
Suite à son premier succès critique avec Saw en 2004, James Wan acquiert rapidement l’aura d’un grand réalisateur de l’horreur. Il aurait été donc très facile pour lui de succomber aux sirènes de la reconnaissance en se plongeant directement dans une suite, mais celui-ci préfère prendre son temps et revenir avec un nouveau projet original, totalement différent de l’œuvre qui l’a fait exploser aux yeux du grand public.
C’est ainsi que le cinéaste revient avec Dead Silence en 2007 et le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet a été un véritable échec en salles aux USA, rapportant ainsi seulement 16,5 millions de dollars, alors que le long-métrage en aurait coûté vingt millions. Véritable douche froide pour le réalisateur, notamment lorsque l’on compare avec son Saw qui avait rapporté 54 fois sa mise de départ.
Il est temps pour moi de redorer un poil le blason de ce long-métrage qui n’a pas à rougir face au reste de la filmographie de James Wan. Dead Silence a de quoi en faire frémir plus d’un lors d’une soirée épouvante.
SYNOPSIS :
Après le meurtre de sa femme, Jamie Ashen retourne dans sa ville natale, Ravens Fair, pour l’enterrer et enquêter sur sa mort mystérieuse. Au fil de ses recherches, il découvre que ce meurtre pourrait avoir été commis par le fantôme de Mary Shaw. Une femme ventriloque disparue dans des conditions étranges…
Le premier constat que l’on peut faire lors du premier visionnage de Dead Silence, c’est cette volonté qu’à James Wan de prendre son spectateur à contre-pied. Alors que l’on pourrait s’attendre à un nouveau film s’appuyant sur un concept fort et sur le gore, celui-ci n’hésite pas à partir vers un côté bien plus minimaliste, jouant alors sur son atmosphère et sur ses décors pour créer de l’angoisse. C’est aidé, par son acolyte Leigh Whannell au scénario, que le cinéaste semble vouloir proposer un nouveau projet plus proche du théâtre macabre, aux accents gothiques. Il est indéniable que le réalisateur s’inspire du cinéma de Mario Bava ou encore de Robert Wise pour nous offrir un revival avant l’heure des années 60-70 en terme d’horreur.
C’est avec un scénario assez simple et c’est sans doute sur cet aspect que le long-métrage pêche un peu, que Dead Silence nous renvoie aussi à une forme de littérature qui est très appréciée par les amateurs d’épouvante. On ne peut que penser à une nouvelle qui aurait été écrite par Stephen King, tant tout est là pour nous donner cette impression. James Wan se pose ici comme un véritable artisan de l’horreur et cela passe par son utilisation du cadre, mais aussi par le choix des décors qui sont faits. C’est en jouant sur ce village perdu au milieu de nulle part, avec ses bâtisses isolées, voire abandonnées et les croyances enfantines qui se transforment, avec le temps, en véritables légendes urbaines que le cinéaste crée cette sensation à la fois lourde et anxiogène.
C’est aidé par John R. Leonetti au poste de chef opérateur et de Charlie Clouser à la musique, que Dead Silence déploie son aura horrifique au fil des minutes. James Wan profite de cette synergie pour nous offrir un long-métrage qui ne lésine pas sur les effets pratiques, mais surtout sur cette figure iconique qu’est la poupée.
Et c’est bien sur cet aspect que Dead Silence a le potentiel pour faire trembler les plus téméraires d’entre nous. En véritable antithèse de la poupée Chucky, James Wan joue alors sur un look rétro pour augmenter cette sensation désagréable que l’on peut avoir en regardant ce genre d’objet. La figure inanimée prend alors toute la place dans le cadre, surtout lorsque le cinéaste s’amuse à nous effrayer avec les mouvements de leurs yeux ou encore dans les mouvements labiaux. Wan développe alors une nouvelle mythologie se basant sur la double personnalité d’une figure en bois qui prend vie grâce à son manipulateur. Le malaise est palpable et celui-ci explosera dans une dernière partie où l’angoisse deviendra le moteur premier.








Rien qu’avec l’affiche, je me cache sous ma couette. 😂 Merci à toi pour la chronique 🙏 😘
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