Cinéma

Le grand jeu d’Aaron Sorkin

Bonjour à tous,

C’est avec un nouvel article cinéma que l’on se retrouve aujourd’hui. Parmi mes résolutions de l’année, figure celle de voir plus de films et d’aller plus souvent au cinéma. C’est ainsi que j’ai pu voir mon premier film dans les salles obscures avec Le Grand jeu d’Aaron Sorkin.
Aaron Sorkin, plus connu comme scénariste, signe ici son premier long métrage en adaptant l’autobiographie de Molly Bloom, Molly’s Game: The True Story of the 26-Year-Old Woman Behind the Most Exclusive, High-Stakes Underground Poker Game in the World, qui a été publiée en 2014.
Le grand jeu est-il un premier passage derrière la caméra réussi pour Aaron Sorkin ? Réponse dans la suite de cet article.

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Synopsis :

La prodigieuse histoire vraie d’une jeune femme surdouée devenue la reine d’un gigantesque empire du jeu clandestin à Hollywood ! En 2004, la jeune Molly Bloom débarque à Los Angeles. Simple assistante, elle épaule son patron qui réunit toutes les semaines des joueurs de poker autour de parties clandestines. Virée sans ménagement, elle décide de monter son propre cercle : la mise d’entrée sera de 250 000 $ ! Très vite, les stars hollywoodiennes, les millionnaires et les grands sportifs accourent. Le succès est immédiat et vertigineux. Acculée par les agents du FBI décidés à la faire tomber, menacée par la mafia russe décidée à faire main basse sur son activité, et harcelée par des célébrités inquiètes qu’elle ne les trahisse, Molly Bloom se retrouve prise entre tous les feux…

Un premier pas derrière la caméra réussi ?

Plus connu pour son travail de scénariste sur The Social NetworkLe stratège ou encore Steve Jobs, Aaron Sorkin décide de passer derrière la caméra pour dépeindre la vie trépidante de Molly Bloom.
Sans réellement bien connaître le travail de Sorkin, j’ai retrouvé ce qui m’avait plu dans ses scénarios précédents. En effet, j’ai pu revoir son travail minutieux sur le rythme et sur les dialogues. Le Grand Jeu brille par un rythme effréné qui ne laisse pas le temps au spectateur de réellement souffler. J’avais peur de m’ennuyer devant ce film, puisque je ne connais pas vraiment le monde du poker, mais Aaron Sorkin a su insuffler un rythme fou à ce film. Pour ce faire, il a usé des flash backs nous montrant la jeunesse et certains moments importants de la vie de Molly Bloom, notamment les différents entretiens avec son avocat, mais il a également utilisé la voix off de Molly, jouée par une fabuleuse Jessica Chastain, pour nous expliquer clairement comment l’action se passait dans l’esprit de son héroïne. Pour tout vous dire, je n’ai pas vu le temps passer devant ce film, contrairement à Star Wars VIII
Le rythme est également donné avec les dialogues. Aaron Sorkin me semble très à l’aise avec les joutes verbales, ainsi qu’avec les grands et beaux monologues. Il y a de nombreux passages qui m’ont fait rire et d’autres qui m’ont donné le sentiment de toute puissance. Ce travail sur les dialogues me donne envie de le revoir en VO, pour vraiment saisir toute la puissance et l’inventivité des joutes verbales.

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Côté réalisation, on sent qu’Aaron Sorkin a encore besoin de pratiquer et de se trouver, pour réussir à transcender son écriture avec des visuels. Le Grand Jeu est loin d’être moche ou honteux, bien au contraire, mais il manque encore de folie ou de travail sur les cadres, les couleurs, etc. Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour en parler, mais je vous donne tout de même mon avis.
Aaron Sorkin offre un premier film propre, peut-être un peu trop et encore conventionnel. Ce petit manque du côté de la réalisation conduit à une petite perte de vitesse durant le long métrage, mais qui est tout de même sauvé par le script.

Portrait d’une ascension fulgurante et d’une chute brutale

Ne vous fiez pas à l’affiche qui annonce Le grand jeu comme Le loup de Wall Street au féminin. Je ne sais pas où ils ont été chercher ça, mais les deux films sont complètement différents. D’un côté, nous avons Scorcese qui dépeint avec énergie, agressivité et fun, le monde de la finance et un personnage manipulateur et odieux. De l’autre, nous avons Sorkin avec une réalisation propre et un personnage qui est aux antipodes de celui de Scorcese. Molly Bloom est quelqu’un t’intègre et soucieuse de faire les choses bien. Aaron Sorkin nous offre le portrait d’une femme forte, extraordinaire, de part sa vie, mais également par ses exploits. Celui d’une femme qui veut à tout prix réussir et faire carrière dans un monde d’homme.
Il faut que tout soit bien clair, mais Scorcese n’a pas le monopole de l’histoire impliquant une ascension fulgurante et d’une chute brutale. Aaron Sorkin prouve qu’il s’en sort très bien et nous donne une héroïne pleine de valeurs et qui se relève toujours.

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Pour camper ce long métrage, Aaron Sorkin s’est entouré d’une Jessica Chastain sublime et très juste dans son rôle. J’ai ressenti toute la force de ce personnage, toute la volonté, cette envie de bien faire et de créer quelque chose. Molly Bloom est une femme qui en veut et qui n’hésite pas à intervenir pour modifier son destin. Jessica Chastain offre une Molly Bloom parfois sûre d’elle, parfois en proie à la peur, au stress et à la dépression, ce qui en découle une consommation excessive d’alcool et de drogue. Cette personnalité permet à l’actrice de nous donner un panel important en termes de jeux et de sensations.
Nous retrouvons à ses côtés un Idris Elba en grande forme et qui crève littéralement l’écran. Il campe un personnage qui est également plein de valeurs, notamment dans l’éducation de sa fille, mais aussi dans son travail. C’est un homme juste et droit, qui va devoir apprendre à connaître cette Molly Bloom, pour ainsi connaître son parcours et sa personnalité. Si je ne devais retenir qu’une scène avec Idris Elba, c’est bien son long monologue qui dépeint sa vision de Molly Bloom. J’ai ressenti énormément de choses durant cette scène.

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En bref, Le Grand Jeu est un premier passage réussit derrière la caméra pour Aaron Sorkin. Le long métrage offre un scénario rythmé, de par son montage et ses dialogues, mais également par ses acteurs qui crèvent l’écran. Bien qu’Aaron Sorkin n’est pas encore un style visuel bien défini et travaillé, Le Grand Jeu se laisse regarder et nous prenons plaisir à suivre la vie riche et mouvementée de Molly Bloom. Je vous invite vraiment à vous rendre dans votre cinéma pour découvrir ce long métrage.

 

7 réponses »

  1. Comme toi, je n’ai pas vu le temps passer devant ce film (et la comparaison à Star Wars VIII est très bien trouvée^^’) car il est très bien rythmé. Et surtout, je me suis attaché à ce personnage de Molly qui détonne terriblement dans le milieu dans lequel elle est plongée, un personnage profondément humain contrairement aux apparences. J’ai en revanche été assez déçue par le manque de subtilité avec lequel c’était amené ; cette intégrité de Molly, pourtant gros rebondissement de l’intrigue, se devine très vite, tout comme énormément de retournements de situation. Plus encore, la fin qui vire au pathos avec le retour du papa m’a malheureusement donné un goût de réchauffé.
    Je te rejoins donc largement sur les points positifs de ce film (quelle actrice !) mais n’ai pas été totalement séduite, pour ma part ; un bon film mais qui aurait pu être encore meilleur^^

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    • Cela fait du bien de retrouver les mêmes avis sur un film ! Même après une semaine, je reste envoûté par le rythme de ce film. On se rejoint également sur le cas Molly Bloom, ce qui me donne envie de découvrir ces mémoires. Une femme aussi forte, qui sait toujours remonter la pente, peut forcément me fournir des conseils ahah.
      La fin est un peu rapide et un peu romancer, mais il ne faut pas oublier que cela c’est vraiment passé, donc pour le coup le réalisateur n’y est pas forcément pour beaucoup :p

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      • Ah tu vois, je n’avais pas eu l’idée d’aller voir du côté de ses mémoires mais c’est une très bonne inspiration que tu as là, je te copierai peut-être !
        Pour la fin, je ne sais pas : les faits réels ne justifient pas tout. Il y a une façon de les montrer, un choix artistique du réalisateur qui, selon moi, insiste beaucoup trop sur du superflu. Mais je pinaille, en vrai, puisque j’ai aussi beaucoup aimé de toute façon^^

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        • J’espère pouvoir le trouver en bibliothèque ou en occasion, car pas sûr que j’aille acheter ce livre. Enfin, on ne sait jamais 🤗.
          Je comprends ton ressenti, il faudrait pouvoir connaître les réelles intentions du réalisateur pour comprendre, mais la fin se suffit à mon sens 🙂

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  2. Bonsoir,
    J’ai également vu ce film lorsqu’il est sorti. En effet, j’ai toujours adoré les rôles de Jessica Chastain et sa « marque de fabrique » reste d’emprunter des rôles de femmes fortes, extraordinaires par leurs parcours professionnel et personnel aussi comme Molly Bloom (qui existe réellement en plus) ou alors Miss Sloane (pour son rôle de lobbyiste). Une différence majeure est qu’elle est finalement très fragile dans son dernier rôle. Enfin, le grand point clé est le dialogue avec son père psychiatre reconnu où finalement on comprend l’origine de ses maux.
    J’ai trouvé, en effet, un très beau travail au niveau des monologues mais aussi au niveau des scènes, des décors… j’ai pour le coup eu un coup de coeur là-dessus.
    En effet, il n’a vraiment rien à voir avec Le Loup de Wall Street, qui était dans l’excès de tout en général. Je ne dirais pas que c’est le film de l’année mais ce film joue le jeu et tient le pari. 🙂
    A bientôt,
    Jessica

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    • Bonjour,
      Pour tout t’avouer, c’est la première fois que je vois un film avec Jessica Chastain et j’ai été bluffé par sa présence. Je vais essayer d’en voir plus avec cette actrice.
      Nous avons le même avis, même si je ressens que le film t’a plus marqué. Il faudrait que je le revois dans quelques temps pour vraiment été sûr de mon avis. En tout cas, même après deux semaines, certains dialogues et scènes me restent en tête 🙂

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      • Bonjour,
        Oui. Nous avons le même avis. 🙂 Il m’a peut être plus marqué, je ne sais pas…
        Moi aussi, j’ai des scènes encore en tête, ce qui est bon signe. 🙂
        Oui, elle a une vraie présence… dans tous ses films (à découvrir).
        À bientôt ! 🙂

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