Cinéma

Hérédité de Ari Aster

Bonjour à toutes et à tous,

Il sera question aujourd’hui du tout premier long métrage de Ari Aster. Je n’ai rien vu du film avant de me rendre au cinéma, mais j’avais tout de même vu quelques bonnes critiques vis à vis de ce film. Hérédité semblait-être la promesse d’un retour au source, un retour à l’âge d’or des films horrifiques à ambiance. Je me suis donc rendu au cinéma, avec l’espoir de voir quelque chose de grand.

tomabooks-heredite-affiche

Synopsis

Quand Ellen, la matriarche de la famille Graham, décède, sa fille, Annie, retourne habiter dans la demeure familiale avec son mari et ses deux enfants, Peter et Charlie. Mais, rapidement, leur vie paisible est perturbée par des phénomènes étranges et inquiétants. La famille devra découvrir les terrifiants secrets de la matriarche défunte…

Structure familiale qui se brise

Attention, si vous n’aimez pas les films longs, lents et à ambiance, Hérédité n’est pas fait pour vous, car il n’y a pas de gore gratuit ou de jumpscare facile. Voilà, maintenant que c’est dit, je vais pouvoir parler de cette petite perle signée Ari Aster.

Dès la première scène, on sait que nous sommes face à un bijou du cinéma d’horreur. Ari Aster travaille sa mise en scène d’une main de maître et nous plonge dans son univers en quelques secondes. On sait dès lors qu’Hérédité ne sera pas un film de genre comme les autres. Hérédité est le genre de film qui va donc jouer sur sa mise en scène, mais également sur son ambiance pour nous prendre petit à petit dans son piège. Pourtant, tout commence doucement et rien ne laisse présager le pire. Nos personnages vivent dans une belle maison, la situation familiale semble être stable… Cependant, le poison s’installe progressivement, afin de tout mettre en place. Tout à un sens dans ce long métrage, même les moments de silences. C’est bien la structure familiale qui va être au cœur de l’horreur, au cœur de la pourriture. Cette structure qui se brise petit à petit, sous les assauts de cette mère de famille, tantôt mère poule, tantôt mère castratrice.

tomabooks-heredite-toni-collette

Comme je le disais précédemment, Hérédité joue sur son ambiance et sa lenteur, tel L’exorciste de Friedkin, Rosemary’s Baby de Polansky ou encore Shining de Kubrick.
La mise en scène de Ari Aster est ingénieuse, puisqu’il va jouer avec les perspectives et les plans pour nous induire en erreur. Le décor se mêle avec le travail de cette mère de famille (elle est maquettiste), si bien que nous avons l’impression par moment d’être perdu dans cette maquette, de n’être que les jouets de cette artiste. Cette sensation nous donne l’impression d’être bloqué et tout devient de plus en plus oppressant.
C’est aussi avec son montage astucieux et ses transitions qu’Ari Aster va jouer avec nos peurs et nous faire comprendre les enjeux. La mise en scène va jouer avec nos nerfs et nous montrer que le danger qui n’est jamais vraiment évoqué, peut arriver de chaque objet, chaque pièce et chaque lieu de ce film. Aucun des protagonistes n’est à l’abri et c’est ce qui est le plus horrible. Certaines scènes sont purement glaçante d’horreur et vont me rester en tête pendant de long moment. Tout comme un certain bruit qui revient de temps en temps et qui ajoute une tension supplémentaire et pas des moindres.

tomabooks-heredite-ari-aster

Le casting est tout bonnement parfait, notamment avec Toni Collette jouant une mère de famille en pleine crise et qui est exceptionnelle dans ce rôle. Le basculement opéré entre le bien-être et la folie pure est incroyable et jamais un personnage ne m’aura autant repoussé de par ses réflexions et sa transformation physique. Toni Collette mérite un oscar pour ce rôle et vous allez comprendre pourquoi. Gabriel Byrne est ici comme rempart dans cette famille qui se détruit petit à petit. L’acteur est très souvent dans la retenue, afin de montrer son caractère, mais l’évolution de celui-ci est tout aussi important.
Mais c’est bien avec les deux adolescents que le film prend toute sa force. La jeune Milly Shapiro est incroyable pour son premier rôle et elle m’a captivé dans la première partie. Impossible de savoir comment se comporter face à elle, puisque nous ne savons pas si nous devons nous attendrir ou tout simplement prendre peur de ses tocs.
Tandis qu’Alex Wolff campe un adolescent voulant se détacher de l’emprise maternelle et qui vit un véritable cauchemar. C’est sans doute à ce personnage que vous allez plus facilement vous identifier et sa descente est assez spectaculaire. J’ai trouvé qu’il était, avec Toni Collette, un des plus expressifs du casting, notamment avec l’émotion qu’il dégage dans un simple regard.

tomabooks-heredite-milly-shapiro

C’est avec sa dernière séquence que le film dévoile l’intégralité de son horreur et qu’il nous scotche. Il est rare de voir un final aussi maîtrisé et allant jusqu’au bout de ses idées. Je sais bien que Hérédité ne plaira pas à tout le monde. J’ai déjà pu voir un aperçu des critiques en sortant de la salle projection. Ari Aster décide d’offrir une oeuvre singulière en revenant au principe des films à ambiance. Bref, Hérédité est pour moi un véritable bijou de maîtrise et il faut aller le voir.

Note : 5 sur 5.
Publicités

Pour vous procurer Hérédité au format physique, c’est par ici.

3 réponses »

    • Je comprends tout à fait ton ressenti face à ce film. J’ai parfois eu l’impression d’être devant un film un peu trop académique, mais j’ai tout de même apprécié qu’il aille jusqu’au bout de ses idées, surtout avec le tout dernier plan.

      Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s