

Présenté, par la maison d’édition Meian, comme le digne successeur de la série Gannibal de Masaaki Ninomiya (série terminée en 13 tomes), Oni Goroshi de Masamichi Kawabe débarque en France avec deux premiers volumes explosifs. Mais est-ce que ce titre mérite ce titre de successeur ?
La 4eme de couverture
En 1991, dans la ville de Shinjô, département d’E., Shûhei Sakata tue sa fille et son épouse. Cependant, ce n’est qu’une mise en scène, un piège tendu par ceux qu’on appelle les démons. Après quinze ans derrière les barreaux, Shûhei est enfin libéré.
Depuis l’époque Heian, une légende court sur ces terres…
« Cette ville est hantée par les démons. »
Elle sera désormais le théâtre d’une vengeance sans précédent.
Découvrez l’histoire de ces hommes possédés et déchaînés.
Oni Goroshi : un récit de vengeance sanglante
Oubliez tout de suite la comparaison avec Gannibal, Oni Goroshi ne combat ni dans la même cours, ni avec les mêmes règles. Masamichi Kawabe part sur un style bien différent, puisque celui-ci nous offre deux premiers tomes assez brût de décoffrage et surtout dans un ton plus divertissant et plus bourrin. Oubliez donc la subtilité et la finesse du scénario de Gannibal. Ici on entre dans un univers plus urbain influencé par le cinéma d’action des années 80 et 90 où l’on va suivre une simple vengeance au sein de la mafia et de la politique.
Il faut donc se mettre en tête dès la lecture du premier chapitre que nous allons partir dans une histoire qui ne fait pas dans la demi-mesure et où l’on pourra poser un peu son cerveau histoire de vivre intensément ce titre sanglant et à la violence totalement décomplexé. Qu’on se le dise, ces deux premiers tomes d’Oni Goroshi ne brillent pas par son scénario qui s’avère être assez sommaire, mais ce n’est pour autant que cela en fait un titre à fuir, bien au contraire. Le mangaka réussit à nous transporter dans son univers dès son premier chapitre et nous offre un divertissement intense aux multiples rebondissements. C’est simple, vous aurez envie d’avoir la suite au plus vite.
Oni Goroshi fonce tête baissée dans la folie vengeresse d’un homme dans le coma depuis un guet-à-pent qui a mal tourné pour sa famille. Devenu légume, notre personnage se réveille d’un profond coma et voit son corps reprendre vie petit à petit dès qu’il aura reconnu un de ses bourreaux. Difficile à croire, mais on se laisse prendre au jeu, surtout lorsque celui-ci se transforme en un véritable boogeyman de slasher. Plus rien ne semble pouvoir l’arrêter, c’est parti pour la boucherie. Cependant, Masamichi Kawabe tente de nous offrir une psychologie à son personnage et nous permet d’avoir un peu d’empathie pour lui et d’adhérer à ce destin horrible qui est le sien.
La force de ces deux premiers tomes d’Oni Goroshi et dans les autres réside aussi dans le trait de Masamichi Kawabe. En effet, celui-ci nous offre un découpage parfait, permettant de mettre en place un certain rythme à son histoire. On dévore ces deux premiers tomes, si bien que l’on pourra avoir cette impression de rester sur notre faim et d’avoir du mal à redescendre de ce shoot d’adrénaline. Pour le reste, le mangaka apporte un coup de crayon assez gras par moment, permettant de jouer sur la noirceur de l’univers et des scènes sanglantes. Un style plaisant et qui profite aux différents personnages, surtout pour notre héros qui dispose d’une vraie gueule. Cabossée, usée et où l’on ressent toute la folie et la détermination.
En bref, Oni Goroshi démarre de façon brutale et parfaite
Vous l’aurez compris, Masamichi Kawabe ne fait pas dans la dentelle avec ces deux premiers volets d’Oni Goroshi, mais c’est ce qui en fait sa force. Il faut bien évidemment oublier toute vraisemblance, mais l’auteur nous offre un véritable page turner de violence. Un titre à retenir dans le catalogue Meian surtout si vous aimez cette thématique et les mangas qui peuvent aller très loin !