Cinéma

Ça d’Andy Muschietti

Bonjour à tous,

Je reviens vers vous aujourd’hui avec un nouvel article cinéma et pas n’importe lequel ! Je ne pense que vous n’avez pas pu passer à côté ces derniers mois puisque la promo autour de ce film a été gigantesque.
Le livre culte de Stephen King revient avec une nouvelle adaptation et cette fois-ci, c’est pour un film. Il est difficile pour notre génération de se dire qu’un réalisateur ferait mieux que le téléfilm datant de 1990, ce même téléfilm qui a rendu une grande partie des téléspectateurs coulrophobe.
Cependant malgré cette nouvelle adaptation, je tiens à dire que j’étais très peu enjoué au début, car j’avais peur de voir un énième film moyen. De plus, la première photo du clown ne m’avait pas emballé plus que ça, je ne sais pas pourquoi mais je voyais le visuel de Syndrome, le grand méchant dans Les indestructibles
Alors faut-il aller voir cette adaptation du plus célèbre roman de Stephen King ? Oui, mille fois oui !

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À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s’intégrer se sont regroupés au sein du « Club des Ratés ». Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l’école. Ils ont aussi en commun d’avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu’ils appellent « Ça »…
Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu’un petit garçon poursuivant son bateau en papier s’est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou …

Un bon film d’horreur et un hommage aux films des années 80

Ça n’est pas le film d’horreur de l’année, ni de la décennie, il n’invente rien mais joue extrêmement bien sur les codes du genre et ça fait beaucoup de bien. L’ambiance est prenante dès le début puisque le réalisateur commence par la célèbre scène de Géorgie et son bateau. Le reste est très bien rythmé et nous fait passer un agréable moment en compagnie du Club des Ratés, composé des sept personnages . Andy Muschietti joue avec nos peurs enfantines sur ce film donc on peut supposer une évolution de ces peurs dans le deuxième chapitre, qui est déjà en préparation.

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Il y a quelques moments surprenant au niveau des attaques de Grippe-Sou, ce qui m’a fait penser à l’inventivité de Freddy Krueger. Cela donne des bonnes recherches et des bons effets spéciaux, j’ai adoré la scène du projecteur de diapositives car le réalisateur joue avec un effet de 3D saisissant. Je me suis vraiment rendu compte de la puissance de Grippe-Sou mais également de l’inventivité du réalisateur.
Pour accentuer l’effet étrange de la situation, Andy Muschietti joue avec des cadres et des inclinaisons de caméra. Tout est bien proportionné pour donner une âme à ce film. Le choix des thèmes musicaux sont très bien trouvés avec les musiques de cirque, les boîtes à musique stridente donnant ainsi un côté plus horrifique et angoissant.

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Ça dispose d’une ambiance typique des années 80 avec sa musique, sa mode et les blagues qui ont l’air plus actuelle. Cette version dépoussière la version des années 90. Le réalisateur explique parfaitement ce changement d’époque par rapport au roman de Stephen King puisqu’il y transpose ses propres peurs d’enfants. Stephen King avait des peurs typiques des années 50 tandis que Andy Muschietti lui a vécu dans les années 80. Le film combine parfaitement l’horreur, l’épouvante, l’humour mais également des thèmes plus complexes chers à Stephen King. Le réalisateur a vraiment saisi les propos du maître de l’horreur et les retransmets parfaitement à l’écran. Ça évoque donc les peurs enfantines mais également la forte amitié, les relations parfois chaotiques avec nos parents, la sexualité, le besoin de s’émanciper ou encore le passage où l’individu n’est plus vraiment un enfant.

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Le film dispose de scènes et de thèmes très fort notamment avec le personnage de Beverly Marsh. Le réalisateur évoque avec justesse la relation incestueuse que son père entretien avec force entre eux deux, sans pour autant érotiser la chose. Mais il développe également la peur que de nombreuses jeunes filles doivent connaître, celle du sang et notamment des premières règles. On y voit alors une scène assez rare au cinéma ou le personnage s’achète une simple boîte de tampon mais également une scène très graphique et anxiogène avec une explosion de sang qui survient dans la salle de bain de Beverly, clin d’œil beaucoup moins subtile pour la célèbre scène de Carrie.

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Un casting parfait pour cette adaptation

Les personnages sont tous très bons. Ils incarnent parfaitement la bande de copains que Stephen King dépeint dans son roman. Il y a une vraie osmose entre tous les enfants et aucun ne joue faux. J’attends tout de même de le revoir en Vo pour constater le travail de Jaeden Lieberher, jouant Bill Denbrough, au niveau du bégaiement. Non pas que la VF soit mauvaise, mais on ne peut pas voir véritablement tout le travail de ce jeune acteur. Ritchie joué par Finn Wolfhard (Stranger Things) colle parfaitement au personnage de Stephen King, il est lourd avec ses blagues mais il détend parfaitement l’atmosphère.clown

Beverly est la seule fille du groupe mais elle a su prendre sa place dans ce club des ratés. C’est sans doute le personnage le plus complexe de cette histoire. Sophia Lillis a une justesse dans le rôle qui lui donne toute la force. Je ne vais pas m’attarder sur chacun des personnages mais sachez qu’ils sont tous très bons et tous très intéressant à analyser. On peut également réussir facilement à se mettre dans la peau d’un des personnages puisque nous avons tous été des jeunes adolescents.
L’acteur Nicholas Hamilton jouant le personnage d’Henry Bowers fait froid dans le dos grâce à une très bonne prestation. La brute s’occupant du Club des Ratés est vraiment bien développé alors que ce n’est pas forcément un des personnages principaux. Grip-Sou le clown cabriolant n’est pas le seul monstre de l’histoire puisqu’il y a également quelques adultes qui se partagent le rôle.

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Passons à ce qui vous intéresse vraiment, c’est à dire Grippe-Sou et la prestation de Bill Skarsgård. Je peux déjà vous dire qu’il enterre la version de Tim Curry. Nous sommes fascinés dès que le personnage arrive à l’écran. Cette figure mythique est tellement maîtrisé par l’acteur, il l’incarne véritablement et lui donne vie. Grippe-Sou est à la fois drôle, menaçant et horrible. Le travail sur le visage est formidable, cela lui confère un côté particulier par rapport au simple clown du téléfilm. Bill Skarsgård est vraiment magistral dans son travail, c’est sans aucun doute le rôle de sa vie. J’attendais à chaque instant l’arrivée de Grippe-Sou car il insuffle quelque chose en plus dans ce film. Il m’a énormément fait penser à Freddy Krueger avec son inventivité et son sens de l’humour pour faire peur aux enfants. Grippe-Sou opte pour un humour noir et la moquerie pour s’en prendre aux plus jeunes et c’est assez jouissif.
Le seul regret que j’ai c’est que l’on ne le voit pas assez et j’ai trouvé le final un poil expéditif. Sur deux heures de film, Grip-Sou doit apparaître 35 minutes…

Ça est donc une réussite en terme d’adaptation puisque le réalisateur a su comprendre le sens de l’oeuvre de Stephen King. Le film n’invente rien mais il joue superbement bien avec les codes de l’épouvante. Avec ce développement dans les années 80, l’ambiance du film est marqué par un style d’horreur que j’affectionne beaucoup. Le film jongle parfaitement bien entre les peurs et les moments sérieux. Ce film est un hymne à l’enfance et à l’amitié face aux horreurs de la vie. Grippe-Sou le clown cabriolant est parfait dans ce film. Il incarne la peur, la folie et l’humour. Je vous conseille donc fortement de vous rendre au cinéma dès mercredi car ce film vaut le vraiment le coup.

 

Et si vous voulez en savoir un peu plus sur Stephen King et son actualité, je vous invite à vous rendre sur le Club Stephen King.

14 réponses »

  1. Merci pour cette article ! J’étais curieux de lire ton avis. J’ai juste une question : qu’est-ce que tu penses du téléfilm de 1990 ? Je veux dire est-ce que tu l’apprécies ou non ?

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  2. Moi j’ai vu le téléfilm avant de lire le roman (je devais avoir 9-10 ans). Bien sûr j’avais été marqué par l’interprétation de Tim Curry en Pennywise et par contre, la deuxième partie m’avait déçu. Depuis je l’ai revu plusieurs fois et j’ai lu le roman 2 fois entre temps. Et en fait, j’apprécie encore plus le téléfilm (malgré son côté kitsch et ses effets spéciaux vieillots). Je reconnais qu’il est très édulcoré par rapport au roman mais je trouve que la construction du téléfilm (semblable au roman) et surtout toute la partie avec le club des Ratés enfant est quasi parfaite. Bref, du coup je crains d’être déçu par ce nouveau film car j’imagine que techniquement il est très réussi mais pour le reste assez éloigné du roman.

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  3. J’ai également vu le téléfilm avant de lire le roman et de revoir cette adaptation m’a donné envie de relire ce magnifique roman.
    Tu vas sans doute ne pas trop apprécier cette adaptation du coup vu que le réalisateur a coupé le roman en deux. Pour le moment, il ne s’intéresse qu’à l’enfance mais je trouve que cette façon donne du rythme 🙂

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    • Tu peux y aller ! Mais attention, ce film n’est pas un film d’horreur contrairement à ce que les critiques négatives peuvent dire. Comme tu connais King, on est plus sur une tension malsaine et sur l’amour, l’humour autour du macabre.
      En tout cas, je trouve que le réalisateur a compris ce que Stephen King cherche à faire passer en terme d’émotions dans ses livres 🙂

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  4. Excellent article une nouvelle fois Thomas !
    C’est un régal de te lire et ce film fait indéniablement parti de mes prochaines séances cinés (ça l’était déjà avant ta chronique :D)
    Bise l’artiste ! 🙂

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      • Ha ha c’est toujours la hantise dans les films d’horreur/épouvante ou qui effraie un minimum !
        Je l’espère aussi du coup 🙂
        Par contre j’ai vu la scène où Pennywise danse… repris par pleins de musique ! ça m’a bien fait rire ! XD
        Ps: tu l’as vu en VOSTFR ? ^^

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        • Oui c’est la hantise mais les cinémas mettent de plus en plus de vigile dans la salle histoire de dissuader…
          Nope pas en vostfr, notre ciné ne le passe qu’en VF (l’appât du gain 😥)

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