On se retrouve aujourd’hui pour notre rendez-vous hebdomadaire autour de la littérature. Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’un thriller psychologique et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agît du roman Les lieux sombres de l’autrice Gillian Flynn. Ce thriller m’a été fortement conseillé par Law Moody du blog THE INSIDE MOON, car Gillian Flynn fait clairement partie de ses autrices favorites.
Ce n’est pas forcément une découverte pour le coup, même si je n’ai découvert l’autrice que par le biais de l’adaptation de Gone Girl par David Fincher. Je savais que j’aurais affaire à un roman très bien construit, peut-être même compliqué et surtout que l’autrice allait m’offrir des personnages à la psychologie complexe. Du coup, est-ce que j’ai apprécié ma lecture ? Pas spécialement, mais je vous dis pourquoi.
Début des années 1980. Libby Day a sept ans lorsque sa mère et ses deux sœurs sont assassinées dans leur ferme familiale. Rescapée par miracle, la petite fille désigne le meurtrier à la police, son frère Ben, âgé de 15 ans. Ce fait divers émeut tout le pays, et la jeune Libby devient un symbole de l’innocence bafouée. Vingt-cinq ans plus tard, alors que son frère est toujours derrière les barreaux, Libby, qui ne s’est jamais remise du drame, souffre de dépression chronique. Encouragée par une association d’un type très particulier, elle accepte pour la première fois de revisiter les lieux sombres de son passé.
Bien loin de l’Amérique fantasmée
Gillian Flynn nous invite à suivre Libby Day, la seule rescapée du massacre de sa famille, durant sa quête de vérité et sa quête identitaire, qui va lui permettre d’apprendre la vérité sur la nuit du drame. L’autrice alterne les chapitres entre le présent et le passé, si bien que l’on revit heure par heure la journée du massacre. Gillian Flynn nous fait visiter une Amérique dévastée par la crise économique, une Amérique misérable, glauque et violente. L’autrice multiplie les lieux et les situations sombres avec des bars miteux, un squat, du satanisme, de la drogue et même un soupçon d’attouchements sur mineur. Nous sommes donc bien loin de l’Amérique fantasmée par les contemporains de Gillian Flynn. L’autrice va intensifier ce côté misérable avec ses différents personnages, qui sont loin d’être manichéens. Nous aurons donc le droit à un père de famille alcoolique qui dépense sans compter, une mère, célibataire lors du drame, qui tente d’élever ses quatre enfants et de survivre à la crise économique qui touche sa ferme et aux enfants qui essayent de comprendre leur rôle, notamment le jeune Ben qui voudrait bien devenir la figure paternelle du clan. Sans oublier Libby Day qui est sacrément touchée psychologiquement depuis le drame. Celle-ci est une inadaptée sociale, en proie à la paranoïa et à la kleptomanie.
Bien que les différents personnages ne m’ont pas marqué plus que cela, j’ai trouvé que Gillian Flynn réussissait à apporter une certaine évolution psychologique durant cette alternance de chapitre. Chaque événement apporte un nouveau jugement quant aux différents protagonistes, si bien que l’autrice semble nous balader pour la résolution de ce massacre.
Les lieux sombres comporte donc énormément de points positifs, mais je n’ai pas réellement réussi à entrer dans cette histoire, notamment à cause de tout ce côté misérable qui m’a empêché de m’identifier à l’un d’entre eux. Je n’ai pas su m’accrocher au peu d’humanité qu’il y a dans chacun des personnages et c’est vraiment dommage, car le roman a véritablement un impact fort avec ses thématiques.
C’est aussi le rythme qui m’a empêché de vivre cette quête avec intérêt. J’ai eu l’impression que l’autrice cherchait avant tout à nous perdre dans des détails, afin que l’on ne trouve pas la solution (j’ai tout de même trouvé la moitié). Je vous rassure celle-ci est à la hauteur du roman et de son ambiance. Cependant, la dernière fois que j’avais eu ce sentiment, c’était avec La vérité sur l’affaire Harry Quebert et ça n’avait pas été une réussite pour moi.
Je vous conseille tout de même de découvrir ce roman, car la plongée dans cette Amérique dévastée est assez vertigineuse pour le coup. Gillian Flynn dépeint avec brio des personnages complexes, même s’ils n’ont pas su me toucher plus que cela. Les lieux sombres est un roman psychologique d’une qualité indéniable et même si je n’ai pas apprécié ma lecture, je ne peux pas dire que ce soit mauvais.
Catégories :Littérature, Thriller/Polar
Je garde un mauvais souvenir du film avec une Charlize Theron qui tirait la gueule en permanence. Mais je ne désespère pas concernant le bouquin qui est dans ma pile à lire !
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Ah, ça ne me dit rien qui vaille ton avis ! Je pensais le voir assez rapidement, histoire de pouvoir comparer.
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