Les sorties de la rentrée littéraire 2023

Ce sont 466 romans qui sont prévus entre mi-août et fin octobre pour cette rentrée littéraire 2023, soit 321 romans français, dont 74 premiers romans, et 145 romans traduits. Un chiffre qui peut donner le tournis aux lecteurs, mais aussi aux libraires. Pourtant, on peut noter que c’est la moins prolifique depuis un siècle. Remise en question d’un système de surconsommation ? En tout cas, on peut espérer que certains auteurs peuvent tirer leur épingle du jeu face à des gros mastodontes…

Sans vous faire une liste entière et imbuvable, voici une liste non-exhaustive des sorties de la rentrée littéraire 2023 !

Les sorties de la rentrée littéraire 2023

Le chant des innocents – Piergiorgio Pulixi (Éditions Gallmeister) (17/08)

Lorsque la police arrive, la scène du crime est glaçante : 85 coups de couteau et une gamine de treize ans. Mais ce n’est pas la victime… c’est la meurtrière. Elle est restée là, le poignard encore levé, un sourire diabolique aux lèvres. Quand d’autres crimes violents sont commis par des jeunes collégiens, l’inspectrice Teresa Brusca demande au commissaire Strega, suspendu suite à un ”accident”, d’enquêter officieusement avec elle. Très vite, Strega a l’intuition que ces adolescents tueurs sont unis par un secret. Mais lui aussi a sa part d’ombre. Brillant policier, il est obsédé par un besoin inassouvi de justice qui le met parfois en rage. Face à ces crimes d’enfants, il est prêt à tout pour apaiser en lui le chant assourdissant des victimes.

Cette première enquête de Vito Strega est un page-turner efficace et implacable qui joue avec les nerfs du lecteur et interroge les notions de bien et de mal.

Acide – Victor Dumiot (Éditions Bouquins) (17/08)

Camille voit sa vie basculer un jeudi soir dans le métro. Lorsqu’elle se réveille à l’hôpital quelques mois plus tard, elle n’a plus de visage. Son agresseur a disparu sans laisser de traces.

Julien vit enfermé dans son appartement. Solitaire, il passe l’essentiel de son temps à consommer des images pornographiques et à surfer sur le darknet. Un soir, il télécharge par hasard une vidéo de l’agression. Alors qu’il s’enfonce peu à peu dans une spirale de violence et d’autodestruction, il ne pense plus qu’à une chose : retrouver la jeune femme.

Radioscopie radicale de notre époque, fiction sur l’identité et la reconstruction de soi dans notre société de l’image, exploration de l’addiction sexuelle dans les bas-fonds d’Internet : Acide plonge son lecteur au coeur d’une véritable descente aux enfers.

Un premier roman vertigineux et d’une rare puissance.

Trust – Hernan Diaz (Éditions de l’olivier) (18/08)

« New York enflait de l’optimisme tapageur de ceux qui croient avoir pris de vitesse le futur. »

Wall Street traverse l’une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l’Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d’une famille d’industriels devenu magnat de la finance, il est l’époux aimant d’une fille d’aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l’écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses oeuvres de bienfaisance. Tout semble si parfait chez les heureux du monde… Pourtant, le vernis s’écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste. Et si cette illustre figure n’était qu’une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d’autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?

L’épaisseur d’un cheveu – Claire Berest (Éditions Albin Michel) (23/08)

«Il était alors impossible d’imaginer que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme.»
Etienne est correcteur dans l’édition. Avec sa femme Vive, délicieusement fantasque, ils forment depuis dix ans un couple solide et amoureux. Parisiens éclairés qui vont de vernissage en concert classique, ils sont l’un pour l’autre ce que chacun cherchait depuis longtemps.
Mais quelque chose va faire dérailler cette parfaite partition.
Ce sera aussi infime que l’épaisseur d’un cheveu, aussi violent qu’un cyclone qui ravage tout sur son passage.
Implacable trajectoire tragique, L’Épaisseur d’un cheveu ausculte notre part d’ombre. Claire Berest met en place un compte-à-rebours avec l’extrême précision qu’on lui connaît pour se livrer à la fascinante autopsie d’un homme en route vers la folie.

Illuminatine – Simon Bentolila (Éditions Albin Michel) (23/08)

«L’Illuminatine produit la sensation de jouir tout à coup d’une vigilance à laquelle aucune intrigue ne résiste.»

Illuminatine : une drogue puissante qui a la particularité de faire saillir dans l’esprit du consommateur la vérité cachée, jusqu’à renverser tous les narratifs sur lesquels repose la société. Une véritable arme de guerre pour un groupe de survivalistes reclus dans un bunker au fin fond d’une forêt.
En s’aventurant sur cette terra incognita, le narrateur de ce roman, qui s’est juré d’achever un livre sur lequel il travaille depuis des années, est certain de trouver parmi ces gourous de la paranoïa de quoi alimenter son projet.
Mais dans un monde où la maladie du soupçon a remplacé l’esprit de révolte, comment ne pas passer de l’autre côté de la barrière?
Avec une impertinence ravageuse teintée de mélancolie, le premier roman de Simon Bentolila ausculte les névroses contemporaines et le repli d’une société obsédée par le complot et la conspiration.

Malgré toute ma rage – Jérémy Fel (Éditions Rivages) (23/08)

C’est enfin la liberté et l’insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l’autre bout du monde – l’Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l’une d’entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. Alors que l’enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l’édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil. Véritable déflagration familiale, la mort de la jeune fille encourage les protagonistes à se dévoiler peu à peu, et souvent pour le pire.

Tandis que ses personnages se débattent avec leurs pulsions, de lourds secrets en révélations inattendues, Jérémy Fel pousse ses lecteurs dans leurs retranchements et les invite à s’interroger sur l’origine du mal et ses effets sur l’âme humaine.

Paradise, Nevada – Dario Diofebi (Éditions Albin Michel) (23/08)

«Tel est le premier paradoxe de Las Vegas : l’hôtel-casino de luxe Positano était le cœur battant de l’euphorie du vendredi soir, et c’était notre aussi notre chez-nous. Érigé en plein centre du Strip, la ville s’enroulait tout autour en une spirale concentrique où se côtoyaient la magie et la banalité, boîtes de strip-tease et résidences d’étudiants, stands de tir et magasins Walmart, pistes d’atterrissage pour jets privés et arrêts de bus menant à de lointaines banlieues plongées dans le silence et le désespoir. Impossible pour nous d’expliquer ce qui s’est passé le soir de l’incendie sans poser d’abord ce fait établi, à savoir qu’une ville peut être à la fois fiction et réalité, paradis et vrai lieu de vie. Nous tous ici devons en prendre la mesure, tôt ou tard.
À la croisée des univers de Tom Wolfe, de David Foster Wallace et de Jonathan Franzen, Dario Diofebi compose un grand roman américain, récit hors norme et plongée au cœur de Las Vegas à la rencontre de l’Amérique, ses rêves les plus fous et ses revers de fortune. La naissance d’un écrivain prodige.

Les pyromanes – Vincent Delareux (Éditions de l’Archipel) (24/08)

Dans un village reculé de Normandie, Thérèse Sommer attise les passions et dicte sa loi : à son mari qu’elle trompe, à sa mère qu’elle méprise, à ses amants qu’elle consume.

Libre et indépendante, maîtresse de son petit monde, on ne lui connaît pas de rivale. Jusqu’à la naissance de sa fille.

Enfant non désirée, Françoise grandit entre haine et maltraitance. Nuit et jour, elle implore le Ciel et les saints de la libérer de la tyrannie de sa mère. L’une d’elles est de trop.

Françoise doit faire un choix : cultiver la flamme d’un cierge pour son salut ou allumer le brasier de la colère ?
La vertu peut-elle naître du vice ?
Peut-on haïr sans se brûler ?
Aimer sans s’embraser ?

Les naufragés du Wager – David Grann (Éditions du Sous-sol) (25/08)

En 1740, le vaisseau de ligne de Sa Majesté le HMS Wager, deux cent cinquante officiers et hommes d’équipage à son bord, est envoyé au sein d’une escouade sous le commandement du commodore Anson en mission secrète pour piller les cargaisons d’un galion de l’Empire espagnol. Après avoir franchi le cap Horn, le Wager fait naufrage.

Une poignée de malheureux survit sur une île désolée au large de la Patagonie. Le chaos et les morts s’empilant, et face à la quasi-absence de ressources vitales, aux conditions hostiles, certains se résolvent au cannibalisme, des mutineries éclatent, le capitaine commet un meurtre devant témoins. Trois groupes s’affrontent quant à la stratégie à adopter pour s’en échapper. Alors que tout le monde croyait que l’intégralité de l’équipage du Wager avait disparu, un premier groupe de vingt-neuf survivants réapparaît au Brésil deux cent quatre-vingt-trois jours après la catastrophe maritime. Puis ce sont trois rescapés de plus qui atteignent le Brésil trois mois et demi plus tard. Mais une fois rentrés en terres anglicanes, commence alors une autre guerre, des récits cette fois, afin de sauver son honneur et sa vie face à l’Amirauté et au grand public.

Reconstitution captivante d’un monde disparu, Les Naufragés du Wager de David Grann est un formidable roman d’aventures et une réflexion saisissante sur le sens des récits. Un grand livre par l’un des maîtres de la littérature du réel.

Un monde plus sale que moi – Capucine Delattre (Éditions La ville brûle) (25/08)

« Je suis une fille de mon époque. J’ai découvert l’amour en même temps que #MeToo. Ça ne me concernait pas, pas plus que ça ne m’a affectée. Ma jeunesse me servait d’immunité, j’avais un amoureux, et il me semblait que si je devais croiser la route d’un porc un jour, j’en mourrais. Je me trompais sur tous les points. »

Un monde plus sale que moi est le roman des jeunes filles de #MeToo, celles qui avaient 17 ans en 2017, celles dont on se dit qu’elles sont nées suffisamment tard, dans un monde suffisamment progressiste pour que rien ne puisse leur arriver, mais qui ne sont en réalité pas plus protégées que leurs aînées de la violence des hommes. C’est l’histoire de toutes ces filles qui croyaient devenir femmes alors qu’elles devenaient proies. C’est l’histoire d’une époque – la nôtre.

Le dernier étage du monde – Bruno Markov (Éditions Anne Carrière) (25/08)

L’art de la guerre consiste à soumettre son adversaire sans le combattre. C’est ainsi que le père de Victor Laplace s’est fait détruire. C’est ainsi que le jeune Victor espère venger sa mémoire, en s’infiltrant au cœur même du système qui l’a brisé. Sa stratégie est claire : se faire embaucher dans le prestigieux cabinet de conseil que dirige son ennemi, l’approcher pas à pas, l’écouter patiemment dévoiler la recette de ses triomphes, l’accompagner dans son ascension en attendant l’ouverture, la brèche où il pourra s’engouffrer. Une partie d’échecs pour laquelle l’apprenti possède une arme décisive : sa maîtrise des algorithmes et de l’intelligence artificielle. Car à l’heure où le succès ne répond plus au mérite ou à l’intelligence, mais à d’autres règles sociales qu’on peut traduire en équations, celui qui sait les déchiffrer peut à tout moment renverser le jeu en sa faveur. Mais à quoi devra renoncer Victor Laplace pour parvenir au dernier étage du monde ?

Dans une variation sur le thème des Illusions perdues, teintée d’un esthétisme à la Tom Wolfe, Bruno Markov réinvente le mythe de la réussite individuelle à l’heure des nouvelles technologies. Captivant, émouvant et subversif, Le Dernier Étage du monde offre un grand huit romanesque qui s’empare des questions éthiques les plus brûlantes autour de l’intelligence artificielle et de l’économie de l’attention.


Est-ce qu’il y a un titre parmi cette sélection qui vous donne envie ? N’hesitez pas à venir me le dire dans l’espace commentaire !

13 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de vagabondageautourdesoi Matatoune dit :

    Le nouveau de Claire Berest me tente énormément 😉

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      Oh oui, j’ai hâte de le débuter 🙂

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  2. Avatar de Alain D Alain D dit :

    Pulixi, J Fel et Claire Berest…. pour commencer !

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      J’espère avoir le temps de les lire durant le mois 🤞

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  3. Avatar de Decourt Decourt dit :

    Les naufragés de Wager ça a l’air très bien… Et Acide de Dumiot… à découvrir ?

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      Oh oui il faut découvrir Acide 😌

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  4. Avatar de Aude Bouquine Aude Bouquine dit :

    Déjà lu 2 romans de cette liste
    Je rajoute « Acide » dont le sujet m’interpelle. Merci

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    1. Avatar de tomabooks tomabooks dit :

      Acide sort vraiment de l’ordinaire pour une rentrée littéraire ! En espérant qu’il trouve son public 🙂

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  5. J’attends toujours ton billet des sorties ♥️♥️

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  6. Claire Berest, Jeremy Fel, Maggie O’Farrell, Celeste Ng, voilà ceux que j’attends

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  7. Un monde plus sale que moi est intriguant, merci pour la découverte !

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  8. Avatar de Marie Marie dit :

    Le sujet d’Acide a l’air fort…. ça promet

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  9. Avatar de Tiben Tiben dit :

    De très bons choix avec des livres vraiment excellents. Je me permets: Acide, Malgré toute ma rage, Les Pyromanes, Trust.
    Quelques autres sur ma liste à venir.
    Et une déception dans tes choix.

    Bonne rentrée à tous et merci à toi

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