Littérature

Sans mon ombre d’Edmonde Permingeat: Une lecture oubliable

Pour tout vous dire, j’ai deux chroniques à écrire. L’une sur ce livre, où j’en ressors globalement déçu et l’autre sur Vindicta, énorme coup de cœur. Mais ces deux livres ont un point commun curieux : Je ne sais pas vraiment quoi en dire.

Il existe une pluralité de choses, c’est certains. Mais quoi ? L’objectif ici n’est pas de descendre ce livre parce que ça l’a moyennement fait avec moi, car j’y ai trouvé ça et là de bons avis livresques. Mais je vais tout de même tenter de vous apporter un avis efficace, clair et sans filtre. Après, ce sera à vous de faire un choix. Le lire… ou non.

Ce livre m’avait beaucoup plu dans son résumé. À dire vrai, les attentes étaient nombreuses. La gémellité, ce n’est pas un sujet facile à traiter, encore moins facile à rendre addictif. À mesure des jours après la fin de la lecture, mes sentiments par rapport à cette lecture sont tous allés dans un sens: ce livre ne m’a pas marqué.

Pourquoi ? C’est ce que je vais tâcher de vous expliquer dans cette chronique de Sans mon ombre, aux éditions Archipel. Je remercie toutefois Mylène pour son envoi. Oui, car j’étais intéressé par cette lecture… J’ai vite déchanté.

Ce roman comporte de bien belles idées de départ. Le résumé tentant, les première pages explicites. Alice, une des deux jumelles, tue l’autre, Célia. Voulant fuir sa vie minable et jalousant celle entretenue par sa sœur, elle y voit là l’occasion rêvée, parfaite, d’endosser son rôle, sa vie. Mais bien sûr, si c’était si simple…

Au départ, j’étais plongé dans cette histoire curieuse, suivant un faux rythme pendant… Bah je vais vous le dire tout de suite, le rythme n’a jamais vraiment décollé. Parfois ça devenait plus mystérieux, on pensait le personnage pris dans un guêpier, mais le rythme retombait ensuite. Évidemment, il arrive moult tracas à Alice. Elle se rend compte que Célia, sa jumelle défunte, vivait un enfer au sein de se foyer baignant dans le luxe. Qu’elle doit assumer le rôle de mère auprès de deux enfants, veiller à maintenir un semblant de vie au sein du foyer. Mais aussi subir les caprices de la belle-mère et du mari.

Le premier point qui m’a foutrement dérangé, c’est bien l’attitude pédante et insupportable du personnage principal tout au long du livre. Qu’elle ait du mal à endosser le rôle de sa jumelle et qu’elle souhaite se rebeller, on peut le comprendre. Mais son attitude n’en reste pas moins détestable, en Miss Je-sais-tout, Miss Je-donne-des-leçons, Miss Je-me-moque-des-autres. Bref, Miss détestable. Le livre est parsemé, en plus, de pensées en italique d’Alice qui nous montre ouvertement son humour infect et son attitude au combien méprisable. Autant les remarques par rapport à la philosophie restent correctes, autant les tentatives d’humour sont, elles, à s’étaler par terre. Mais pas pour rire. Parfois, j’avais vraiment l’impression que l’auteure forçait ce qu’elle voulait mettre, pour amuser la galerie. En témoigne cet exemple qui, moi, m’a fait sourciller.

– ça va mieux ! Gémit-il en reprenant quelques couleurs. J’ai eu une crise d’attaque panique ! J’ai cru que j’allais mourir. Rien que la vue du lycée me fait battre le cœur à 100 à l’heure ! C’est lié à mon apopathophobie.
– Pardon ?
– C’est la phobie de la défécation, énonça une voix hautaine. Le sujet qui souffre de cette pathologie a peur des excréments !
Une maladie à mettre dans les annales ! Songea malicieusement Alice, étreinte d’un fou rire.

Je ne peux pas passer sur le fait que l’on croise… Sans vraiment compter, environ 20 à 30 personnages dans le roman. Difficile parfois d’identifier qui était qui au sein de l’histoire. D’ailleurs, l’auteure elle-même s’est embrouillée à un moment donné, en échangeant les noms de la sœur et la mère du mari de la défunte Célia. Comique.

Le livre suit une trajectoire linéaire pendant 380 pages… Rien de surprenant. Quelques tracas, vite résolus.

Ensuite, je pense que le sujet de la gémellité est plutôt bien amené, mais mal traité. Alice éprouve ici une quête d’identité. On se rend compte de la place que prend l’un ou l’autre des jumeaux peut-être plus ou moins grande, au point d’étouffer l’autre. Il n’existe jamais, ou presque, de sentiments d’égalité mais toujours un rapport dominant/dominé. D’autant plus si les parents, à l’origine, ne les mettent pas sur un pied d’égalité.

Dans le rapport des deux jumelles, Alice s’en retrouve donc irascible, dérangeante et stupide. Sa sœur, Célia, elle, rapporte un certain équilibre beaucoup plus humain malgré son attitude chétive.

La seconde partie du livre, elle, se révèle plus intéressante. Et a drastiquement remonté l’estime que j’avais de ce livre. L’auteure nous montre quand même qu’elle a su nous manipuler, d’une certaine façon. C’est un bon final, mais attendu. Somme toute pas inoubliable. D’ailleurs, ma lecture suivante m’a montré un contraste saisissant entre deux Thrillers, où l’un suit un faux rythme et l’autre l’étale de tout son long. C’est ainsi que Sans mon ombre rejoint ma première déception de l’année 2019.

En résumé

Une lecture passable, plombée par une héroïne consternante et cynique. Ceci dit la lecture s’avère être plus intéressante en seconde partie, avec une fin prévisible mais efficace. À vous, ensuite, de vous faire votre propre avis.

4 réponses »

  1. La couverture est tellement belle que j’en ai lu le résumé : pas fait pour moi ☺️ Histoire intéressante en soi mais ce n’est pas vraiment mon style de lecture. Merci pour cette lecture qui confirme ma première impression ! Belle journée ☺️

    Aimé par 1 personne

    • Le résumé que j’avais lu était différent de celui-ci, mais qu’importe. Je m’attendais à mieux et j’ai été très déçu ! J’en ressors assez frustré j’avoue !
      Belle journée également 😊

      Aimé par 1 personne

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