
S’il y a bien un long-métrage horrifique qui a fait parler de lui durant l’année 2022, c’est bien celui-ci. Il faut dire que le film de Rob Jabbaz avait de quoi remuer les spectateurs et les spécialistes de l’horreur, tant le réalisateur va jusqu’au bout de ses idées. Le long-métrage construit sa réputation dans les différents festivals comme Fantasia, le Grimmfest, l’étrange festival, le PIFFF ou encore Gérardmer. Contre toute attente, alors que ce genre d’œuvre finit généralement sur le circuit de la VOD, le direct to DVD ou la SVoD, The Sadness se fraye un chemin dans nos salles obscures durant l’été 2022. Avec son affiche innocente, on ne peut qu’être sûr que certains spectateurs soient ressortis avec l’estomac au bord des lèvres.
Synopsis :
Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée finit par baisser sa garde. C’est alors que le virus mute spontanément, donnant naissance à un fléau qui altère l’esprit. Les rues se déchaînent dans la violence et la dépravation, les personnes infectées étant poussées à commettre les actes les plus cruels et les plus horribles auxquels elles peuvent penser.
Difficile de vraiment réaliser ce que l’on a devant les yeux durant les premiers instants. Il faut dire que The Sadness débute de la façon la plus classique qu’il soit, puisque nous faisons la connaissance de Kat et Jim, un jeune couple qui se dispute à propos de leurs vacances. Instant classique d’un réveil qui se mue peu à peu grâce aux petits indices que distille le réalisateur. On apprend ainsi, grâce à une vidéo YouTube, que le virus Alvin fait rage dans le pays. Ce virus semble n’être qu’un décalque de la COVID-19, mais un scientifique met en garde face à certaines mutations de celui-ci.
Il suffirait de quelques minutes pour que le long-métrage de Rob Jabbaz se transforme et que l’on comprenne que cette introduction était présente pour nous faire monter une pente à toute petite vitesse, histoire de mieux nous faire tomber par la suite. Qu’on se le dise, The Sadness a tout de la montagne russe qui ne laissera personne indemne. D’ailleurs, inutile de préciser que ce long-métrage n’est vraiment pas fait pour tout le monde, tant le réalisateur s’amuse de son concept pour nous plonger dans un état de terreur et de dégoût face à une avalanche de scènes chocs. Le contexte épidémique ne semble alors n’être qu’une excuse pour Jabbaz, afin qu’il puisse nous dérouler son hommage à certains long-métrages gores et surtout à certaines productions estampillées Catégorie III.
Le réalisateur canadien exilé à Taiwan joue avec son rythme comme personne et lance le coup d’envoi de ce long-métrage avec une première attaque qui sent la friture. Ni une, ni deux, The Sadness plonge dans une folie qui semble impossible à arrêter, tant le monde entier semble perdre la tête en l’espace de quelques secondes. On assiste dès lors à un festival de scènes cocasses, d’une violence parfois insoutenables et surtout aux effets pratiques d’une qualité incroyable. Du sang, vous allez en avoir et le choc ne sera que plus important au fur et à mesure de ce long-métrage.
Si The Sadness n’est pas foncièrement le film le plus gore du monde, Rob Jabbaz fait preuve de force dans son envie de choquer le spectateur, même en utilisant la règle du hors-champ. La puissance évocatrice est telle que notre imagination fait le reste et que certains souvenirs resteront collés à notre rétine. Qu’on se le dise, le long-métrage fait preuve d’une puissance cauchemardesque même dans ses moments les plus mous, tant le réalisateur nous plonge dans la noirceur et dans le nihilisme le plus total.
C’est d’ailleurs avec cette envie de nous plonger dans une épidémie cauchemardesque que le réalisateur semble prendre plaisir à briser certains codes. En effet, nous ne sommes pas ici face à une horde de morts-vivants avides de chair fraîche, marchant au ralenti, mais bien face à des bêtes féroces qui peuvent parler, réfléchir, rendant alors automatiquement ce pouvoir de nous inquiéter. Les antagonistes sont tous plus malsains les uns que les autres et Jabbaz s’en amuse pour dépeindre notre monde actuel.
La bestialité des montres réside alors dans leurs vices les plus profonds et ceux-ci représentent alors toute la pensée nihiliste du réalisateur. The Sadness nous plonge dans un malaise qui ne cesse de grandir et de nous immerger dans un univers qui restera gravé dans notre mémoire. Ici, le lien collectif n’est plus, l’amertume a pris sa place et l’Homme devient verbalement un loup pour l’Homme.
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