Cinéma

Revenge de Coralie Fargeat

Bonjour à tous,

On se retrouve aujourd’hui avec un nouvel article cinéma. Au programme, Revenge de Coralie Fargeat qui est un film de genre français. Le long métrage est diffusé depuis le 07 février dernier et on le retrouve encore une fois dans peu de salles en France. Je vous en avais déjà parlé lors de la sortie de mon avis sur Grave de Julia Ducournau, mais il est important, si vous en avez l’occasion et que le cinéma de genre vous intéresse, de vous rendre dans les salles obscures, afin de voir des films de genre plus souvent.
Que donne cette nouvelle cuvée française ? Je vous dis absolument tout dans cette chronique.

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Synopsis :

Trois riches chefs d’entreprise quarantenaires, mariés et bons pères de famille se retrouvent pour leur partie de chasse annuelle dans une zone désertique de canyons. Un moyen pour eux d’évacuer leur stress et d’affirmer leur virilité armes à la main. Mais cette fois, l’un d’eux est venu avec sa jeune maîtresse, une lolita ultra sexy qui attise rapidement la convoitise des deux autres… Les choses dérapent… Dans l’enfer du désert, la jeune femme laissée pour morte reprend vie… Et la partie de chasse se transforme en une impitoyable chasse à l’homme…

Revenge se démarque par sa forme

Revenge entre pleinement dans le sous genre du Rape and Revenge et donc souffre d’un scénario codifié et symptomatique de ce sous genre. Cependant, Coralie Fargeat réussi à instaurer une ambiance particulière à son long métrage. La réalisatrice joue sur les sensations et sur les touches artistiques durant son histoire. Revenge regorge de figures symboliques plus ou moins lourdes, mais qui fonctionnent très bien dans l’ensemble.
Par exemple, nous n’échappons pas au symbole de Jen croquant dans la pomme au moment où les associés de son amant arrivent à la villa.
Cependant, j’ai trouvé cette esthétisation très réussit et les nombreux plans m’ont laissé admiratif. Les couleurs sont fortes dans ce film et la réalisatrice utilise à la perfection la couleur donnait par le désert marocain. Cet aspect donne un côté survivaliste plus prononcé encore.

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Revenge est un film interdit au moins de 12 ans.Je ne m’attendais donc pas à autant de sang dans cette histoire. Il y a de nombreux gros plans explicite sur différentes plaies qui peuvent vous faire tourner un peu de l’œil. Je pense notamment à celle durant la phase hallucinatoire de Jen.
Il y a un bon côté stressant dans cette chasse à l’homme et nous suivons avec délice cette vengeance sanglante, qui est loin d’être parfaite, notamment dans les 10 dernières minutes qui deviennent un poil ridicule…
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Girl Power ?

Je ne vais pas vous le cacher, j’ai eu beaucoup de mal avec les personnages. Je n’ai trouvé que peu d’intérêt au trio masculin, ce ne sont que trois bons gros connards ou porcs du début jusqu’à la fin. Impossible donc de trouver une once de sympathie chez eux, car entre le playboy, le mec bien en chair qui a le droit au gros plan sur sa bouche ingurgitant des oursons à la guimauve et le troisième qui ressemble un peu trop à Hanouna, nous avons été plus que servis. Les personnages masculins n’ont peut être que très peu d’intérêts, mais il faut tout de même souligner que le casting reste tout de même très bon.
Cependant, j’ai beaucoup aimé le développement fait autour du personnage de Jen. Cette jeune femme à la plastique de rêve arrive telle une Lolita dans la villa de son amant. Elle joue de son corps et de son attraction, elle est consciente de ses nombreux atouts et il faudra attendre un acte horrible pour qu’elle prenne conscience de ses droits. Coralie Fargeat nous montre que la femme n’est pas qu’un objet sexuel. La femme a le droit de dire non, de ne pas se laisser importuner. Ce développement entre en résonance avec ce qu’il se passe actuellement et la prise de conscience chez certains. Tous les témoignages sont vrais et il suffit de sortir dans la rue pour voir des femmes se faire importuner à longueur de temps. Bref, je vais m’arrêter là, puisque je suis ici pour vous parler du film.

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Revenge, c’est l’histoire de Jen, incarnée par Matilda Lutz, qui devient une icône de la lutte contre les violences faites aux femmes. En atteste une scène horrible qui débouche sur le symbole du phénix qui renaît de ces cendres. C’est à ce moment précis que Jen n’a plus peur et qu’elle est prête à se venger et à montrer qui elle est vraiment. Elle prend le pouvoir et les hommes commencent à avoir très peur. Rien ne la fera reculer, un peu comme Beatrix Kiddo dans le film Kill Bill de Quentin Tarantino. La comparaison s’arrête ici, puisque Jen n’est pas une tueuse à gage. Elle n’est qu’une simple jeune femme qui rêvait de faire carrière à Los Angeles…

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Véritable trip hallucinatoire, Revenge donne de la fraîcheur au cinéma français et c’est encore une fois la preuve que des femmes veulent proposer et faire bouger les choses. Revenge est la naissance devant nos yeux d’une icône, d’une cause à défendre. Même si le scénario peut sembler codifier, Coralie Fargeat réussit avec son esthétisme à donner un ensemble cohérent.
Revenge ne m’a pas autant mis une claque de Grave de Julia Ducournau, mais il montre bien que le cinéma de genre a de beaux jours devant lui.

2 réponses »

  1. Si vous aimez le cinéma français audacieux, je vous conseille Ava qui flirte avec le cinéma de genre.

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