteur n’est pas prêt d’oublier et qui peut être difficile à conseiller aux lecteurs moins avertis. Un véritable tour de force qui ne laissera personne indifférent, à condition bien sûr de rester spectateur de cette descente en enfer.

Désobéissance : Plongeons dans la folie

Si son aspect de thriller psychologique sale et méchant fait beaucoup dans sa force, Désobéissance se démarque également par les thématiques que Salvatore Minni développe tout au long de son récit. Si l’on plonge dans l’horreur, c’est bien parce qu’un drame est arrivé dans la vie de notre protagoniste/antagoniste. C’est ainsi que le romancier va évoquer cette question du deuil et de comment une personne peut l’affronter. Un sujet qui m’a toujours intéressé et qui avait su me bouleverser lors de ma découverte de Simetierre de Stephen King.

Dire que Salvatore Minni en fait une relecture n’est peut-être pas si folle, tant les trajectoires de nos deux personnages sont proches, bien qu’elles aient pris un autre chemin à un moment donné. Il faut dire que l’idée chez King laissait place à la réflexion, à notre empathie et nous terminions ce roman avec ce “et si ?” bloqué dans notre esprit. Pour Désobéissance, difficile de voir le bon côté des choses, tant le romancier a voulu entrer dans le dur et dans une solution plus complexe, plus folle encore. La différence n’est peut-être finalement pas dans le choix des trajectoires, mais au niveau de la santé mentale de nos personnages. 

Salvatore Minni nous embarque dans les blessures, les violences et les traumatismes de l’enfance qui peuvent transformer une personne au fil des sévices. Le romancier nous questionne sur les erreurs du passé et si nous pouvons éviter de les faire à nouveau par la suite, de répéter la folie d’un père tyrannique. Désobéissance nous permet de suivre un homme psychologiquement instable dont la vie bascule du jour au lendemain. Celui-ci devient imprévisible et ses démons le rattrapent, tant est si bien que le lecteur ne sait plus du tout comment interpréter ses faits et gestes. La peur est au rendez-vous et ne nous quittera pas d’une semelle…


Vous l’aurez compris, Désobéissance de Salvatore Minni est le genre de thriller psychologique qui ne laissera personne indifférent. Le romancier nous embarque dans une descente en enfer incontrôlable, poisseuse et dangereuse. On passe son temps de lecture en apnée, avec cette crainte que tout peut arriver et on se laisse porter par la folie qui émane de ces pages. En bref, c’est le genre de roman impossible à lâcher, quitte à se faire du mal.

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7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Voilà un avis qui me fait vraiment plaisir, parce que j’ai beaucoup aimé ce roman ! Et je suis intriguée par ta comparaison avec « Simetierre »

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      Si tu n’as pas lu Simetierre, je ne peux que te recommander de le faire. Si on oublie que c’est mon TOP 1 tout genre confondu, les deux traites du deuil avec noirceur et désespoir 🙂

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      1. Pour ton prochain #automneduking , je me le note, dans ce cas 😊. Je me suis gardé « Holly » aussi, mais peut-être que cette année j’arriverai à en lire 2 😅

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  2. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Oh punaise, suis encore à l’étage 46 et tu en remets une couche 😍 Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      On est sur un autre niveau, mais toujours aussi torturé psychologiquement !

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      1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

        Je vais le chercher tout à l’heure chez ma libraire. 😇

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