Cinéma

Quand le cinéma d’horreur s’inspire du réel : Verónica ou L’affaire Vallecas

Bon voilà, c’est le troisième Halloween que nous fêtons ensemble sur le blog et il fallait que je trouve quelque chose d’intéressant à vous écrire sur le sujet. Vous ne le savez peut-être pas, surtout si vous êtes nouveau ici, mais j’ai déjà pu écrire quelques TOP 5 sur mes films d’horreur préféré, les slashers qui m’ont marqué, mais aussi sur les tueurs en séries dans la littérature et sur bien d’autres sujets encore.
Je voulais une approche différente de l’horreur et de sa représentation au cinéma. Je voulais quelque chose qui vous interpelle et qui vous garde scotché à votre chaise durant votre lecture. J’ai d’abord pensé à vous écrire un sujet sur les pires films horrifiques ou encore sur les plus dur à regarder, mais je garde ça pour plus tard.

On le sait tous, mais l’horreur est là pour nous bousculer, pour nous confronter à nos propres peurs. C’est un moyen cathartique de nous en échapper et de grandir. Ce qu’on oublie un peu trop souvent, c’est que les scénaristes et réalisateurs s’inspirent souvent du quotidien pour écrire. Vous l’aurez compris avec le titre, mais aujourd’hui je vais vous parler d’un long métrage, enfin plus précisément du fait divers qui l’a inspiré.

Vérifiez que votre porte est bien verrouillée, car c’est dans votre demeure que vous êtes le moins en sécurité… 

Verónica ou l’affaire Vallecas

Les cas de possession sont légion au cinéma et ce depuis de nombreuses années. Le premier exemple qui nous vient en tête est, sans aucun doute, celui de L’exorciste, le film culte de William Friedkin sorti en 1975. Ce que l’on sait moins par contre, c’est que celui-ci est adapté du roman éponyme de William Peter Blatty, sorti quant à lui en 1971 et qui est lui-même inspiré d’un fait réel. Celui de Roland Doe, un jeune garçon de 14 ans exorcisé en 1949 dans l’état du Maryland.
Vous l’aurez compris, je ne vous parlerai pas de cas là. Non, je vais plutôt me pencher sur un cas bien plus récent et encore inexpliqué à ce jour. Je vous embarque avec moi pour l’affaire Vallecas qui a inspiré le long métrage Verónica de Paco Plaza.

Que l’on y croit ou non, l’affaire Vallecas est la toute première histoire paranormale rapportée par la police espagnole. L’histoire d’Estefanía Gutiérrez Lázaro commence en mars 1990 à Madrid, en Espagne. Son grand-père, mourant depuis plusieurs mois, l’esprit déjà au précipice de la folie, promet à sa fille le jour de sa mort de lui rendre la vie impossible. Mme Lazaro et le reste de sa famille étaient habitués aux facéties et divagations du vieil homme, qui les agressait et les insultait à longueur de journée et donc n’en font pas cas. Malheureusement, les paroles du vieil homme vont hanter l’esprit de la jeune Estefanía Gutiérrez Lázaro qui était déjà attiré par l’occultisme…
Une semaine plus tard, malgré les menaces que son grand-père avait faites à sa mère, Estefanía se trouvait dans la cour de son lycée et elle se livrait à une séance de Ouija avec quelques-unes de ses amies, afin d’entrer en contact avec le petit-ami de l’une d’elles qui était décédé dans un accident de moto. C’est à ce moment précis que tout bascule pour la jeune fille, puisqu’un professeur les surprit, confisqua la planche de Ouija et le verre qui leur servait pour la séance. Les jeunes filles, non satisfaites de se faire prendre, auraient supplié le professeur pour qu’il rende la planche qu’elles avaient fabriquée elles-mêmes. Le professeur en question, sourd aux protestations, brisa la planche en deux, puis lança le verre sur le goudron. Celui-ci se brisa en millier de morceaux et une infime colonne de fumée noire s’en échappa, flotta quelques instants dans les airs avant de finir dans les narines d’Estefanía. La panique règne au sein du groupe et le professeur resta figé… C’est en tout cas ce que confiera la mère d’Estefanía lors d’une interview en 1992 pour la presse espagnole. 

L’affaire Vallecas : Le début du cauchemar

Peu de temps après cet événement, Estefanía commença à se plaindre à ses parents que de grandes silhouettes sombres et efflanquées, venaient lui rendre visite en pleine nuit. Elle avait même l’impression que ces silhouettes l’observaient et parfois l’entouraient en se donnant la main, murmurant son prénom et l’invitaient à les suivre :
“Viens, viens à nous !”
La peur était à son paroxysme pour la jeune Estefanía et elle finit par ne plus s’endormir, afin de ne plus avoir affaire à ces formes. Malheureusement, son état de santé finit par inquiéter son entourage, surtout quand elle commença à avoir des sortes de crises, lui faisant perdre le contrôle d’elle-même et la rendant très agressive. Il arrivait même que celle-ci entre dans une rage folle où elle déchaînait sa fureur contre ses frères et sœurs. Pour ne rien arranger, Estefanía se mettait à parler avec une voix rauque d’un homme et elle proférait les pires insultes à son entourage. Le pire arriva pour elle, quand elle se mit à convulser, les yeux retournés et l’écume aux lèvres. Sa famille demanda alors conseils au médecin de famille et celui-ci conseilla de faire interner la jeune fille dans un hôpital psychiatrique.

Son calvaire dura encore quelques mois où la pauvre Estefanía se vit transférer d’hôpital en hôpital, car personne n’arrivait à comprendre ce qui lui arrivait. Le 14 août 1991, elle se trouvait à l’hôpital Gregorio Maranon quand elle sombra dans un profond coma, avant de mourir subitement dans des circonstances encore inconnues. Les médecins ont d’ailleurs fait plusieurs autopsies du corps de la jeune femme, mais ils ont conclu à un arrêt cardiaque, car ils n’arrivaient pas à comprendre la raison de son décès… Gardons à l’esprit qu’à ce moment de l’affaire Vallecas, il n’y a pas encore eu d’interventions de la police, ni confirmation de faits surnaturels

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L’affaire Vallecas : Le début de la Hantise

Le cauchemar n’était pas encore terminé pour la famille d’Estefanía, puisque ce qui hantait la jeune-fille ne disparut pas avec elle… Quelque chose sembla rester dans la maison et se mit à tourmenter le reste de cette famille. D’après les parents d’Estefanía, les phénomènes se sont manifestés dès la première nuit où ils entendirent la voix aigüe d’une jeune femme qui pleurait et criait “Maman ! Maman !”. Peu de temps après cet événement, ils entendirent du bruit dans la chambre d’Estefanía, qui était toujours inoccupée depuis son décès, et découvrirent que toutes ses affaires avaient été mises sans dessus dessous. La nuit suivante, ce sont des coups qui résonnèrent dans le couloir, qui se rapprochèrent pour se muer en un rire qui ressemblait à celui d’un vieil homme… C’est à ce moment précis qu’une multitude de voix se sont fait entendre dans toute la maison et plus particulièrement dans la salle de bain…

Un autre événement est venu perturber la vie de cette famille et celui-ci est arrivé un jour d’automne pendant que tout le monde était réuni dans le salon. La porte de la pièce s’ouvrit brutalement, des coups résonnèrent dans l’ensemble de la maison. Les phénomènes paranormaux semblaient déchaînés, si bien que les parents decidèrent de bloquer la porte avec un meuble. Le calme était revenu, mais c’est à ce moment qu’une force, semblable à une tempête, est venue tourner la poignée de la porte et pénétra dans le salon, afin d’arracher les objets des étagères. 
Parmi eux, un objet en particulier avait une place importante dans le cœur de la famille, une photographie d’Estefanía qui souriait à l’objectif, quelques mois avant sa mort. Cette photo avait été envoyée au sol et la mère de famille se précipita pour la ramasser et ce qu’elle vit la marquera peut-être encore plus que le reste. Le portrait de sa petite fille était en train de se consumer. Le phénomène s’arrêta soudainement après avoir brûlé la moitié du visage d’Estefanía de l’image, épargnant le cadre et le reste de la photo.

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Bizarrement, ce n’était pas encore assez pour que la famille quitte les lieux et les choses ne feront qu’empirer. Les parents d’Estefanía commencèrent à voir les mêmes silhouettes sombres que leur fille dans le couloir et dans les chambres. 
Le soir du 24 novembre, deux des filles qui partageaient les lits superposés d’une même chambre firent une rencontre et voici leur témoignage :

“ Ça ressemblait à un coup de sifflet dans le couloir, quelque chose que nous avions déjà entendu d’autres nuits. Tout à coup, nous avons entendu toutes les deux comme une plainte près de la porte. Nous avions tellement peur que nous n’osions ni monter ni descendre. Soudain, nous avons remarqué quelque chose sur le sol. La lumière des lampadaires de la rue venait par la fenêtre, et nous voyions clairement. Nous avons donc vu qu’il y avait quelqu’un d’autre avec nous, et nous avons pensé que nous allions mourir!
Une grande chose, qui rampait sur le sol et qui avait la forme d’un homme, la tête toute noire, sans yeux, sans bouche, sans rien, avançait la poitrine collée au sol, glissant à travers la chambre. Nous avons commencé à crier et juste après, les poupées entassées contre le mur ont commencé à être jetées à l’autre extrémité avec force, une après l’autre, puis brusquement la pièce s’est mise à résonner de coups et de cris.
Quand ils ont ouvert la porte, nos parents nous ont retrouvées recroquevillées chacune dans notre lit, et les poupées dispersées sur le sol, comme si quelqu’un avait joué avec elles pendant des heures.”

L’affaire Vallecas : L’enquête de police

C’est plus d’un an après les premiers phénomènes paranormaux que la police arrive dans l’affaire Vallecas. La nuit du 27 novembre 1992, à deux heures quarante du matin, Máximo Gutiérrez téléphona au poste de police de Vallecas, à Madrid, et il déclara que sa maison était hantée. L’inspecteur José Negri, qui était de garde cette nuit-là, ne crut pas un mot de son histoire. Il aura fallu l’intervention du reste de la famille complètement paniquée pour que le policier aille rassembler quelques hommes.
Le premier constat que le policier fait en se garant devant le numéro 8 de la rue Luis Marin, c’est que la famille entière les attendaient sur le trottoir. Une fois assis dans le salon, les parents d’Estefanía commencèrent à raconter leur histoire, du décès du grand-père, de la séance de Ouija, de la mort troublante de leur fille et des phénomènes paranormaux qui terrorisent la famille depuis plus d’un an. 
L’ambiance était solennelle et les policiers écoutaient la famille lorsque l’une des portes de l’armoire s’ouvrit toute seule. Une détonation sur la terrasse se fit entendre et une substance marron se mit à couler sur le napperon qui supportait le téléphone fixe. L’inspecteur se lança dans l’inspection des pièces de la maison et plus particulièrement de la chambre d’Estefanía et il se rendit compte que le crucifix accroché au mur avait été retourné et que le Christ avait été arraché de sa croix. Il prit alors la décision de le clouer à la porte, près d’un poster et celui-ci retomba presque immédiatement, dévoilant trois griffures sur le poster…

Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est dans la salle de bain que le policier ne s’est pas senti à son aise. Il dit avoir ressenti un froid glacial qui le gela jusqu’aux os. Après ces nombreuses constatations, la police a conclu qu’il y avait « des phénomènes en tout point inexplicables » dans cette maison.
Après ce rapport, la famille Gutierrez a finalement déménagé et n’a plus jamais été importunée par des esprits, ni les nouveaux propriétaires d’ailleurs. Enfin pour l’instant…


Sources : 

Le cas paranormal espagnol « le plus crédible » : L’affaire Vallecas de Sylartichot : https://www.youtube.com/watch?v=T9kdY5vqhzs
Podcast : Inspiré de faits réels –  Verónica : https://podcast.ausha.co/charles-et-mathias/inspire-de-faits-reels-veronica

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15 réponses »

    • Merci beaucoup Angie ! J’avais vraiment peur que ce soit trop long, mais les premiers retours me rassurent !
      Le prochain est en cours d’écriture et on partira sur quelque chose de plus connu, mais de bien plus glauque 😇

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  1. Autant je ne supporte pas les histoires d’horreur au cinéma, autant j’adore lire les faits divers (émincés de magie ou non) à l’écrit, j’ai adoré ton récit et ai hâte de lire les autres ! ^^

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