Littérature

Memento Mori de Mia Leksson : un thriller qui a le mérite de nous interroger sur des sujets graves

Entre la fatigue et un roman qui ne mise absolument pas sur sa narration pour accrocher son lecteur, on peut dire que cette lecture a été périlleuse de mon côté. Aujourd’hui, je vous parle d’une œuvre qui a le mérite de nous interroger sur des sujets graves avec Memento Mori de Mia Leksson publié chez City Éditions

La 4eme de couverture 

Une jeune fille est retrouvée inconsciente dans un parc parisien, droguée et maculée de peinture rouge. Apparement, elle a été victime d’un jeu qui fait fureur sur les réseaux sociaux : le Witch Game, dans lequel les organisateurs lancent des défis toujours plus dangereux. Peu de temps après, une cinéaste est découverte morte chez elle, victime d’une mauvaise chute. Simple accident domestique ? L’inspectrice Anne Lavelli n’y croit pas. D’autant que la victime préparait un film polémique sur les violences faites aux femmes. Alors que Lavelli enquête en parallèle sur les deux affaires, elle découvre qu’elles sont liées à une vague de suicides de jeunes filles, vingt ans auparavant. Dans l’ombre, un assassin semble tirer tranquillement les ficelles d’un véritable jeu de massacre. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter…

Memento Mori : un thriller qui a le mérite de nous interroger sur des sujets graves

S’il y a bien une chose à retenir de ce Memento Mori du duo Mia Leksson, ce sont bien les différentes thématiques qui jalonnent ce roman. En effet, les deux auteurs derrière cette œuvre nous entraînent dans une enquête assez sombre autour du harcèlement scolaire, mais également autour d’une de ses nouvelles formes depuis l’avènement du web et des smartphones dans les cours des écoles. Qu’on se le dise, les romanciers abordent la question avec une certaine minutie, permettant alors de réellement s’imprégner du sujet, de le décortiquer et de comprendre toutes les différentes couches qui se cachent derrière ce genre d’agissements. On sent que le duo se pose un peu en expert de la question, si bien que l’on finit par réfléchir à notre comportement d’antan lors de nos nombreuses années sur les bancs de l’école. 

C’est sur fond de vengeance que nous entraîne Memento Mori et autant vous dire que cela fonctionne à merveille sur ce point. On découvre petit à petit ce qui a pu se passer dans le passé, on réalise toute l’horreur de la situation et on ne peut que serrer les dents durant les quelques descriptions des différents sévices reçus par les victimes.
Si l’écriture n’est peut-être pas assez méticuleuse, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine forme d’empathie pour les nouveaux bourreaux qui ne cherchent qu’à retrouver la paix, même dans la violence. On ne peut qu’être touché par leur souffrance et par la brutalité de ce qu’ils ont subi de près ou de loin durant leur scolarité. En tout cas, c’est sans aucun doute cet aspect qui sauve Memento Mori de Mia Leksson

Une faiblesse narrative

Autant ne pas vous mentir, la lecture de ce roman n’a pas été des plus simples… Si le fond était intéressant, c’est sans aucun doute dans sa forme que le roman de Mia Leksson pêche le plus. En effet, outre les erreurs dans certaines utilisations de références musicales et les clichés habituels qui vont avec (non, ce n’est pas parce que l’on écoute du Black Metal que nous sommes obligatoirement habillé comme des gothiques et que nous sommes les grands méchants du quartier), c’est bien dans le choix de  narration que le bât blesse.
Memento Mori s’articule comme un parfait script de scénario, tant les dialogues et les descriptions sont courts, mais il porte également le principal défaut de dévoiler la solution bien avant la moitié du roman…

Ce choix, sûrement conscient de la part des deux auteurs, freine considérablement le rythme du roman, mais également tout intérêt pour le lecteur. En effet, la résolution de l’affaire n’a que peu d’intérêt et nous suivons les avancées de l’enquête de loin, alors que l’on sent que celle-ci était importante aux premiers abords. Un choix peu compréhensible qui coupe toute l’énergie sous le pied et enlève cette part de mystère qui aurait pu transformer ce Memento Mori en un véritable Page-Turner…

En bref, Memento Mori marque le lecteur pour son fond et non pour sa forme

Vous l’aurez compris, Memento Mori de Mia Leksson n’est pas le thriller de qualité annoncé par sa 4eme de couverture. En effet, le roman souffre d’un choix incompréhensible en termes de narration qui coupe le lecteur dans son envie d’aller toujours plus loin dans le mystère. Heureusement, le duo derrière le roman semble prendre plus de soin à dépeindre le harcèlement psychologique et physique dans les cours d’école, si bien que l’on passe notre temps de lecture à réfléchir à ce fléau qui détruit de plus en plus de vie…

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7 réponses »

  1. Mh. Harcèlement scolaire, écriture instable… on va dire que je pars hésitante ! Je note quand même le titre, la chronique me donne bien envie d’essayer, d’autant qu’il y a deux plumes aux manœuvres, ça m’intrigue. Merci pour ton avis :p

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